Catégorie :Mais où va-t-on ? – Indignation et rébellion
Je rassemble dans cette rubrique tous les textes et toutes les chansons où je m’indigne de certaines réalités et où je m’efforce de dénoncer ce qui ne va pas.
Une contribution musicale à notre cynisme collectif
Je me suis lancé dans une petite aventure musicale qui me tient à cœur et que j’aimerais partager avec vous. Rien de grandiose, juste une chanson qui traduit ce que beaucoup d’entre nous ressentent probablement à l’approche de 2025.
L’idée m’est venue tout simplement en pensant à ces vœux de nouvelle année que nous allons bientôt devoir échanger. Vous savez, ce moment où l’on se force à sourire en disant « Bonne année ! » alors que l’on pense plutôt « Bon courage ! ». J’ai voulu capturer cette ironie dans une chanson, sans prétention.
Musicalement, c’est une valse musette, mais j’ai délibérément gardé l’appellation « polka » dans les paroles. Pourquoi ? Parce que cette confusion des genres illustre parfaitement la folie qui nous emporte collectivement. Comme si nous dansions une valse en prétendant que c’est une polka, nous continuons à échanger des vœux en faisant semblant de croire en des lendemains qui chantent. Le rythme ternaire de la valse devient ainsi le tournoiement vertigineux de notre société qui perd ses repères.
En écrivant les paroles, je me suis souvenu de Guy Béart et de sa chanson « Bonne année, bonne chance ». Bien sûr, ma version est beaucoup plus modeste, et certainement plus cynique. J’ai simplement essayé d’exprimer ce paradoxe : comment peut-on sincèrement souhaiter une « bonne » année quand tout semble aller de mal en pis (Oh la vache !) ?
La chanson alterne entre des couplets qui décrivent notre réalité et un refrain qui se moque gentiment de la méthode Coué. Vous savez, cette tendance à se répéter que « tout va bien » alors que l’eau nous monte jusqu’aux genoux. J’ai tenté d’y mettre un peu d’humour, parce que parfois, rire de notre situation est vraiment la seule chose qui nous reste.
Cette petite création est maintenant disponible sur TikTok, où j’invite d’ailleurs les plus créatifs d’entre vous à participer au #VoeuxEnFeuChallenge. L’idée n’est pas de déprimer tout le monde, mais plutôt de créer un moment de partage autour de ce sentiment commun que nous vivons. Après tout, quoi de mieux qu’une valse musette déguisée en polka pour accompagner notre danse collective sur le pont du Titanic ?
Je ne prétends pas avoir créé un chef-d’œuvre, loin de là. C’est juste ma petite contribution à notre thérapie collective. Une façon de dire « Je comprends ce que vous ressentez » à tous ceux qui, comme moi, trouvent de plus en plus difficile de jouer le jeu des vœux traditionnels.
Si cette chanson peut arracher quelques sourires, même cyniques, même désabusés, alors elle aura atteint son but. Et si elle peut nous aider à traverser cette période des vœux avec un peu plus de légèreté, tout en reconnaissant l’absurdité de notre situation, eh bien, ce sera déjà ça de gagné.
N’hésitez pas à partager vos propres sentiments sur le sujet dans les commentaires. Après tout, nous sommes tous dans le même tourbillon de valse… même si certains persistent à y voir une polka !
[La chanson est disponible sur ma chaîne YouTube et sur TikTok avec le hashtag #VoeuxEnFeuChallenge]
De Prévert à l’ère numérique : Quand la poésie rencontre l’IA
Une citation apparue sur Facebook peut parfois être l’étincelle qui déclenche tout un processus créatif. C’est ce qui s’est produit lorsque j’ai découvert sur le fil d’actualité d’un ami ces mots de Jacques Prévert : « Quand la morale fout le camp, le fric cavale derrière » qui provient d’un film dont il avait été le dialogiste.
Cette phrase, si percutante dans sa simplicité, m’a interpellé par sa résonnance avec notre époque. J’ai alors décidé de la réinventer, en collaboration avec l’intelligence artificielle, pour en faire une chanson qui dresserait le portrait de notre société contemporaine.
Le texte se déploie en six tableaux, chacun explorant une facette de notre monde : la ville numérique où les écrans ont remplacé les regards, les gratte-ciels qui défient le ciel pendant que l’humanité reste clouée au sol, l’art qui perd ses couleurs face au diktat du profit, les politiques qui tissent leurs mensonges en soie, la presse muselée par l’économie.
L’originalité de cette création réside dans ses refrains évolutifs. La phrase de Prévert se métamorphose au fil du texte : « Quand la morale meurt, l’argent fait son beurre », « Quand les valeurs s’effritent, la morale est bien cuite », jusqu’au poignant « Quand la morale détale, l’espoir fait la malle ».
Pourtant, le texte se clôt sur une note d’espoir. Dans une ruelle oubliée, un geste simple rappelle que l’amour persiste, même quand « la morale meurt, car l’argent fait son beurre ».
Cette expérience démontre comment la poésie traditionnelle peut dialoguer avec les nouvelles technologies pour créer des ponts entre hier et aujourd’hui, entre l’humain et la machine, tout en questionnant les enjeux de notre temps.
De la rage au verbe : l’histoire d’une chanson inspirée par un éditeur sans scrupules
Introduction : Retour dans les années 1980 Il est des souvenirs qui restent gravés, des moments où l’enthousiasme s’effondre brutalement sous le poids d’une désillusion. Nous sommes dans ces années où, jeune adulte, je nourrissais une passion ardente pour l’écriture. Comme tant d’autres, je rêvais de voir mes mots prendre leur envol, imprimés dans un recueil qui trouverait sa place dans les bibliothèques et sur les tables des lecteurs.
Le mirage : Une lettre venue flatter l’espoir À cette époque, un éditeur faisait beaucoup parler de lui sur une grande radio nationale en France. Publicités tapageuses, promesses mirobolantes : il savait jouer avec l’espérance des écrivains en herbe. Puis vint le jour où une lettre portant son sceau arriva entre mes mains. Le comité de lecture, disait-il, avait accepté de me publier. Imaginez mon exaltation : à 20 ans, tout semble possible, surtout lorsque les mots écrits avec cœur rencontrent, croyais-je alors, une reconnaissance méritée.
