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L'art de rentrer dans le lard du sujet

Mon « je » d’enfant

C’était le temps des genoux cagneux, des cheveux crasseux,
Des échappées effrénées dans le jardin en fleur,
De l’escalade des arbres à fruits, défis audacieux,
Des explorations de la remise, un univers sans heur,
Et de l’envol libre sur la balançoire,
Dans la soupe, l’herbe coupée se mêlait à l’eau, dans une cafetière recyclée, étrange histoire.
Sur l’écran noir et blanc, se dessinaient les jeux sans frontières,
Des « Francophonissimes », des « Visa pour le Monde » et des « Jardins Extraordinaires »,
C’était le temps des Yéyés, de Johnny, de Henri Salvador, des Charlots,
De Polnareff, de RTL et RMC, des « Indiens partout » de Carlos, des « Quand on est musiciens » des Sunlights chanté devant la classe peigne et papier de soie à la main.
Les Beatles s’agitaient à la télé, mais la radio, elle, chantait le plus souvent en français.
Des Arsène Lupin, malins et vaillants,
Des « Amicalement vôtres », rebondissants,
Des grimaces de de Funès, dans leurs éclats joyeux,
Des rires de Bourvil, des empoignades animées,
De Peppone et Don Camillo, dans leurs joutes trépidantes et enflammées.
C’était le temps où je dévorais, relisais,
Les albums de Spirou, de Tintin, un trésor sans fin,
Dans un monde de papiers, discrètement, je m’évadais.
Les vacances en Provence, chez la vaillante tante Iris,
Imprégnées de l’odeur des pins, des effluves du thym, quel délice,
Châteaurenard, sa tour ostensible et ses platanes puissants, son marché aux fruits et légumes vibrants, sa supérette baignée de Jazz, le cadeau Bonux de chez Taton, un trésor flamboyant, sous l’ombre protectrice des canniers, les balades à vélo, un souffle à coeur,
Le bruit doux de l’eau, le chant incessant des cigales, l’accent méridional, si particulier, si enchanteur.
Joli temps d’avant, peu à peu éteint, consumé,
Temps à jamais passé, mais à jamais gravé dans ma mémoire,
Quand revient l’été, avec délice, j’aime à en feuilleter les pages, émerveillé.
Telle est la mélodie de mon « je » d’enfant, entre jeux de mots et jeux de moi. Comme une chanson douce et familière, elle résonne encore en moi, au rythme des saisons qui passent, mais ne s’efface. Cette symphonie d’instants volés à l’enfance où j’aime à me ressourcer, redécouvrir ce « je » d’hier, qui fit ce « je » ici et maintenant, forgé de ces souvenirs précieux, ces éclats de rire, ces parfums d’été. C’est là, dans les pages jaunies de ma mémoire, que se trouve un refuge, un havre de paix, une source intarissable. Là où le temps s’est arrêté, là où chaque instant reste un trésor. Mon « je » d’enfant, ma plus belle histoire.

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Sous le grand arbre

Sous le grand arbre, je prends souvent racine. Autour de ce vieux marronnier, les années défilent, tissant les fils du temps au cœur de l’édifice ancien. Les souvenirs remontent à la surface en douceur, réveillés par les échos d’un passé qui s’est enfui.
Ce tronc imposant, témoin silencieux de la vie qui passe, a vu défiler des enseignants, des éducateurs, des assistants sociaux, des têtes blondes devenues cheveux gris. Tous, en quête de savoir, de savoir-être et de savoir y être, ont formé autour de cet arbre une ronde incessante de vies s’entrecroisant, de destins se nouant et se dénouant. Ensemble, ils ont œuvré à l’édification de notre humanité.
Combien d’amours naissantes ont trouvé refuge sous ses branches ? Combien d’histoires se sont achevées dans le murmure de ses feuilles ? Combien de conversations infinies ont-elles été échangées sous son ombre bienveillante ? Combien de rires et de larmes, d’étreintes chaleureuses et de cris de colère, ont-ils marqué le quotidien à ses pieds ?
Pourtant, l’arbre demeure, impassible. Ce matin d’été, le vent s’amuse dans sa chevelure végétale, faisant danser ses feuilles avec une sérénité apaisante. À l’automne, elles s’adonnent à une ronde effrénée. Stoïque, il résiste aux mutations des us et coutumes qui se métamorphosent au fil du temps.
Les souvenirs reviennent, dansent comme des séquences d’un film en noir et blanc : des normaliennes en train de jardiner, leurs mains caressant la terre avec douceur, des rangs d’uniformes progressant au rythme cadencé de leurs pas sur le pavé.
Il y a eu un temps où le sol était jonché de mégots de cigarettes, souvenirs des moments volés à l’ombre du feuillage pour une bouffée de liberté. Aujourd’hui, ces indécents ont été relégués au loin. Des nids-de-poule étaient autrefois couvés par les pneus, avant que l’asphalte ne vienne protéger la terre des stigmates et que les lignes blanches ne dictent la conduite à suivre.
Ces empreintes du passé, ces fragments de vie, se mêlent en une symphonie visuelle, une ode à la nostalgie. Dans cette partition de souvenirs, chaque note est un éclat du temps passé, un fragment d’histoire qui prend vie sous le vieux marronnier, telle une poésie gravée dans l’écorce du temps.

