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Case départ : Le problème à résoudre …

Avant d’aborder les transaction, je dois d’abord vous exposer le problème. Car tout le jeu des transactions et des échanges part du problème et de sa résolution.

Voyons ce que nous en dit Jeff dans ses capsules sur l’apprentissage.

La résolution de problème

L’auteur de la capsule situe la résolution de problème dans l’apprentissage mais la résolution de problème fait partie de notre quotdien aussi bien que de celui du monde du vivant.

Au départ, il y a un besoin à remplir. Dans l’exemple donné par l’auteur, le personnage a soif donc à besoin de boire et sa pensée va l’amener à désirer une bière.

Donc le besoin est le commencement du processus mais le désir devient l’objet choisi pour le remplir. Dans notre exemple, le personnage désire donc boire une bière.

Attention que l’ojet du désir peut-être d’éviter quelque chose ou de se rendre quelque part. Mais à chaque fois, c’est pour remplir un besoin ou éviter qu’il se vide. Je parle d’un besoins mais il peut y en avoir plusieurs à la fois.

Il y a des cas, où il suffit de mettre en action un ou plusieurs comportements (nous verrons plus loin que je dirai dans ce cas qu’on réalise une transaction) et ces derniers ne rencontrent pas ou peu de résistance. Il suffit juste d’insister un peu.

Mais voilà que surgit l’obstacle qui résiste !

Il faut trouver une solution pour le passer. C’est alors qu’intervient la résolution de problème.

On peut résoudre le problème en passant en force mais aussi en recherchant des solutions nouvelles.

L’auteur de la capsule nous explique ensuite les étapes de ce processus de résolution qui passe par …

  • clarifier
  • chercher
  • développer
  • exécuter

Au terme de ces étapes qui seront parfois à reprendre, une solution satisfaisante est adoptée et peut-être stockée en mémoire.

Comme elle a fonctionné, elle sera privilégiée lorsque des problèmes identiques ou proches se présenteront.

Cela devient une sorte d’automatisme.

Dans les résolutions de problèmes, il y a celles où on a d’abord résolu le problème en conscience puis il y a celles qui sont devenues un automatisme. Jeter de l’eau pour éteindre un feu relève de ce genre d’apprentissage mais si cela est devenu un automatisme, celà peut s’avérer extrèmement dangereux si on jette de l’eau sur de l’huile enflamée.

Il y a maintenent les apprentissages collectifs par essais erreurs pratiqué par les lois de l’évolution darwinienne. Ces apprentissages se répandent par la transmission des gènes d’une génération à l’autre.

Comment la marche est apprise selon une simulation informatique
Rôle du feedback

Seuls les plus performants survivent. Ils sont ensuite capables de transmettre leurs gènes.

Il nous faut maintenant intégrer ces notions avec les interactions et les échanges.

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Le jeu des interactions

Présentons les jeux psychologiques de la comédie humaine.

Nous allons voir que rien ne se perd et rien ne se crée car tout se transforme grâce aux échanges et aux interactions.

Les interactions

Les interactions ou échanges ou transformations en vue d’un échange plus lointain se passent partout dans le système de la nature.

Les éléments de la nature dont nous faisons partie font des échanges avec d’autres éléments pour subvenir à leurs besoins. Par exemple, je fais des échanges aveec l’eau pour survivre. Ce que j’ai consommé de l’eau lui reviendra à un moment donné où à un autre par l’excrétion ou la transpiration.

En économie, c’est la même chose, l’argent sert de support pour les échanges de biens et services.

En psychologie, cela ressemble à ce système économique. C’est comme si nous échangions des unités de valeur psychologiques (UVP) ou des unités de valeurs matérielles (atomes et particules que je qualifierai par commodité UVM) destinées à remplir nos besoins au même titre que de la monnaie en commerce ou les corps vivants et inertes des atomes et des particules.

Cela explique sans doute pourquoi Carl Gustav Jung voyait un rapport entre la psychologie de l’individu et l’alchimie. Entre parenthèses, les anciens ne s’y trompaient pas lorsqu’ils disaient qu’une personne était « de bon commerce » pour dire qu’elle avait de bonnes relation ou qu’elle était bonne en relations.

Dans ce grand jeu d’échanges et transactionss règne une causalité circulaire.

La causalité circulaire

Ainsi lorsqu’on ne comprend pas l’interdépendance des objets dans un système, les solutions qu’on veut apporter à un problème risquent de créer encore plus de problèmes.