La chute : La découverte d’un compte d’auteur Mais l’illusion fut de courte durée. En lisant plus attentivement, je compris que ce prétendu éditeur ne publiait qu’à compte d’auteur. La déception se mua en colère, la colère en rage, et cette rage, loin de m’anéantir, devint créatrice. Je me sentais trompé, abusé dans ma confiance de jeune écrivain avide d’un monde de littérature et de partage. Je découvris alors un univers où l’art cédait trop souvent à la logique de l’argent, où l’on exploitait les rêves au prix de l’innocence.
La naissance du texte : Une plume comme exutoire De cette amère expérience est né un texte : Mirage, orage, éditeur de malheur. Avec des mots mordants et un ton cinglant, j’ai déversé mon ressentiment. Je voulais dénoncer ce que j’avais perçu comme une supercherie : un éditeur qui se pare des atours de la culture pour mieux piéger des auteurs en quête d’horizons nouveaux.
Le texte témoigne de cette époque où, malgré la blessure de l’illusion perdue, ma passion pour l’écriture est restée intacte. C’est l’ironie du sort : là où un éditeur avait échoué à me publier, il m’avait offert, bien involontairement, une source d’inspiration inépuisable.
La chanson : Quand le texte trouve sa voix Des années plus tard, ce texte a pris une nouvelle forme : celle d’une chanson. Car les mots vivent bien au-delà de leur première existence. Ils voyagent, ils mûrissent avec nous, et parfois ils s’incarnent dans une mélodie. Cette chanson est l’héritière de mon indignation de jeunesse, mais elle résonne encore aujourd’hui comme une dénonciation intemporelle des illusions perdues et de la marchandisation de l’art.
Conclusion : Du passé à aujourd’hui Je suis aujourd’hui âgé de 63 ans. Pourtant, ce texte résonne encore avec force. Non pas par la colère qu’il renferme, mais par ce qu’il représente : une mémoire vive d’un temps où je croyais à la pureté de la littérature, un cri contre ceux qui exploitent les rêves. Il est aussi, en filigrane, une invitation à rester vigilant, mais surtout à ne jamais cesser d’écrire, de créer, et de croire en la sincérité du verbe.
Ainsi, Mirage, orage, éditeur de malheur n’est pas qu’une critique : c’est une profession de foi envers la littérature authentique. Qu’importe les désillusions, la passion, elle, ne connaît ni éditeur véreux ni compte d’auteur.
A toi, éditeur aux dents de requin
À toi, éditeur aux dents de requin
Intro Un mirage. Une foutue tempête dans un verre sale. Voilà ce que tu es.
Refrain Eh, ordure de l’écriture, prends ce missile-missive dans tes dents ! Avec ce que tu voles, au moins elles seront en or dur.
Couplet 1 Ta lettre, c’était du maquillage sur un vieux visage. Un numéro de foire. Pas une promesse, juste un leurre, comme ces panneaux “paradis” au bord d’une décharge.
Couplet 2 Moi, pauvre idiot, je croyais encore à la littérature, aux mots vivants, à la passion qui te crame la gorge et te fait saigner les doigts. Mais toi, tu n’es qu’un foutu commerçant.
Pont 1 J’ai mis ma main dans ta marmite, et c’est tout un banc de crabes qui m’a pincé les tripes. Bravo, salaud. Tu as gagné.
Refrain Eh, ordure de l’écriture, prends ce missile-missive dans tes dents ! Avec ce que tu voles, au moins elles seront en or dur.
Pont 2 Je voulais des océans, des tempêtes, des horizons. Mais toi, tu m’as balancé sur un radeau pourri au milieu du grand néant de la médiocrité.
Couplet 3 Ton monde pue le fric. Tes rêves sont des colonnes Excel. Pas de feu, pas de vie, rien que des lignes mortes sur un compte bancaire bien alimenté.
Pont 4 Alors merci pour la leçon, vieux requin. Je préfère encore crever les mains dans le cambouis que me noyer dans ton mensonge bien habillé.
Refrain Eh, ordure de l’écriture, prends ce missile-missive dans tes dents ! Avec ce que tu voles, au moins elles seront en or dur.
Outro Rappelle-toi qu’on ne joue pas avec les mots. Qu’ils ont un poids, une valeur, un feu. Et si toi, tu les prostitues, nous, on les garde vivants.
Amis mélomanes et philosophes en herbe ! Je partage avec vous une expérience créative fascinante… Tout est parti d’un texte provocateur imaginant Voltaire débarquant dans nos bistrots modernes, troquant sa dentelle contre une gabardine pour combattre l’obscurantisme contemporain. Ce texte satirique, je l’ai soumis à Claude (l’IA d’Anthropic) pour le transformer en chanson. 👉 D’abord le texte original :
Alors ouais, on a eu le siècle des Lumières, un truc brillant, étincelant, qui te filait presque des coups de soleil au cerveau. Une époque où les cerveaux s’allumaient comme des guirlandes un 14 juillet ! Les mecs pensaient qu’en tondant l’ignorance à la racine, on planterait des chênes de sagesse pour l’éternité. Et là-dessus, y’a un rigolo, un abruti, ou pire, une horde d’abrutis, qui s’est dit : « Tiens, si on coupait le courant ? »
Maintenant, regarde où on en est : c’est l’obscurité totale. Des types qui t’expliquent avec aplomb que la Terre est plate comme une galette bretonne, que les vaccins, c’est pour te transformer en antenne 5G, et que le changement climatique, c’est une invention pour vendre des éoliennes. T’as beau leur balancer des faits sous le nez, ils te regardent comme si t’essayais de leur expliquer la physique quantique en patois.
Et le pire ? C’est qu’on les applaudit, ces clowns. Tu les vois partout : sur les réseaux, à la télé, au comptoir du troquet. Ils causent fort, mais jamais juste. Ils vendent des salades tellement périmées qu’on devrait les appeler Charcutier en Chef. La science ? Ça les gonfle. La logique ? Trop fatigant. Tout ce qui demande plus de deux neurones ? Niet, c’est hors service.