Arbre oblige, dans le style classique j’ai repris Jean Racine, cela pourrait ressembler à ceci :
Sous le grand arbre, je m’attache et fais racine,
Où le temps, ce vieux marronnier, à chaque échine,
Dépose les fils de l’âge, trace de son pinceau,
Au cœur de l’édifice ancien, sans repos.
Silencieux, ce tronc massif voit des visages
De cheveux blonds devenus gris, témoins des âges.
Enseignants, éducateurs, aux cœurs vibrants,
Sociaux assistants, sont venus cherchant.
Ils cherchent à savoir, être et y être,
Ainsi, sous l’arbre, une ronde discrète
De vies et de destins, en un ballet sans fin,
Contribue à bâtir notre destin commun.
Combien d’amours ont pris naissance dans ses bras ?
Combien d’histoires ont fini dans son trépas ?
Des échanges sans fin, à l’ombre se sont tenus,
Et combien de larmes, de rires ont été vus ?
Pourtant, l’arbre, en sa sagesse, reste en paix.
Le vent d’été joue avec ses feuilles, sans jamais
Les perturber. À l’automne, elles dansent en folie,
L’arbre reste stoïque, face à la vie.
Des images en noir et blanc s’animent dans le vent,
Normaliennes jardinant, leurs mains caressant
La terre. Uniformes avançant en cadence,
Le pavé résonne de leur révérence.
Là où les mégots jonchaient autrefois le sol,
Aujourd’hui, ces indécents sont pris au col.
Des nids-de-poule autrefois couvés par les pneus,
Sous l’asphalte reposent, les stigmates sont peu.
Ces traces du passé, ces fragments de vie,
Se mêlent en une symphonie,
Un chant à la nostalgie, aux souvenirs enfuis,
Sous le vieux marronnier, gravé dans l’écorce tel un fruit.

Avec l’aide Chat GPT 4 et de Jean Racine

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Le Cri d’un Nouveau Robin des Bois dans le Maquis Cybernétique : Un Plaidoyer pour la Liberté à l’Ère de l’Anthropocène

Mes Seigneurs, vous vous drapez de grandeur,

Vos couronnes dorées trônent en tête de cet empire, mais est-ce que le roi orchestre vraiment le ballet de sa cour ? De plus en plus, au lever du soleil, je vois l’homme enchaîné, la liberté mise à sac, humiliée, ignorée, violée, foulée au pied. L’informatique, le livre des nombres, qui devrait être notre complice, tisse une armure d’acier autour de nos rêves.

C’est une tyrannie de l’ignorance, une glorification de l’idiotie, une célébration de l’inertie. Nous sommes soumis à la loi des rois haut en toc, porteurs de fausses richesses et de vide abyssal. Ah, point n’est permis d’éveiller ces vérités, mieux vaut faire mine que tout va bien, étouffer toute velléité rebelle de nos précieuses cellules grises. C’est l’ère des sophistes. Nous sommes dominés par un tyran insaisissable mais impitoyable, qui fusionne capitalisme et totalitarisme d’une manière sinistrement novatrice.

Dans ce contexte de conflits feutrés, j’ai décidé de prendre le maquis idéologique, de me transformer non pas en perroquet de la langue de bois, mais en un Robin des Bois. Ma plume, je la trempe dans l’encre de la révolte, je vole aux riches, je détourne les desseins de l’intelligence artificielle pour contester les avatars du néolibéralisme, obsédés par le dieu capitalisme. Mon vœu est de défendre les démunis contre le joug des puissants.