L’interdépendance des objets

Ce sont les lois, les algorithmes de la Nature. Elles s’appliquent à l’ensemble du vivant. Ces deux lois antagonistes et complémentaires sont la compétition et de la coopération.

Nous trouvons de la compétition et de la coopération inter et intraspécifique.

InterspéciqueIntraspécifique
CompétitionLe prédateur chasse une proie pour se nourrirJe veux avoir ma place dans la file aux caisses du supermarché
CoopérationLe poisson labre nettoyeur nettoie d’autres poissons en échange de leur mucusLes chauves-souris vampires régurgitent un peu de leur repas auprès des congénères qui n’ont pas trouvé à manger
Les types de compétitions
InterspécifiqueIntraspécifique
CompétitionGagnant / PerdantGagnant / Perdant
CoopérationGagnant / GagnantGagnant / Gagnant
Les types d’échanges

Sauf qu’il faudrait envisager le nombre de parties jouées et la survie des joueurs ! La partie peut durer si on dépasse la vision de l’individu pour en arriver à celle du groupe et du nombre d’individus.

Les renards peuvent manger des lapins qui se reproduisent « comme des lapins ». Du coup, les renards bien nourris se reproduisent jusqu’à ce que le flux des lapins se réduise. Alors le nombre des renards va finir par diminuer. La population des renards va s’autoréguler avec celle des lapins.

En fait il y a des relations commerciales de prédation entre les lapins et les renards qui ne sont pas totalement à perte pour les lapins car en définitive, les renards les aide à conserver les meilleurs.

C’est positif pour les lapins mais ce ne l’est pas pour le lapin le plus faible ou le moins dégourdi qui constitue la proie. L’intérêt collectif lié à l’espèce n’est pas l’intérêt de l’individu.

Ce phénomène vous paraîtra peut-être plus clair si je prendds les interactions entre l’homme et les graminées tel que le décrit Yuval Noah Harari dans son livre Sapiens.

Il explique que si l’homme a cultivé les graminées et a ainsi ouvert la période du néolithique qui nous a faait passé du statut de chasseur cueilleur à celui de cultivateur, c’est aussi la graminée qui nous a rendu dépendaant d’elle en nous poussant à la diffuser sur toute la surface de la terre et à l’aider ainsi à dominer les autres représentants du monde végétal.

L’homme depuis le néolitihique trime toute la journée pour les graminées qu’il adore.

On peut aussi voir comment le chien a appris à manipuler l’homme pour en tirer un bénéfice pour les deux espèces.

Les retombées de l’évolution des relations du chien avec l’homme

Nous sommes face à une forme coopération ou manipulation mutuelle entre le chien et l’homme puisque le chien tire des bénéfices pour obtenir ce qu’il désire et l’homme retire un bénéfice, des unités de valeurs psychologiques (UVP) de ces comportements attendrissants du chien puisqu’il se sent dominant, important et valorisé.

Hélas dans ce petit jeu des échanges et des transcations, tout ne tourne pas toujours rond. C’est ce quer nous allons découvrir.

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Les cercles vicieux ou vertueux …

La systémique nous a montré que la relation de cause à effet est réductrice et qu’il faut en fait considérer une causalité circulaire.

La cause est aussi le résultat d’un effet et au même titre que l’effet est le résultat d’une cause. Le lien peut-être entre deux éléments B écoute A donc A se sent entendu et donc écoute B.

Mais parfois, c’est plus complexe :

Source : http://www.effet-quidamus.com/lhabitude-n1-soyez-proactif/causalite-circulaire-reactif/

Tentons d’aller plus loin …

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Les algorithmes lents et rapides …

Notre cerveau fonctionne avec des algorithmes lents et des algorithmes rapides.

Voyons comment cela tourne.

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Les algorithmes du cerveau

Comment les algorithmes de notre cerveau nous mènent et nous démènent par le bout du nez !

Le cerveau de l’être humain fait tourner des algorithmes qui eux-mêmes tourner l’être humain.

Il y a les algorithmes préinstallés par les lois de l’évolution et de la sélection naturelle et il y a les algorithmes issus de l’apprentissage.

Entre les deux, il y a les algorithmes des neurones miroirs qui nous font imiter naturellement et automatiquement ce que nous observons chez les autres.