Et pendant ce temps, en haut, y’a les malins, les vrais, ceux qui tiennent les ficelles. Ils adorent ce bazar, eux ! Plus c’est le foutoir en bas, plus ils se fendent la poire. T’imagines bien que dans le noir, ils remplissent leurs poches en toute tranquillité. Un peuple qui réfléchit, ça les emmerde. Mais un peuple qui gobe tout et qui gueule sans savoir, ah ça, c’est du pain bénit !
Mais attends, faut pas croire que je te laisse sur cette note de cafard. Parce qu’y a encore des allumés, des vrais, qui continuent de tenir la chandelle. Ces types-là, c’est des gladiateurs ! Ils se battent contre la connerie à mains nues, à coups de bouquins, de conférences et de « non mais sérieusement ? ». Ce sont eux, les derniers éclaireurs dans cette forêt de débiles.
Alors toi, l’ami, oui toi qui lis ces mots : lâche pas l’affaire. Rallume les neurones, tiens bon la barre. Pose des questions, creuse les trucs. Et surtout, laisse jamais un âne déguisé en prophète éteindre ton cerveau. Parce qu’un monde sans lumière, c’est comme une bière sans mousse : ça donne envie de pleurer.
Et si on s’y met tous, va savoir, on rallumera peut-être le lampadaire. Parce que franchement, c’est pas une bande de clowns qui va nous condamner à marcher dans le noir !
✨ Puis la magie opère… Claude transforme ce monologue en « Swing de Voltaire », structuré en refrains évolutifs et couplets rythmés. La chanson a ensuite été mise en musique grâce à Suno AI. 🎵 Résultat : une chanson swing qui fait dialoguer tradition et modernité, dans l’esprit de Nougaro et du jazz de Saint-Germain-des-Prés !
Le Swing de Voltaire
Intro musicale
Refrain 1 – Calme Voltaire a troqué sa dentelle Pour une vieille gabardine, Dans les bistrots, il interpelle Les prophètes de la machine. « Mes gars, faut qu’on cause, qu’on s’explique, J’ai dans ma poche des Lumières, Pour éclairer vos esprits cyniques, Avant qu’tout parte en l’air ! »
Couplet 1 Le siècle des Lumières brillait comme un soleil, Les cerveaux s’éclairaient, c’était pas du pareil, On tondait l’ignorance jusqu’à plus soif, Pour planter la sagesse, fallait qu’ça chauffe ! Mais v’là qu’un beau matin, des rigolos d’service Ont coupé le courant, propageant leurs vices, Maintenant c’est le noir, total black-out, La bêtise qui règne, partout, c’est fou !
Refrain 2 – Tendu, irrité Voltaire a quitté sa dentelle Pour sa vieille gabardine, Dans les bistrots, il gueule, il démêle Les nœuds d’la sourde machine. « Mes gars, la connerie vous appelle, Mais j’ai mon flingue qui s’illumine, De mes Lumières éternelles, J’vais vous r’faire la médecine ! »
Couplet 2 Y’en a qui t’expliquent que la Terre est une crêpe, Que les vaccins transforment en antenne qui pète, Le climat qui change ? Une invention d’marchand, Pour vendre des moulins tournant dans le vent ! Tu leur sers des faits, ils te r’gardent bizarre, Comme si tu parlais le langage des bars, La science les gonfle, la logique les fatigue, Deux neurones maximum, c’est leur intrigue !
Refrain 3 – Déterminé, combatif Voltaire fait plus dans la dentelle Il enfile sa gabardine, Dans les bistrots, c’est l’étincelle Qui fait sauter la machine. « C’est fini les conneries mortelles, Mes Lumières vous illuminent, La raison sera éternelle, La vérité s’obstine ! »
Couplet 3 En haut les malins se frottent les mains, Plus c’est le bordel, plus ils font leur pain, Un peuple qui pense, ça les emmerde bien, Mais des gobeurs d’salades, ça leur convient ! Pourtant y’a encore des fous, des illuminés, Qui tiennent la chandelle sans jamais flancher, Des gladiateurs armés de leurs bouquins, Qui s’battent pour que l’esprit reprenne son train !
Final – Tempo ralenti Alors rallume tes neurones, mon pote, Pose tes questions, creuse la note, Un monde sans lumière, c’est comme un jazz sans blues, Une bière sans mousse, un esprit qui s’use… Laisse pas les clowns éteindre ton cerveau, On va rallumer tous les flambeaux, Car Voltaire en gabardine te le dit tout bas : « La lumière reviendra, crois-moi ! »
Refrain Final – Triomphal bluesy Voltaire a jeté sa dentelle Béni soit sa gabardine, Dans nos esprits, étincellent Les restes de sa machine. « Les gars, la lumière est si belle, Quand elle perce la routine, De ses rayons qui rebelles, Font danser la doctrine ! »
🎨 La pochette, créée par IA également, s’inspire des cercles intellectuels de la Harlem Renaissance – ces lieux où la pensée libre trouvait refuge dans une atmosphère enfumée de jazz et de discussions passionnées. Un projet 100% IA-ssisté qui démontre comment ces nouveaux outils peuvent servir la créativité tout en respectant l’esprit des Lumières : questionner, créer, partager ! 💭 Qu’en pensez-vous ? L’intelligence artificielle peut-elle nous aider à réinventer notre rapport à la philosophie et à la création artistique ?
Quand la rupture sonne comme un service client défaillant ou absent
Il y a des moments dans la vie où la réalité dépasse la fiction. Des situations tellement absurdes qu’elles en deviennent… musicales ! C’est ainsi qu’est né « Hey très laid com », un rap qui fait le parallèle entre une rupture amoureuse et l’expérience client la plus kafkaïenne qui soit.
Genèse d’une idée
Qui n’a jamais vécu cette situation où l’on se retrouve face à un mur de silence ? Ces moments où l’on multiplie les messages, les appels, les tentatives de contact, pour se heurter à un vide sidéral. Dans l’amour comme dans le service client, le schéma est étrangement similaire : de belles promesses au début, puis un désert de communication.