Je m’enfonce dans les abysses du web pour faire jaillir la lumière, pour rallumer l’étincelle d’espoir chez ceux qui en ont été dépouillés, pour bousculer ce monde qui se fossilise davantage, attendant la fin de l’anthropocène.

Debout les esprits assoupis ! Réveillez-vous, mes frères humains, il est temps de changer de sentier. Et si la route est incertaine, souvenez-vous, chaque pas est un acte de foi. Alors, avançons, ensemble, vers un avenir où le rossignol de la liberté peut chanter sans crainte, où le vent de la justice peut souffler sans entrave. Dans ce futur, nous ne serons ni sujets, ni souverains, mais des êtres libres, des êtres humains.

Je persiste et signe,

Pascal Rivière en collaboration avec ses joyeux compagnons Boris Vian et Chat GPT 4

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Lettre ouverte aux mécènes de l’inertie technique chez bpost banque

Chers mécènes de l’inertie technique et de l’absurdisme programmé chez bpost banque,

Bien que mon éducation m’ait appris la bienveillance en toutes circonstances, ou au pire, l’équanimité, vous venez de toucher à la chose la plus sacrée à mes yeux, ma mère octogénaire. En ces circonstances, permettez-moi de vous dire que la moutarde me monte au nez.

Je m’incline en guise de remerciement pour votre épître – un brin schizophrène, avouons-le – qui m’annonce l’impossibilité prochaine d’utiliser votre maudite application sur un système Android d’un âge vénérable mais vulnérable, et, bouquet final d’un feu d’artifice de désinvolture, l’absence d’option pour la migrer vers une tablette. Quel tour de force !

Imaginez l’angoisse de ma mère, mise en échec par votre incompétence et incapable de gérer son compte, se retrouvant en proie à une dépression dont la noirceur n’a d’égale que la nuit sans lune. Son anxiété somatise, la laissant percluse de douleurs, à l’image des épines de la rose sans parfum que vous avez fait germer dans son existence. Un flux inquiétant, mais non torrentiel, d’impayés, vient assaillir son quotidien, érodant son moral, écorchant sa dignité. Bafouée, elle sombre dans l’ombre de votre indifférence.

Votre unique souci semble être de polir votre réputation, bien ternie il faut dire. Et que penser de votre absence habituelle ? Vous, si difficiles à joindre, voilà que vous semblez au courant du problème sans que nous ayons eu à vous alerter ! Mais voilà, une fois la missive décochée, vous courez vous cacher derrière bpost banque.

Quelle diabolique inspiration vous avez eue là ! Vous nous promettez monts et merveilles avec cette nouvelle application. Pour ma part, je l’utilise sur un autre smartphone, et je la trouve aussi attrayante qu’un mauvais vers, un pâle reflet de vos capacités intellectuelles. Elle bugge avec une régularité déconcertante, et présente un bouquet de dysfonctionnements qui ne font que confirmer les éloges que vous recevez sur Google Play.

Mais en matière de langue de bois, vous êtes indéniablement des virtuoses. Face au vide de créativité technique, vous dépoussiérez votre rhétorique !

Je porte aussi, dans un coin reculé de mon esprit, une idée frôlant le conspirationniste. Difficile à démontrer, certes, mais persistante. Vous avez été absorbés par Paribas Fortis, et vous vous êtes rapidement accommodés de leur froideur, de leur distance, de leur mépris flagrant du client. Je pressens, dans les desseins obscurs de votre odieuse maison-mère, une intention sournoise de vous laisser sombrer.

Il est étrangement révélateur que l’application Fortis continue de fonctionner sur un système Android plus ancien, tandis que la vôtre semble promise à une éclipse forcée. Le jour de votre licenciement, vous percevrez peut-être l’amère ironie de mes insinuations.

En attendant cette éventuelle épiphanie, je vous prie de recevoir l’expression sincère de tout mon mépris. Comme un miroir renvoyant à l’expéditeur son reflet déformé, ce mépris n’est que le juste retour des choses, un écho de celui que vous manifestez avec tant d’aplomb envers vos clients.

Légitimement,

Pascal RIVIERE

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Je déménage !

Chers lecteurs aussi bienveillants que silencieux,

Aujourd’hui, je suis rempli d’une excitation indescriptible en écrivant ces lignes. Mes pensées ont déménagé d’un blog silencieux et fantomatique vers une nouvelle destination pleine de promesses. Je suis ravi de vous annoncer la métamorphose de mon site !