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Plongée et contre plongée sur des algorithmes hermétiques

Les algorithmes

La Table d’émeraude qu’on attribue à Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l’alchimie est un des textes les plus célèbres de la littérature alchimique et hermétique. Ce texte très court, composé d’une douzaine de formules dont le fameux : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». C’est à cette formule que je vais m’intéresser. Je vous ai déjà expliqué dans un précédent article que je tirais des liens entre l’humain, l’alchimie et l’informatique. Je devrais même dire le monde, l’univers en général.Selon moi, ce qui sous-tend le tout ce sont les mathématiques. N’en prenons pour preuve qu’elle permettent de décrire le monde dans bien des aspects et même de prédire comment on décrira le monde et ce qu’on y découvrira. Einstein, par ses calculs a découvert et décrit à l’avance bien des aspects révélés aujourd’hui par les découvertes de l’astronomie. La où certains nous brandissent des livres sacrés saturés de mythes, j’opposerais volontiers un traité de mathématiques. Les mathématiques peuvent tout décrire même le chaos (cf. Les théories du chaos). Je ne vais pas m’embarquer dans ce domaine, je ne sais ni y lire, ni y écrire, à peine j’arrive à ânonner mais grâce à des informations venant de personnes qui se sont vouées à la vulgarisation, j’ai pu dresser des parallèles qui m’interpèlent. Je vais m’intéresser aux algorithmes. Selon Madame Larousse, devenue bien sulfureuse, l’algorithme est un ensemble de règles opératoires dont l’application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d’un nombre fini d’opérations. Un algorithme peut être traduit, grâce à un langage de programmation, en un programme exécutable par un ordinateur. C’est donc par l’agorithme que nous ressemblons à l’ordinateur et au monde. Car le monde qui nous entoure est fait lui aussi d’algorithmes qui se combinent, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, certains pour former des systèmes qui plairaient à Newton tellement ils sont prédicticles, d’autres tellement dans le chaos qu’ils donneraient des cauchemars à Einstein, tel Dieu jouant aux dés. Et encore les dés ont une faible entropie en théorie de l’information (une chance sur six). Quand les choses sont imprédictibles, le monde du vivant et surtout de sapiens prend peur et s’agite fébrilement. Le besoin de sécurité n’est plus rempli de certitudes mais d’incertitudes, il doit s’accrocher désespérément aux croyances, à la foi. Hélas, la seule certitudes, c’est qu’il faut faire avec les incertitudes. Pourtant, les incertitudes ont un avantage, elles permettent de s’exprimer dans un espace de liberté et de créativité, d’une histoire encore non écrites et figées. De rester dans un rendez-vous avec le désir en devenir qui n’est encore ni rencontré ni manqué.Entre l’un et l’autre, nous oscillons tel le balancier de la pendule au fil des temps qui courent. Ce cheminement est-il inexorable tel l’expansion de l’univers ou existe-t-il un point d’équilibre ?Revenons à nos algorithmes, ils sont en nous et nous mettent en scène dans notre comédie sapiens parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Nos automatismes président à nos destinées, nos apprentissages les gèrent.Les feedbacks rendent justice et tranchent quant la validité de ces algorithmes innés et acquis.

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Le psy cause toujours ... Lettres ouvertes pour ne pas fermer ma gueule ...

Erreur virale …

A regarder les faits, il m’apparaît de plus en plus clairement que malgré ou grâce aux moyens de diffusion de l’information dont nous disposons, les données erronnées semblent se diffuser beaucoup plus facilement et efficacement que les données exactes. Elles semblent progresser telle une espèce invasive dans les espaces de la connaissance. Est-ce dû au fait que l’erreur s’assimile plus facilement ? Il est grand temps de se questionner sérieusement. J’ai l’impression d’être du dernier carré de Schtroumpfs bleus encerclé de Schtroumpfs noirs. La pandémie de la pensée infectée par le virus de l’erreur pourrait signer une des fins de sapiens. Mais l’a-t-il jamais été ? Se dire sage, est en soi, le commencement de la fin.

Les Schtroumpfs Noirs, Peyo, 1963 https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Schtroumpfs_noirs
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Brain crash ! Le psy cause toujours ... Lettres ouvertes pour ne pas fermer ma gueule ...

Détourner l’attention… Mais non ! Messi !