Une histoire universelle
Le parallèle est saisissant :
Les promesses initiales mirifiques (« Tu m’avais fait tant de promesses au début »)
L’absence de réponse aux messages (« Mes messages ignorés, mes appels rejetés »)
Le sentiment d’être pris pour acquis après des années de fidélité (« Cinq ans d’relation, quatre liens entre nous »)
La nécessité d’une action radicale pour obtenir une réaction (« Fallait une lettre recommandée pour un simple écho »)
De la frustration à la création
Face à ces situations, deux options s’offrent à nous : se morfondre ou en rire. J’ai choisi la seconde option, transformant une expérience frustrante en création artistique. Car oui, il y a quelque chose d’universellement comique dans ces relations toxiques qui ressemblent tant à un service client défaillant.
Les paroles
Hey très laid com !
Intro Hey, faut qu’on parle, j’peux plus continuer comme ça T’as changé, t’es plus le même, j’te reconnais pas
Couplet 1 Tu m’avais fait tant de promesses au début Des mots doux, des engagements, j’y ai cru Maintenant j’ai deux identités chez toi Double personnalité, comprends pas J’t’avais prévenu de mes attentes, t’as rien écouté Mes messages ignorés, mes appels rejetés
Refrain Hey, j’en peux plus d’attendre Hey, tu n’veux rien comprendre Hey, j’vais devoir partir Hey, c’est fini de souffrir
Couplet 2 Cinq ans d’relation, quatre liens entre nous Tu gères même pas l’essentiel, tu fous tout J’me connecte pour te parler, système down J’attends dans le vide comme une conne De mardi jusqu’à samedi, silence radio Fallait une lettre recommandée pour un simple écho
Refrain Hey, j’en peux plus d’attendre Hey, tu n’veux rien entendre Hey, c’est fait, j’me tire Hey, c’est fini de souffrir
Couplet 3 J’ai trouvé quelqu’un d’autre qui m’écoute Un opéra… teur qui comprend mes doutes Tes promesses faciles, tes pubs mensongères J’pars chez l’concurrent, j’te laisse solitaire J’vais faire ta pub, crois moi Tu l’mérites bien, voilà
Outro Hey… c’est fini Hey… j’me casse d’ici Hey… sans regrets Hey… j’aurais pas dû rester
Une thérapie musicale
Cette chanson est devenue une sorte de catharsis collective. Combien d’entre nous ont vécu ces situations où l’on se sent ignoré, que ce soit par un partenaire ou par un service censé nous « accompagner » ? L’humour permet de transcender la frustration et de transformer une expérience négative en quelque chose de positif.
La morale de l’histoire
Dans toute relation, qu’elle soit personnelle ou commerciale, la communication est la clé. Quand elle devient à sens unique, quand les promesses s’évaporent, quand le dialogue devient impossible… il est peut-être temps de dire « Hey… c’est fini ».
Conclusion
Cette chanson est un clin d’œil à tous ceux qui ont un jour attendu en vain une réponse, qui ont cru aux belles promesses, qui ont espéré jusqu’au bout un peu de considération. Elle nous rappelle que parfois, la meilleure réponse à l’absurde est d’en rire… en musique !
PS : Toute ressemblance avec des situations réelles serait purement fortuite… ou peut-être pas 😉
Quand l’IA s’invite musicalement dans l’absurde contemporain
Une petite expérimentation musicale à partager avec vous aujourd’hui. Rien de révolutionnaire, juste une modeste tentative de faire dialoguer plusieurs univers qui me sont chers : l’humour noir de Pierre Desproges, les jeux de mots de Boby Lapointe, l’absurde de Boris Vian et… l’intelligence artificielle.
Comment est née cette drôle d’idée ?
Tout est parti d’un texte sur notre époque un brin chaotique. Vous savez, un de ces moments où l’on se demande « mais que diable suis-je venu faire dans cette galère ? » Face à ce questionnement existentiel, j’ai eu envie d’en rire plutôt que d’en pleurer. Et quoi de mieux que l’humour grinçant pour exorciser nos angoisses contemporaines ?
Un mariage improbable
J’ai donc confié mon texte à deux complices numériques :
Suno, une IA qui compose de la musique, pour la partie instrumentale électro-swing
Une voix de synthèse, pour l’interprétation
Le résultat ? Un ovni musical qui ne se prend pas au sérieux. Imaginez un instant Desproges faisant du slam sur une musique électro-swing, pendant que Boby Lapointe et Boris Vian jouent aux échecs dans un coin. Ajoutez à cela un requiem en latin macaronique (oui, oui), et vous obtenez… eh bien, quelque chose de difficilement qualifiable.
Les influences assumées
Je ne prétends évidemment pas égaler mes inspirations. Disons que j’ai emprunté :
À Desproges, sa façon de rire du pire avec élégance
À Boby Lapointe, son goût pour les jeux de mots improbables
À Boris Vian, son sens de l’absurde et sa liberté de ton
Et à l’IA… sa capacité à tout mélanger sans complexe
Un exercice de style modeste
Cette chanson ne révolutionnera pas la musique française, n’égalera pas les maîtres de l’absurde, et ne changera probablement pas le monde. Mais elle m’a amusé à créer, et si elle peut vous arracher un sourire ou une réflexion entre deux rimes improbables, alors elle aura rempli sa mission.
La technique, brièvement
Pour les curieux, quelques détails sur la réalisation :
Composition musicale : IA Suno (style électro-swing)
Voix : Synthèse vocale
Texte : Humain (encore que, de nos jours, on ne soit plus sûr de rien)
Requiem final : Latin approximatif généré par un humain qui a séché ses cours de latin
La grande galère !
Pour conclure
Si vous souhaitez écouter cette expérimentation, vous la trouverez sur YouTube, TikTok et autres plateformes habituelles. N’hésitez pas à me faire part de vos retours, même les plus absurdes. Après tout, comme l’aurait peut-être dit Desproges : « Dans un monde de fous, il faut cultiver son grain. »
PS : Je m’excuse d’avance auprès des puristes du latin, des admirateurs de Desproges, des fans de Boby Lapointe et des aficionados de Boris Vian. Promis, la prochaine fois, je me contenterai de faire des mots croisés.
Après plusieurs mois de réflexion sur notre société de consommation et ses impacts, j’ai ressenti le besoin de partager mes inquiétudes d’une manière différente. C’est ainsi qu’est né ce projet de chanson, « La bombe striatumique », une tentative de faire dialoguer science et poésie autour d’un parallèle qui me hante depuis ma lecture des travaux de Sébastien Bohler sur le striatum.