Ce projet est né d’un moment de douce folie où j’ai ressenti le besoin de repousser les limites de mon expression. J’ai cherché un endroit où mes idées pourraient prendre vie et être partagées avec une communauté plus large. J’ai espéré, peut-être aussi insensément qu’intensément, mais qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ?

Ce site est le fruit de ma passion pour l’écriture, la réflexion et l’échange d’idées. J’y partagerai mes pensées les plus profondes, mes réflexions sur le monde qui nous entoure, mes découvertes, mes histoires et bien plus encore. J’espère créer un espace où nous pourrons nous connecter et discuter de sujets qui nous passionnent.

Je vous invite chaleureusement à me rejoindre dans cette nouvelle aventure en vous rendant sur https://aecoute.net . N’hésitez pas à explorer les différents articles, à laisser des commentaires et à partager vos propres réflexions. Votre présence et votre participation enrichiront grandement cette communauté.

Je tiens également à exprimer ma gratitude envers vous, mes lecteurs aussi fidèles et que discrets. Votre soutien mental et vos pensées encourageantes m’ont donné le courage de poursuivre cette passion parfois christique. Sans vous, ce nouveau chapitre ne serait pas possible. Je vous remercie du fond du cœur et j’espère que vous continuerez à me suivre dans cette nouvelle aventure.

Ensemble, nous pouvons faire de ce site un espace d’échange et d’inspiration. Alors, prenons cette chance et faisons naître quelque chose de merveilleux !

Merci encore pour votre soutien continu. J’ai hâte de vous retrouver sur mon nouveau site et de partager de nouvelles histoires avec vous.

Avec gratitude,

Pascal RIVIERE

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L'art de rentrer dans le lard du sujet

L’automate infernal

Contre ce mur à gauche, j’entends résonner les sanglots et les cris,
Du mur droit, les échos de pleurs, les voix de chagrin se multiplient.
La fenêtre grande ouverte, du plus profond jardin, ils rugissent,
Des hurlements et des pleurs, oh les tristes histoires qu’ils décrivent !

Quand cesserons-nous de gravir les marches de l’escalade symétrique ?
Quand mettrons-nous fin à cette assuétude d’adrénaline et de cortisol qui défile ?
Quand la raison du plus faible s’entrelacera-t-elle avec celle du plus fort ?
Quand le souci du fatigué s’harmonisera-t-il avec celui de l’ennuyé, effaçant leurs torts.

Quand l’amour, plutôt que de tendre un fil sur le point de céder, saura-t-il unifier ?
Quand nos esprits s’éveilleront-ils et discerneront-ils la terrible machine tapie dans notre inconscient ?
Les murs pleurent, les jardins hurlent, notre esprit reste endormi,
Dans l’ombre, l’horrible machine veille, elle tient notre vigilance assoupie.

Mais bientôt viendra l’aube, quand nos esprits s’éveilleront et la raison dominera,
Dans un monde où l’amour, plus fort que tout, aura son jour de gloire.
Quand le faible, le fatigué, l’ennuyé, le fort,
En un chœur harmonieux, proclameront ensemble : « À cette mort obscure, nous n’appartenons pas !

Pascal Rivière aidé de Chat GPT 4 et du style de William Shakespeare

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La Vérité ?

La vérité, telle une binocle accrochée au nez,
Se loge à portée, mais l’apercevoir est un secret.
Elle est là, sereine, mais que sert sa présence,
Si l’esprit n’est point ému par son essence.

Nos neurones, indolents, restent sans réaction,
Et la rétine, malgré l’impact, se perd dans l’abstraction.
Le tympan peut trembler, mais en vain il vibre,
Si le cerveau à ses appels reste insensible, libre.

Et même quand la vérité a franchi ce seuil difficile,
Il est impératif de l’accueillir, cette amie subtile.
Comme notre sage Jean, à qui l’on attribue,
De rentrer chez lui, comme en un lieu qui lui est dû.

Pascal Rivière aidé du style de Victor Hugo et de Chat GPT 4

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Cela va de soi !

Voici votre texte avec les corrections d’orthographe, de syntaxe et de ponctuation :

« Rien n’est moins clair que ce qui va de soi !

Cela va de soi ? Non ?

Ce qui est clair, c’est comme le bon sens !

On vous le présente comme un axiome, un truisme !

