Catégories
Les essais de Pascal Rivière Non classé

Les paradoxes du progrès technique

Ah, mes chers amis, laissez-moi vous narrer une histoire aussi absurde que savoureuse, digne des plus grands esprits de notre temps. Imaginez un matin où l’on espère, naïvement, faire la grasse matinée. Eh bien, c’est raté. Réveillé par la livraison d’un oreiller que j’attendais pour mieux dormir ! Ah, la douce ironie de la vie moderne.


Voilà bien la contradiction du monde dans lequel nous vivons. Nous essayons de le réguler par la technologie, mais la technologie vient le déréguler. Et combien de choses vont ainsi !
Prenez par exemple nos chers téléphones intelligents, si intelligents qu’ils savent exactement comment nous rendre idiots. On les utilise pour rester connectés, pour organiser notre vie au millimètre près. Et voilà qu’ils se mettent à sonner, biper, vibrer, avec une frénésie de notifications digne d’un moustique sous ecstasy, perturbant notre si précieuse concentration. Ils sont censés nous rendre la vie plus simple, mais ils transforment chaque moment de calme en une cacophonie technologique. C’est un peu comme si on essayait de lire Proust dans une discothèque.


Ou encore, pensez à ce merveilleux concept du travail à distance, une bénédiction moderne censée offrir plus de flexibilité. On peut travailler en pyjama, répondre à des emails en mangeant des céréales, la vie est belle ! Mais voilà, la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle devient aussi floue qu’un vieux film en noir et blanc. On se retrouve à répondre à des appels professionnels en pleine soirée, devant une pizza froide, se demandant à quel moment exactement la vie a cessé d’être séparée en compartiments bien définis. C’est comme si on essayait de faire du ski nautique sur un lac gelé.


Et que dire des applications de gestion du temps ? Ironique, n’est-ce pas ? On les télécharge pour optimiser notre journée, mais on finit par passer des heures à configurer, à synchroniser, à personnaliser. Tout ça pour quoi ? Pour réaliser qu’on a perdu plus de temps à gérer notre gestion du temps qu’à faire quoi que ce soit d’utile. C’est un peu comme si on essayait de gagner du temps en regardant l’herbe pousser.


Les réseaux sociaux, eux, sont un autre exemple exquis. Créés pour nous rapprocher, pour nous permettre de partager des photos de chats et des opinions sur des sujets que nous ne maîtrisons pas, ils finissent par nous isoler davantage. On like, on commente, on partage, mais on oublie de parler à notre voisin. On est connecté au monde entier mais déconnecté de ceux qui nous entourent. Le progrès, mes amis, le progrès. C’est comme si on essayait de faire un câlin à travers un écran d’ordinateur.


Les voitures électriques, un vrai bijou de la technologie écologique ! Conçues pour sauver notre planète, elles nous font rêver d’un futur sans pollution. Sauf que… la production de leurs batteries est aussi verte qu’un costume de Père Noël en plein été. Et l’électricité, oh l’électricité ! Si elle vient d’une centrale à charbon, autant dire qu’on roule à l’énergie fossile maquillée en vertu. C’est un peu comme si on essayait de nettoyer une tache d’huile avec un chiffon imbibé d’essence.


Quant au commerce en ligne ! Quel miracle moderne, commander en quelques clics, recevoir en quelques heures. Mais alors, qu’adviendra-t-il de notre bon vieux commerce local ? De ces petites boutiques où l’on pouvait discuter avec le vendeur, toucher la marchandise, sentir l’odeur des nouveaux livres ? Non, maintenant, on reçoit tout chez soi, livré par un drone ou un livreur stressé, et on se plaint ensuite de la disparition des emplois locaux. Un vrai paradoxe ambulant, livré en prime, sans frais de port. C’est comme si on essayait de savourer un bon vin en le buvant à la paille.


Alors oui, la technologie est une merveille. Elle nous promet monts et merveilles, et nous livre des montagnes de contradictions. Mais que serait la vie sans ces petites absurdités qui la rendent si délicieusement humaine ? C’est un peu comme si on essayait de vivre sans humour, sans ironie, sans cette douce folie qui fait tout le sel de notre existence.