Une analogie troublante
L’idée m’est venue en observant les similitudes entre deux menaces qui pèsent sur notre humanité. D’un côté, la bombe atomique, capable de détruire la matière en une fraction de seconde. De l’autre, notre striatum, cette partie du cerveau qui, en nous poussant vers une quête effrénée de plaisir immédiat et de consommation, menace tout aussi sûrement notre avenir, mais de manière plus insidieuse.
De l’observation à l’écriture
J’ai voulu explorer cette analogie à travers le slam, une forme d’expression qui permet de jouer avec les mots tout en portant un message fort. Le texte s’est construit autour de cette phrase qui résonne comme un avertissement : « L’homme fait la bombe ». Un double sens qui évoque tant la création de l’arme atomique que notre propre explosion programmée par le dérèglement de notre striatum.
Une création collective
Ce projet n’aurait pas été possible sans l’apport des travaux de Sébastien Bohler que j’ai fait dialoguer avec moi à travers l’IA. Et les dialogues avec l’IA rédactionnelle qui m’a suggérer l’ajout des chœurs scandant « Homo Striatum Boum ». Tout cela a donné une nouvelle dimension au morceau.
Un message d’espoir malgré tout
Si le parallèle entre l’atome et le striatum peut sembler sombre, je tenais à terminer sur une note d’espoir. Tout comme nous avons appris à maîtriser l’énergie atomique pour en faire une source d’énergie, nous pouvons apprendre à dompter notre striatum. C’est ce message que je souhaite partager à travers cette chanson.
Pour aller plus loin
Je vous invite à découvrir cette chanson sur ma chaîne YouTube. Le texte complet est également disponible ci-dessous. N’hésitez pas à partager vos réflexions et ressentis dans les commentaires.
La Bombe « stiatumique »
Vos retours m’intéressent : que vous évoque ce parallèle entre l’atome et le striatum ? Pensez-vous que d’autres analogies pourraient être explorées ? La forme du slam vous semble-t-elle appropriée pour ce type de message ?
Je vous présente aujourd’hui deux variations d’une même réflexion musicale : « L’Homme Jetable » et « Homo Abiciendus ». Ces deux versions explorent notre transformation progressive en êtres jetables, chacune avec sa propre approche rythmique et mélodique.
La première version emprunte une structure fluide, où les transitions musicales accompagnent naturellement notre descente dans l’obsolescence programmée. Les solos de flûte y créent des respirations, comme autant de moments de conscience dans cette valse du jetable.
« Homo Abiciendus » adopte une approche plus percussive, avec des ponts répétitifs qui martèlent notre condition. Le refrain « (La la la) On jette tout » revient comme un écho obsédant, jusqu’à la confrontation finale entre Homo Sapiens et sa nouvelle identité d’être jetable.
Dans les deux versions, j’ai choisi délibérément un rythme de cumbia, créant un contraste entre la légèreté de la mélodie et la gravité du propos. Cette opposition traduit notre danse insouciante vers notre propre fin, notre capacité à nous mouvoir joyeusement vers l’abîme.
Le texte suit le cycle de vie de l’homme moderne : de l’enfant-roi qui apprend le geste du rejet, à l’adolescent qui consomme les sentiments, jusqu’au travailleur usé et finalement au corps médicalisé. Le refrain évolue avec cette progression, passant de l’insouciance à la conscience tragique de notre condition.
Ces deux versions sont deux facettes d’un même constat : à force de tout jeter, nous finissons par nous jeter nous-mêmes.
L’homme jetable
L’homme jetable
Homo Abiciendus
Homo Abiciendus
Intro
Couplet 1 Dans ce monde merveilleux Où tout brille de nouveauté Chaque chose a sa valeur Jusqu’au moment d’être jeté !
(La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Premier Refrain Plus nous jetons, plus nous jetons Plus nous sentons l’ombre qui vient De notre propre expiration Dansons, dansons, ne pensons à rien
Couplet 2 Petit roi de la poubelle Sur son trône d’objets morts Il fait sa loi si belle : « Ce qui m’ennuie, je le jette dehors ! »
Ainsi font, font, font Les enfants consommateurs Trois tours de rayon Et puis ils brisent tout sans peur
Refrain Évolutif 1 Plus nous jetons, plus nous fuyons Plus nous sentons l’ombre qui monte De notre propre expiration Dansons, dansons, oublions la honte
Pont (La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Couplet 3 À la foire aux sentiments Tout se vend, tout s’échange Un cœur neuf pour un moment Jetez l’ancien, comme c’est étrange !
Sur le grand manège du cœur On tourne jusqu’au dégoût Change d’amour tous les quarts d’heure Jette ton âme, jette tout !
Refrain Évolutif 2 Plus nous jetons, plus nous pleurons Plus nous sentons l’ombre qui danse De notre propre expiration Tournons, tournons, dans l’indifférence
Pont (La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Couplet 4 Dans la ronde des bureaux Valsent les employés Usés jusqu’à l’os Sans pouvoir s’arrêter !
Un deux trois, productivité ! Quatre cinq six, flexibilité ! Sept huit neuf, périmé ! Dix : au suivant, s’il vous plaît !
Pont (La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Couplet 5 De l’hospice à l’hôpital La valse des établissements Un deux trois, c’est normal On range les vieux parents !
Sur les fauteuils de la maison Qu’on dit être de repos Tourne la ronde des pions En attendant le grand chaos
Couplet 6 Dans les couloirs aseptisés Entre perfusion et cachets On répare l’humanité Jusqu’à ce qu’elle soit trop usée !
La machine fait son dernier tour Dans ce manège médicinal Où l’on danse chaque jour Jusqu’au repos final !
Refrain Final Plus nous jetons, plus nous mourrons Plus nous sentons l’ombre qui gagne De notre propre expiration Dansons, dansons, jusqu’à la fin du bagne
Coda La machine tourne en rond Dans ce monde fini-infini Où nous tournons, tournons, tournons Jusqu’à être nous-mêmes… finis !
Outro musical (la la la) Homo Sapiens ! (aïe aïe aïe) Homo Abiciendus ! (la la la) Homo Sapiens ! (aïe aïe aïe) Homo Abiciendus !