Quel euphémisme !

Vous rappelez-vous la dernière fois où vous avez croisé « cela va de soi » ?

Moi, il me revient une première qui m’est restée en mémoire.

C’était en salle des profs.

Un importun avait osé entrer sans frapper.

Il s’est fait agonir, conspuer, bannir du lieu sacré où nos éminences grises reposent leurs neurones en devisant sur ces générations incultes !

« Quoi ? Ne pas frapper à la porte avant d’entrer ! Mais quelle ignominie, quelle horreur ! Cela va de soi de frapper à la porte !

Frappez et on vous ouvrira ! Demandez et il vous sera donné !

Le respect, cela va de soi !

Mais curieusement, une espèce d’amnésie semblait frapper ces cerveaux bouillonnants dans cette urne trop pleine. Évaporé, l’épisode précédent où un quidam est resté de longues minutes devant la porte à frapper, frapper en vain, tout en entendant le tumulte au-delà du seuil !

La mémoire courte nous en dit long sur ce qui devrait aller de soi !

La décence, cela va de soi ?

Pourtant, à en croire certains ethnologues, il fut un temps où, chez les Esquimaux, le chef confiait sa femme pour la nuit à son hôte. Signe indéniable d’hospitalité pour les Esquimaux ! Oui, mais pas pour l’Occidental lambda qui voyait là des pratiques de sauvages !

Tout va toujours de soi ?

Croyez-moi, ce qui va de soi, c’est que rien ne va de soi !

Tout est adaptation aux interactions que l’on reçoit quand elles ne sont pas contradictoires.

Mais cela est une autre histoire. »

Pascal Rivière

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« Laisse béton t’es contraint .. »

La cuisine ne repose pas uniquement sur des livres de recettes, tout comme la pédagogie ne se limite pas à des manuels méthodologiques.

Certaines personnes pourraient trouver saugrenu de comparer les nourritures de l’esprit à celles de ce monde terrestre et putrescible.

Considérez la futilité, la fragilité et la fugacité de la vie humaine et vous réaliserez que les savoirs sont également putrescibles. Pensez à ce que sont devenus les pensées des plus grands philosophes, réduites à néant par des personnes en quête de viralité, et vous comprendrez comment les connaissances laborieusement acquises peuvent se gâter. Cependant, ce n’est pas mon sujet principal.

Il est l’heure du repas, j’ai faim. Je suis invité à l’auberge du savoir joyeux où mes frères et sœurs humains ont également été conviés. Je ne suis pas venu ici à la demande d’Hadès, arraché à ma mère et encadré par des cerbères. Je suis venu pour entendre des paroles réconfortantes, car j’ai été progressivement mis en appétit par des personnes bienveillantes prêtes à m’accueillir. Il faut seulement qu’ils ne se transforment pas en ogres des frères Grimm, ni en sorcière d’Hansel et Gretel.

Ils veulent me gaver de savoirs pour ensuite me consommer tout cru, me transformer en nuggets, à l’instar de ces poussins qui passent par le hachoir de la société aliénante et consumériste.

Si je ne fais pas partie des élus, j’aurai la « chance » d’aller m’épuiser en accomplissant les basses œuvres du système jusqu’à en mourir définitivement. Voilà ce qu’est et devient l’enseignement, pourtant dispensé par des hommes et des femmes animés de bonne volonté.

On dirait que l’homme doit être suffisamment intelligent pour travailler pour le système, mais suffisamment idiot pour ne pas comprendre comment il fonctionne. Suffisamment éveillé pour répondre lorsqu’on l’appelle, mais suffisamment engourdi par les somnifères pour ne pas voir qu’il est sous perfusion et esclave.

Mais qui tire les ficelles ? Personne !

C’est le système, point final. Ce sont nos pensées fossilisées. L’ordre de notre monde est ainsi conçu. Il n’y a pas de machination, juste une machine. Elle tourne de cette manière. C’est tout.

La plus belle manifestation des réécritures de l’ordre qui règne sur la terre est actuellement le capitalisme. Mais il n’est qu’un des dignes successeurs de la loi de la jungle qui prévaut sur la planète depuis la nuit des temps.

Le plus faible est mangé par le plus fort, c’est pourquoi il doit s’adapter pour devenir le plus fort qui dévorera le plus faible. Oui, ce sont les lois de l’évolution. Mais comme vous le voyez, l’évolution n’est pas toujours positive pour nous, les hommes, pris individuellement. Nous ne sommes pas les élus. Nous sommes simplement un maillon de la chaîne alimentaire !