Été 2021, on brûle au Sud, on se noie au nord, le GIEC lance un rapport alarmant sur l’état du climat, le Covid-19 fait des ravages en son variant Delta, mais un Messi nous est venu au PSG ! Sonnez clairons, résonez piècettes ! Noël ! Nous sommes sauvés ! Voilà l’illustration parfaite, de ce qu’on appelle un détournement de l’attention ou plus scientifiquement, la technique du switch ! Elle est bien connue des jeunes mamans. Lorsque bébé a un gros chagrin, on détourne son attention sur autre chose et bébé arrête de pleurer, voir rit aux éclats. En termes moins choisis, lorsque le gros bêta d’humain s’est foutu dans la m… ou est tombé dedans, on agite un objet chargé d’émotions devant ses affects pour détourner son attention. Cela fonctionne très bien ! Quelle vilaine technique de manipulation me direz-vous ! Ne jetons pas pourtant bébé avec l’eau du bain ! Lorsque les émotions ont tendance à prendre la main sur notre réflexion, cela peut-être un excellent moyen d’arrêter le cheval émotionnel emballé ! Mais quand l’objectif est d’arrêter la réflexion et surtout une dissonance cognitive salutaire, c’est beaucoup plus pervers ! Le but d’une dissonance cognitive, est normalement, d’inciter à changer de comportement. Les autres mécanismes, aident juste à tourner en rond ou à ne rien changer jusqu’à ce que cela craque ! La cité romaine est aux pieds du volcan qui gronde, au seuil de l’eau qui monte ! Panem et circenses ! Il faut du pains et des jeux ! Dansez sur la lave, sentez la bave de la mer lécher vos pieds, jubilez, faites la fête, oubliez ! C’est de la mort fine, un traitement d’aide au mourant. Sauf qu’une minute avant sa mort, il vivait encore. La palissade ne cache pas un condamné mais un malade encore apte à recevoir un traitement. Il aurait pu changer quelque chose, non pour lui en particulier, mais pour les enfants, le reste du groupe et de la société. Des petits malins comptent bien faire partie des survivants et tirer les marrons du feu ! Mais chut ! Allez vous amusez pour le temps qu’il vous reste …

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L’intelligence pour les nuls

Des outils pour ceci, des outils pour cela, un mode d’emploi pour ceci, un mode d’emploi pour cela … . Mais sapristi que fait-on des neurones de notre matière grise ? Si par un matin brumeux, j’ai un gps qui me mène droit sur un mur, dois-je le suivre ? Comment vais-je déceler qu’il y a un mur derrière le le rideau de brume ? Quand va-t-on apprendre aux jeunes à penser par eux-mêmes ? Quand va-t-on arrêter d’en faire des assistés du ciboulot et de créer toutes les conditions pour qu’ils le soient ? On aura encore le toupet de venir me dire que comme ils n’en sortent pas, ils ont besoin d’outils et de directives ! La boucle est bouclée !

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Le petit diable dans la boîte noire …

Au terme de mes études, je me suis intéressé à l’informatique, c’était la période du plein boum des micro ordinateurs, du personal computer. Tel Homo sapiens quittant l’Afrique natale, l’informatique quittait la salle de calcul pour pénétrer dans les bureaux, bientôt dans les foyers, pour aboutir dans notre poche. J’ai ainsi appris quelques langages de programmation et j’ai également programmé. Puis d’autres appels du destin m’ont conduit ça et là, jamais loin des claviers, mais, hélas, hors des langages de programmation récents.

Néanmoins, de cette rencontre, il m’est resté une expérience où je ne peux m’empêcher de tirer des liens entre le fonctionnement de nos cerveaux et celui d’un ordinateur.

CG Jung voyait des rapports “numineux” entre la psyché et l’alchimie et, pour ma part, j’en vois des numériques entre notre pensée, notre raisonnement  et l’informatique : l’un se projette dans l’autre. L’informatique est le miroir de notre psyché. Cela me mènerait trop loin de tout développer ici mais je vais m’intéresser à un point : la difficulté qu’il y a d’être nuancé lorsqu’on travaille avec un système binaire. Watzlawick et Bateson (école de Palo Alto) parlent d’un langage numérique qu’ils opposent au langage analogique et ils comparent l’un à l’autre. Pour faire simple : le vinyle est analogique, le cd ou le fichier Flac sont numériques, ils contiennent des 1 et des 0. L’un et l’autre tentent de décrire et retracer la réalité du son. En cas de bug analogique, les conséquences ne sont pas les mêmes que pour un bug numérique. Voyez ou plutôt écoutez  la différence entre une griffe sur un 33 tours ou un CD !

Et bien, en langage numérique, il y a un problème de nuances, comme le fait dire la tradition à Nietzsche, dans son Zarathoustra : “Le diable se cache dans les détails”. Columbo dirait plus simplement : “Il y a un petit détail qui me chiffonne”, celui qui fait de l’innocent, un criminel… Cette petite nuance qui fait tout basculer ! 