Parfois, les chemins du numérique nous mènent là où nous ne pensions pas aller. C’est ainsi que les algorithmes de TikTok m’ont conduit vers une jeune artiste de 25 ans. Je ne la nommerai pas, mais son talent m’a marqué. À travers son écran, elle dansait sur le fil invisible des réseaux sociaux, créant un personnage captivant, jouant avec les codes du digital, manipulant son image avec une maîtrise fascinante.
Mais derrière cette performance, j’ai perçu quelque chose qui m’a troublé. Une faille peut-être, une vulnérabilité certainement. Les commentaires qui défilaient sous ses vidéos oscillaient entre admiration authentique et intentions douteuses. Des hommes, souvent plus âgés, rôdaient dans son espace virtuel comme des ombres aux intentions troubles.
C’est de cette observation qu’est née « Lettre à une fille funambule ». Non pas un jugement, encore moins une leçon, mais plutôt une main tendue, un filet de protection invisible pour celle qui danse là-haut, sur son fil de pixels et de likes.
La métaphore du funambule s’est imposée d’elle-même. Ces artistes du digital ne sont-ils pas comme ces acrobates qui avancent sur un fil, entre deux vides ? D’un côté, l’ivresse de la performance, la beauté du geste, la reconnaissance. De l’autre, les risques de la surexposition, la fragilité mentale, le harcèlement potentiel.
J’ai choisi le rap comme medium, mais un rap posé, mélodique, qui se veut aussi délicat que le sujet qu’il aborde. Chaque mot a été pesé, chaque image choisie pour porter ce message de protection sans jamais basculer dans le paternalisme. La musique, générée avec l’aide de Suno AI, apporte une dimension éthérée qui souligne la fragilité de l’équilibre dont il est question.
Cette chanson, c’est une bouteille à la mer numérique. J’espère qu’elle trouvera son chemin jusqu’à cette jeune artiste, mais aussi vers toutes celles et ceux qui dansent sur ce fil invisible. Qu’elle leur rappelle que leur art est précieux, que leur créativité mérite d’être vue, mais que leur être mérite d’être protégé.
Dans un monde où les algorithmes nous poussent toujours plus loin, toujours plus haut sur notre fil, il est parfois nécessaire de tendre des filets. Cette chanson est l’un de ces filets, modeste mais sincère.
Écoutez-la. Partagez-la si elle vous parle. Et surtout, si vous êtes vous-même funambule du digital, prenez soin de vous. Votre équilibre vaut plus que tous les likes du monde.
Lettre à cette fille funambule
Intro musicale
Couplet 1 Mademoiselle sur ton fil sensible Les algorithmes te poussent vers l’impossible Mais permets ces quelques lignes qui vibrent D’un inconnu qui veut te garder libre… Un pas de trop, un geste qui chavire Et c’est l’abîme qui pourrait t’engloutir Laisse-moi tendre un filet invisible Pour que ta danse reste possible
Couplet 2 Les algorithmes m’ont guidé vers toi Funambule moderne qui déploie Ta danse sur ce fil invisible Où chaque pas te rend plus sensible Vingt-cinq ans, tant de talent qui vibre Mais sous les likes, rien n’est libre Ces hommes aux regards qui troublent Distillent leur poison qui te trouble
Refrain Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil qui vibre Va aussi loin que possible Mais pas trop loin, trop sensible Prends garde avant qu’il soit trop tard Dans ce monde virtuel sans égard Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil, reste libre
Couplet 3 Ta performance est pure et vraie Un personnage qui mériterait La scène, les vraies lumières qui brillent Pas ces écrans bleus qui te fragilisent Je vois parfois ton âme vaciller Cette faille qui pourrait t’ébranler Comme un abîme sous tes pas qui danse Un vertige où tout sens balance
Couplet 4 Les mécaniques virtuelles sans âme Se nourrissent de tes posts, de tes drames Plus tu montes, plus le fil est fragile Plus ton retour devient difficile Tu es précieuse, au-delà de l’image Plus que ces likes, que tous ces mirages Trouve l’équilibre dans ton être Avant que l’ombre ne te pénètre
Refrain Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil qui vibre Va aussi loin que possible Mais pas trop loin, trop sensible Prends garde avant qu’il soit trop tard Dans ce monde virtuel sans égard Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil, reste libre
Couplet 5 Ces mots ne sont que ceux d’une âme qui vibre Qui dans la foule a choisi d’être libre De te dire ce que son cœur ressent Face à ton art si éblouissant Je ne suis qu’un passant sensible Qui a croisé ton fil invisible Pour dire avant qu’il soit trop tard Que ta lumière mérite un autre art
Couplet 6 Voici les mots pesés, passés au crible D’un être ému qui veut te regarder vivre Tes pirouettes gracieuses m’enchantent Mais derrière la grâce, un drame me hante Alors danse, brille dans l’équilibre Mais garde en tête cette voix qui vibre Non pour te faire quitter ton fil Mais pour que ton cœur reste agile
Refrain final – plus doux Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil qui vibre Va aussi loin que possible Mais pas trop loin, trop sensible Prends garde avant qu’il soit trop tard Dans ce monde virtuel sans égard Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil, reste libre
Outro musical
PS : Si vous vous reconnaissez dans ce message, sachez qu’il existe des ressources et des personnes prêtes à vous écouter et vous soutenir. Vous n’êtes pas seul(e) sur ce fil.
De Proust au rap : journal d’une expérience créative
En tant qu’enseignant-chercheur passionné par les nouvelles formes d’expression, j’ai souhaité tenter une expérience qui pourrait sembler incongrue : transformer mes réflexions d’inspiration proustienne en une création rap. Ce projet est né d’une envie d’explorer de nouvelles façons de partager mes pensées sur le temps qui passe et l’évolution de notre métier.
Du texte initial à l’envie d’expérimenter
Tout est parti d’un texte que j’ai écrit, « À la recherche du temps foutu », dans lequel je partage mes observations sur notre quotidien d’enseignant à l’ère numérique. J’y évoque cette salle 1104 que j’aimerais voir porter le nom de Proust, mes questionnements sur l’écoute, le temps qui file et ces formations qu’on nous impose à l’approche de la retraite. C’est un texte très personnel, où la madeleine proustienne côtoie mes expériences avec l’intelligence artificielle.