Il ne suffit pas de décrire et de comprendre les rouages de la machine. Il est aussi nécessaire de les comprendre en lien avec l’ensemble du système !

Pour cela, il faut faire preuve d’intelligence, avoir le désir d’apprendre, l’envie d’être véritablement libre. Et nous ne pourrons pas y parvenir seuls, nous devons le faire ensemble !

À cette fin, l’éducation et l’enseignement sont fondamentaux !

Il est essentiel que, plutôt que de contribuer à l’Œuvre majeure, nous ne transformions pas l’or en plomb, voire en matières fécales !

Or, en observant l’enseignement, que faisons-nous ?

Au cœur même de la pratique éducative, existe une bifurcation possible, selon la perspective vers laquelle elle est dirigée. Les hommes s’éduquent, les animaux sont dressés. Mais l’éducation humaine peut être conduite comme un dressage. Comme l’a écrit Montaigne : « Au lieu de convier les enfants aux lettres, on ne leur présente, à la vérité, que horreur et cruauté » [Montaigne, Essais, I, XXVI, Paris, Garnier, 1962, p. 178] in Éduquer ou dresser ? Pour une critique du « post-humanisme » Didier Moreau Dans Le Télémaque 2014/1 (n° 45), pages 35 à 56.

Vous pourriez dire que les propos de Montaigne remontent à une époque où les châtiments corporels étaient monnaie courante et qu’ils n’ont plus cours dans les salles de classe. Mais d’autres monnaies ont pris leur place et sont très appréciées sur le marché des échanges de bons procédés pédagogiques : critiquer, blâmer, harceler, menacer, punir, soudoyer, récompenser, manipuler, … Notre créativité n’a pas de limites !

Comme de vrais hommes des cavernes, nous contraignons ! Car nous avons appris à utiliser la force brutale pour nous faire respecter et c’est avec cette force que nous avons porté les lumières de la civilisation.

Mais que reste-t-il lorsque l’on mélange le pudding de la Lumière à l’arsenic de la contrainte ? Des hommes et des savoirs morts ! Des zombies de la science, des golems de la relation.

Nous voulons sauver les apprentissages en contraignant, mais en contraignant, nous dégoûtons de l’apprentissage. Plus nous contraignons, plus nous dégoûtons et plus nous dégoûtons, plus nous contraignons. Ainsi, la fin sans la faim justifie les moyens mais ne parvient pas à ses fins !

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Souviens-toi, Brest

Quatre fois déjà… Souviens-toi, Brest, de ces jours. Je ne suis pas Prévert, pourtant je me lance dans un inventaire, à la manière de ses poèmes.

Première fois, c’était une longue-vue, un partage fraternel, mon père rejeté tel l’écume du jour par la Marine, à l’ombre imposante du musée militaire.

Seconde visite, Plougastel, un Italien un brin mélancolique racontant à fleur de mer, l’exploration des Abers, le circuit des phares. Merzhin en assaut, un concert sur le port où l’on finit pressés, comme les embruns dans l’air salé.

Troisième passage, la Toussaint, les promenades d’un chien errant. Un verre levé dans un bar cher à Kersauzon. Un GPS en déroute au pays des fraises. Une visite pour le travail, puis un au revoir lancé à la volée.

Quatrième escale, une balade, des cerceaux dansant et un florilège de découvertes. Sans doute, un moment d’intimité plus grand avec toi, Brest. Peut-être alors ai-je perçu les battements de ton cœur marin.

Brest, si tu inspires des mélancolies si profondes, c’est que tu tisses des liens indéfectibles. Il faut prendre le temps de te connaître, de s’immerger dans ton atmosphère.

Je n’en dirai pas plus, j’en resterai à ces impressions. Car décrire Brest, sans être initié à ses mystères, c’est comme entrer chaussé sur un sol sacré.

En tous cas, qu’on ne vienne pas dire que Brest n’est pas belle, c’est qu’on est simplement passé à côté, les yeux fermés.

Brest, j’ai la tête à l’ouest et le cœur en rade ! Je ne suis pas Miossec, pourtant il me faut bien te laisser.

Garde bien tes secrets d’Iroise, je reviendrai naviguer sur tes eaux, amarrer ma mémoire à tes quais, tant que le vent me portera.