Nous voulons l’absolu mais nous sommes finis face à l’infini, imparfaits face à l’archétype de la perfection qui nous hante. Nous sommes humains et être humain, ce n’est pas l’affaire d’un grand on/off, d’un être et d’un néant n’en déplaise à Sartre. C’est l’équilibre à trouver entre de multiples plateaux d’une balance aux bras aussi nombreux que ceux d’une pieuvre. Malheureusement, pour régler ces plateaux, nous devons passer par une série de on/off, de oui ou non, d’éléments binaires, de choix à faire, de choses à prendre ou à laisser. Si je choisis de devenir psy, je ne peux pas être informaticien ; si je me marie, je ne peux pas être célibataire. Mais à nous voir, nous voulons le beurre et l’argent de ce même beurre. Pourquoi ? Par notre incapacité grandissante à chercher l’équilibre entre nos besoins, à trouver le compromis nuancé satisfaisant entre nos paradoxes et dissonances cognitives. Par notre incapacité à renoncer quand c’est nécessaire. D’ailleurs, trouver un équilibre par une série de choix, renoncer, choisir n’est-ce pas en soi un paradoxe à résoudre ? 

Tout ces “c’est bien, c’est mal”, “c’est beau, c’est laid”, nous font croire en l’absolu. Mais  l’absolu ment par rapport à la réalité qui est bien plus complexe qu’un simple oui / non, une frontière sans no man’s land. Nez dans le guidon, nous roulons droit vers le mur du con et nous ne pourrons pas le franchir, juste nous y écraser. Sans une prise de conscience urgente, ce sera le drame grotesque ! Car derrière cette incapacité grandissante à nuancer, à réfléchir, à douter, se cache notre même incapacité à résoudre les conflits et trouver des compromis satisfaisants puis, surtout, à être satisfait de ces compromis.

Qu’y a-t-il de commun entre Pépé le putois, Blanche Neige et les sept nains, un employé qui se plaint de se faire harceler ? Un bouton de porte… Dans une BD de quand j’étais gamin. le héros de l’histoire avait voulu repeindre un bouton de porte. Mais, du coup, la porte jurait avec le bouton, il l’avait alors repeinte. Puis, ce furent le chambranle, le mur, les murs, la pièce entière et à cause d’un peu de peinture renversée, toute la façade de l’immeuble. Un énorme effet tâche d’huile ! A la fin du récit, le héros, perché sur le toit, hurlait tel un fou : “Plus jamais, je ne repeindrai un bouton de porte” !

Nous sommes ce fou ; le diable est caché dans le petit détail de notre pensée qui nous mène à l’emballement de nos programmes. Ils ne peuvent plus se stopper qu’en coupant le processeur ou en arrachant le câble électrique.

A l’heure qu’il est, suite aux réactions normales des femmes face aux phénomènes de harcèlement, des choses ont été remises au point. Mais pendant que les abrutis, les primates décérébrés, les striatums imbibés de testostérone continuent impunément à harceler la femme en short, le gentleman, l’homme bien élevé, n’ose plus aborder la potentielle compagne, de peur de passer pour un criminel. Dans un autre ordre d’idée, pendant que dans l’entreprise, on dénonce ce harcèlement utilisé par les managers et qui a poussé des employés au suicide, les gros fainéants, les petits tyrans ont vite fait de se dédouaner en accusant le chef de les harceler alors que ceux qui travaillent croulent sous des injonctions contradictoires, de plus en plus chronophages et imbéciles. Les seuils-limites ont chuté, déclenchant une alerte atomique, chaque fois qu’un lapin passe la frontière du jardin interdit. Le maraîcher sort vite son bazooka pour neutraliser l’intrus et fait feu à de multiples reprises. A cause d’une limitation de vitesse sans nuance, d’une tolérance zéro, il est interdit de dépasser 30 à l’heure sur un segment autoroutier à 4 bandes. L’imbécile enfonce l’accélérateur alors que le citoyen respectueux passe pour un idiot. Du coup, l’imbécile arrive à temps au rendez-vous de l’Histoire alors que l’idiot est encore en route.

Tout le système humain et humaniste est menacé par ce manque de nuances dans les limites et j’ai bien peur que notre processeur social, incapable de trouver un compromis, se contente de trouver des coupables, un âne, un bouc émissaire à l’image des animaux malades de la peste. Le temps de résoudre la crise, de passer à autre chose, pour que l’heure venue, le petit diable ressorte de notre boîte noire et revienne gripper les rouages de notre pensée.