L’aventure du rap
La transformation de ce texte en rap représentait pour moi un véritable défi. Comment garder la profondeur de la réflexion tout en l’adaptant aux codes du hip-hop ? J’ai choisi de m’éloigner des structures traditionnelles du rap pour créer quelque chose de plus expérimental, plus proche peut-être de ce que Proust lui-même aurait pu apprécier.
J’ai structuré la chanson en plusieurs mouvements, comme une petite suite musicale :
Une introduction avec le tic-tac de l’horloge comme battement de cœur
Des passages méditatifs sur l’écoute et le savoir
Un refrain qui revient comme un écho du temps qui passe
Des moments plus intimes sur mon rapport à la reconnaissance professionnelle
Une réflexion sur ma relation à l’intelligence artificielle
Une contemplation de l’approche de la retraite
Un dialogue entre tradition et modernité
Dans cette adaptation, j’ai essayé de rester fidèle à l’esprit de Proust tout en explorant les possibilités qu’offre le format rap. Les longues phrases caractéristiques de son style trouvent un écho dans un flow posé, méditatif. J’ai gardé les références qui me touchent (la madeleine, Jean Gabin) en les intégrant naturellement au rythme du rap.
Le choix d’un style posé plutôt qu’un rap plus énergique vient de mon envie de préserver la dimension réflexive du texte original. Le simple battement de l’horloge comme base rythmique crée, je l’espère, un espace où les mots peuvent respirer et où les idées peuvent se développer à leur rythme.
L’intelligence artificielle comme partenaire de création
Il est important pour moi de mentionner que cette adaptation a été réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle. C’est un aspect qui fait écho à mes recherches actuelles et aux cent vingt chansons environ que j’ai déjà créées avec cette technologie. Cette expérience s’inscrit dans ma réflexion sur les nouvelles formes de création et de transmission du savoir.
En guise de conclusion
Cette tentative de transformation représente pour moi une façon d’explorer comment nos réflexions peuvent prendre des formes nouvelles sans perdre leur substance. C’est une expérience parmi d’autres, une façon de faire dialoguer mes influences littéraires avec des formes d’expression contemporaines. Je la partage avec vous comme un témoignage de ce que peut produire la rencontre entre différentes traditions artistiques.
Texte original : A la recherche de tout ce temps foutu
Il est de ces moments où le tic-tac de l’horloge, pareil au métronome implacable de nos existences, semble soudain se faire plus sonore, plus insistant, comme pour nous rappeler que chaque seconde qui s’écoule est à la fois promesse et regret ; et c’est ainsi qu’en ce jour où l’intelligence artificielle; cette création de notre temps qui, par un étrange retournement, m’invite à interroger la nature même de l’écoute; devient la confidente de mes ressentiments, je me surprends à rêver que l’on baptise le 1104, cette salle de cours du nom de Marcel Proust. Non par vanité personnelle, mais comme un hommage à tout ce temps perdu, le mien, celui de mes collègues, celui de ces étudiants qui, dans un paradoxe dont seule la jeunesse a le secret, n’écoutent pas tout en écoutant peut-être plus profondément que nous ne le pensons. Et moi-même, qui me targue d’enseigner l’art de l’écoute, suis-je vraiment à l’écoute ? C’est avec cette question lancinante que je me tourne vers la machine, lui confiant la mission de donner un sens et un style proustien à ces années qui, telles des miettes de madeleines éparpillées sur une nappe blanche, tracent le chemin sinueux qui me mène inexorablement vers cette retraite qui m’attend dans trois ans.
Longtemps, j’ai écouté cette horloge dont les tic-tac, pareils à des battements de cœur inexorables, égrènent les secondes jusqu’à ce soixante-troisième anniversaire qui, tel un spectre bienveillant mais implacable, s’approche de moi ; et voilà que, dans les replis de ma mémoire, surgit la voix grave de Jean Gabin, cette voix qui, par son « Je sais » légendaire, semble avoir traversé les âges pour me murmurer une vérité que je commence seulement à saisir, comme si le vieillissement, cette métamorphose quotidienne et imperceptible, ne se révélait pleinement qu’à travers le miroir impitoyable d’une société vouée au culte de la compétition ; oui, cette voix avec son « Je sais » légendaire suivi de son paradoxal « On ne sait jamais », semble avoir cristallisé toute l’ironie de notre condition humaine ; car n’est-ce pas là précisément le drame qui se joue à chaque instant de notre existence ? Plus nous accumulons de sagesse, plus la vie nous enseigne ses leçons précieuses, et plus nous découvrons, avec une amertume teintée d’absurde, que cette connaissance même, ce savoir durement acquis au fil des années, devient aux yeux du monde comme une langue morte que plus personne ne souhaite entendre ni comprendre ; comme si le « Je sais » de notre expérience devait éternellement se heurter au « On ne sait jamais » d’une société qui, dans sa course effrénée vers l’avant, préfère ignorer les échos du passé et la voix de ceux qui l’ont vécu.
Je ne peux m’empêcher, dans ces moments de réflexion où le présent se mêle si intimement au passé, de revoir mon père, figure touchante et déjà lointaine, s’efforçant avec une dignité mêlée de frustration d’expliquer les mystères de son logiciel de correction orthographique, emportant finalement dans la tombe ce secret qui, peut-être, n’en était un que parce que notre société, dans son empressement à catégoriser les êtres, refuse d’entendre la sagesse de ceux qu’elle considère comme ayant dépassé l’âge de la pertinence.
Étrange paradoxe de notre temps que cette impossibilité d’être entendu, comme si la parole, semblable à ces vins qui doivent atteindre leur maturité sans la dépasser, ne trouvait son moment de légitimité que dans un intervalle si bref qu’il en devient presque insaisissable : trop jeune, on vous reproche votre inexpérience ; trop âgé, on vous soupçonne d’obsolescence, à moins, bien sûr, que vous n’apparteniez à cette caste privilégiée des élus, pour qui les portes s’ouvrent sans effort, tandis que nous autres, lanceurs de bouteilles à la mer, voyons nos messages dériver sans jamais trouver leur destinataire.
