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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Automne à l’étuvée

Automne automne, reprends ta chanson,
De ce temps moribond où les saisons trépassent,
Il n’y a plus de temps, plus de phase,
Fin septembre et encore l’été en maison.

La chaleur s’étire, s’étale, insensée,
Quand jadis la brise froide effleurait nos visages.
Les jours raccourcissent, et le train du froid prend des ombrages,
L’automne semble avoir oublié sa danse cadencée.

Dérèglements climatiques, signes de notre époque éthique,
Les arbres, déconcertés, perdent leurs parures,
Et dans ce monde qui se dénature,
Les sanglots longs des violons blesse mon cœur, son état est critique.

Le grand horloger a-t-il délaissé sa machine?
Est-ce le prix à payer, notre destinée tragique?
La nature, fatiguée, semble avoir donné son préavis,
Son cœur en arythmie, accablé par nos mépris.

La planète, cette scène, s’apprête pour un dernier acte,
L’anthropocène en guise de final, est-ce trop didactique?
Mais dans cette obscurité, l’espérance doit germer,
Pour que l’automne retrouve sa mélodie, son doux secret.