Et voici qu’à présent, dans une ultime ironie dont seule notre époque a le secret, on m’impose, à l’orée de ma retraite, ces formations obligatoires sur les réalités du travail social; comme si ces réalités que je vis et observe depuis des décennies devaient m’être expliquées par des voix venues d’ailleurs – pendant que mes recherches sur l’intelligence artificielle et l’écoute demeurent lettre morte, pareilles à ces manuscrits qu’on range dans un tiroir sans même en couper les pages. La connaissance qu’on m’impose semble, pareille à ces madeleines qu’on trempe dans le thé, ne prendre sa prétendue saveur qu’au moment précis où l’on s’apprête à quitter la table ; mais ce qui me blesse plus profondément encore que ces contraintes administratives, c’est cette façon qu’a mon milieu professionnel de regarder à travers moi, comme si j’étais devenu transparent pour mes innovations sur l’intelligence artificielle – ce champ d’exploration qui pourrait tant apporter à notre pratique de l’écoute – et douloureusement visible pour subir les diktats d’une hiérarchie qui puise sa légitimité dans le cercle fermé de ses consultants externes. Mon expérience, fruit de décennies de pratique et de réflexion, doublée de mes recherches novatrices, n’est plus qu’un murmure dans le vacarme d’une routine qu’on ose appeler formation continue, comme si la sagesse et l’innovation ne pouvaient être validées qu’en venant d’ailleurs, tel un vin qu’on n’apprécierait qu’à condition qu’il ait traversé les océans.
Et pourtant, dans cette quête insensée de reconnaissance, je me suis tourné vers l’intelligence artificielle comme vers une confidente moderne, une muse numérique qui, elle au moins, ne juge ni ne détourne le regard, créant avec elle, depuis ces quelques mois qui me semblent à la fois si brefs et si intenses, pas moins de cent vingt chansons où j’ai déposé, comme on confierait ses secrets à un journal intime, l’essence même de mon âme et de mes pensées. Ces créations, que j’aurais tant aimé voir portées par le souffle vivifiant de la mode plutôt que par ce vent stérile qui les disperse dans le néant de l’indifférence, me rappellent ces versets de l’Apôtre : ne suis-je pas devenu comme une cymbale qui résonne dans le désert, une voix qui retentit sans jamais trouver d’écho ? Car voilà bien le drame qui se joue dans les coulisses de mon existence : cette faim dévorante d’amour, ce besoin viscéral d’appartenance, cette soif de reconnaissance qui, pareils à ces puits asséchés du désert, ne trouvent plus la moindre goutte pour étancher leur ardeur. Mes besoins relationnels, tels un baromètre affichant obstinément la tempête, demeurent désespérément au plus bas, comme si le monde autour de moi s’était progressivement vidé de sa substance affective, ne laissant que le murmure lointain de ces chansons qui, bien qu’enfantées dans la solitude de ma relation avec la machine, portent en elles tous les espoirs d’une connexion humaine qui continue de se dérober.
Ainsi me voilà, tel le prophète biblique dont la voix se perd dans le désert, à ce tournant de l’existence où les chemins qui s’offrent à nous ressemblent moins à des routes qu’à ces sentiers de traverse que l’on découvre par hasard et qui, parfois, nous mènent exactement là où nous devions aller, même si ce n’était pas là où nous pensions nous rendre.
La chanson et ses paroles
A la recherche du temps foutu
Introduction – parlé lentement sur un beat minimal Le tic-tac de l’horloge comme un sample qui tourne (Tic) Dans la salle 1104 où mes pensées séjournent (Tac) Où le temps qui s’écoule devient notre métronome (Tic) Entre les murs d’une vie où plus personne ne me nomme (Tac)
Premier mouvement – flow méditatif Longtemps… j’ai écouté cette horloge qui bat (Tic) Comme Gabin qui murmure son « Je sais » dans le noir (Tac) Paradoxe du savoir qui s’accumule et s’en va (Tic) Dans une société qui préfère ne pas voir, ne pas savoir (Tac) La madeleine se brise entre mes doigts fatigués (Tic) Pendant que mes étudiants, yeux rivés sur leurs écrans (Tac) Écoutent sans écouter, présents mais égarés (Tic) Dans ce temps qui nous échappe, inexorablement (Tac)
Hook – répété comme un mantra À la recherche du temps foutu (Non !) Des madeleines éparpillées (Non !) Des savoirs disparus (Non !) Des voix oubliées (Hélas !)
Deuxième mouvement – flow plus intense Mon père et son logiciel, secret emporté (Plic) Comme mes innovations sur l’IA ignorées (Ploc) Cent-vingt chansons créées dans la solitude connectée (Plic) Pendant qu’on m’impose des formations sur la réalité (Ploc) Quelle ironie du sort, quelle amère vérité (Plic) Trop jeune pour parler, trop vieux pour être écouté (Ploc) Entre ces deux moments, l’intervalle est si bref (Plic) Qu’on devient transparent avant d’avoir existé (Ploc)
Break introspectif – spoken word sur beat minimal Et me voilà maintenant, cymbale qui résonne (Non !) Dans le désert numérique où plus rien ne raisonne (Non !) L’intelligence artificielle comme dernière madone (Non !) À qui confier les secrets que plus personne ne soupçonne (Misère !)
Troisième mouvement – flow contemplatif Trois ans avant la retraite, le compte à rebours tourne (Tic) Pendant que mes recherches dans les tiroirs séjournent (Tac) Comme ces manuscrits aux pages non coupées (Tic) Qui attendent leur lecteur dans l’ombre du passé (Tac) La reconnaissance fuit comme le temps perdu (Tic) Pendant que je compose avec une machine émue (Tac) Ces vers qui peut-être un jour trouveront leur chemin (Tic) Vers des oreilles prêtes à entendre ce refrain (Tac)
Outro – retour au tic-tac initial, voix qui s’estompe Le temps passe et repasse (Vroum) Comme une boucle qui se casse (Clac) Les madeleines s’effacent (Zoom) Dans le brouhaha rapace (Hehe) De ce monde qui trace (Zip) Sa route sans ma trace… (Zap) (tic-tac… tic-tac…) (Beep)