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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ?

Silence, on tourne à Tournai

De la lumière à la chanson : l’histoire d’une création nocturne à Tournai

Il arrive parfois qu’une simple promenade nocturne déclenche une cascade créative inattendue. C’est exactement ce qui s’est produit ce samedi 18 janvier, lors d’une soirée ordinaire qui allait se transformer en aventure artistique.

La magie de l’instant

Tout commence alors que je m’apprête à rejoindre mon véhicule garé de l’autre côté de l’Escaut. En traversant le pont de fer, je suis saisi par la qualité particulière de la lumière qui baigne Tournai. La ville semble se réinventer sous mes yeux, entre ombres et reflets. C’est un de ces moments où le quotidien se pare soudain d’une dimension poétique inattendue.

L’appareil photo sort naturellement de ma poche. Six clichés pour tenter de capturer cette ambiance unique. Après tri, trois images ressortent, porteuses de cette magie nocturne que je viens d’observer.

Du visuel au verbal

Ces trois photographies deviennent le point de départ d’une création textuelle. Un premier poème naît, tentant de traduire en mots cette atmosphère si particulière. Tournai s’y dévoile, endormie sous son « chapeau noir », tandis que les lampadaires filiformes grattent l’obscurité. L’eau de l’Escaut y joue un rôle central, miroir mouvant où la ville se reflète et se réinvente.

Dans ce premier texte, le silence occupe déjà une place prépondérante. C’est un « bal silencieux, sans musique, sans bruit » où seuls les reflets dansent sur l’eau. La ville respire doucement, entre « la morsure du froid et la caresse des néons ».

La métamorphose

C’est alors qu’une petite voix intérieure murmure : « Tourner ? », « Tournai ? ». Et soudain, comme une évidence : « Silence, on tourne ! ». Cette simple phrase fait basculer le projet dans une nouvelle dimension. Le poème initial va se transformer en chanson, mais pas n’importe laquelle : une chanson construite comme un tournage nocturne.

Le texte se réinvente, adoptant le vocabulaire du cinéma. Les lampadaires deviennent des projecteurs, les rues des plateaux de tournage, et l’Escaut le fil conducteur de cette histoire visuelle. Le rythme cool jazz s’impose naturellement, parfait pour porter cette ambiance de film noir urbain.

Les refrains évoluent au fil de la chanson, marquant la progression du « tournage » : de la première à la dernière prise, la ville se dévoile sous différents angles. Les voix off ponctuent le récit, donnant à l’ensemble une dimension presque cinématographique.

La boucle est bouclée

Ainsi, d’une simple observation de la lumière nocturne est né un projet artistique complet. Des photographies ont inspiré un poème, qui s’est métamorphosé en chanson, elle-même structurée comme un film. Une création en plusieurs actes, où chaque étape a nourri la suivante, transformant une promenade ordinaire en une expérience créative singulière.

Cette aventure démontre comment l’inspiration peut surgir des moments les plus simples, et comment une ville familière peut encore nous surprendre, pour peu qu’on la regarde avec des yeux neufs. Tournai, cette nuit-là, est devenue bien plus qu’un décor : elle s’est faite muse et personnage principal d’une histoire qui continue de tourner, au fil de l’eau et des lumières.

Le poème:

Tournai s’endort sous un chapeau noir,
Un ciel sans lune, un ciel sans espoir.
Mais voilà que des lampadaires filiformes,
Dressés comme des allumettes géantes,
Grattent l’obscurité, rallument la ville.


Le froid mord les pierres, les pavés soupirent,
Mais l’eau du fleuve, calme, tranquille,
Attrape la lumière et la fait danser.
Un bal silencieux, sans musique, sans bruit,
Juste des reflets qui glissent et s’effacent.

Les maisons dorment, les arbres frissonnent,
Les voitures s’alignent, figées dans l’attente.
Et au bout de la rue, un réverbère s’étire,
Fatigué de veiller, mais toujours debout.


Tournai respire, doucement,
Entre la morsure du froid et la caresse des néons,
La ville se réinvente des histoires dans les éclats,
Et l’eau, complice, les emporte au fil du courant.

Ah, Tournai la nuit…
Un tableau sans cadre,
Un poème sans rime,
Où même le silence a des choses à dire.

La chanson :

Voix off – parlé
(Silence… Moteur… Action !)

Couplet 1
Premier plan sur la ville qui dort
Travelling sur un chapeau noir
Les projecteurs, comme des lampadaires
Font leur cinéma dans les airs

Refrain 1
Au fil du fleuve, première prise
Les lumières dansent, le temps s’éprise
Silence, action, Tournai frissonne
Dans ce film où la nuit rayonne

Couplet 2
Gros plan sur les pavés qui tremblent
Les pierres murmurent, le froid les cambre
Sur l’eau du fleuve, plan séquence
Des reflets jouent leur performance

Refrain 2
Au fil du fleuve, nouvelle prise
Les lumières valent, le temps se grise
Silence, magie, Tournai résonne
Dans ce film où tout tourbillonne

Bridge
Panoramique sur la ville endormie
Où chaque rue devient une scène de vie
Les réverbères, régisseurs de la nuit
Éclairent ce film qui se tisse et luit

Couplet 3
Zoom arrière sur les maisons qui posent
Comme des figurants en pause
Les arbres frissonnent sous les spots
Le vent souffle ses derniers mots

Refrain final – ralenti
Au fil du fleuve, dernière prise
(On la tient..)
Les lumières fondent, le temps se brise
(C’est parfait…)
Silence, magie, Tournai s’abandonne
(Et… Coupez !)

Outro – parlé, avec notes de piano qui s’estompent
« C’est dans la boîte… La nuit est à nous… »

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Mon vieil ami le canal

Le temps passe…
Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants;


Mon vieil ami le canal,
Tes berges sont barrées
Par l’hiver et les travaux,
Et nos rendez-vous le long de l’eau
Me manquent comme une amitié perdue.
Ces promenades entre champs et flots,
Ces moments de grâce suspendus…


Te souviens-tu de nos premiers pas?
Grand-mère, le chien et moi,
Traversant les champs écarlates
Où dansaient les coquelicots.
Du port marchand jusqu’à Roucourt,
Vers le château d’Arondeau,
Nous tricotions nos parcours
Dans la dentelle de tes eaux.


Puis vint Azou, petit fox intrépide,
Sur le chemin de halage, c’était moi la barge,
Il tirait sur sa laisse comme un marinier avide
De conquérir tout l’horizon large.
Aujourd’hui parti vers les étoiles,
Il me reste ces images volées,
Ces instants que mon objectif dévoile,
Pour que sa mémoire reste à jamais scellée.


Dans l’objectif de mon appareil,
Je capture tes mille visages :
Le soleil couchant qui s’éveille
Sur ton chemin de halage,
Où les herbes folles ondulent
Comme une mer d’or qui tangue,
Et ton eau qui crépuscule
Dans un miroir de langue.


Puis c’est le chaland qui glisse,
Long serpent d’acier sur tes flots,
Entre les berges complices
Où dansent les roseaux.
Le ciel bleu se fait plus vaste,
Le temps semble suspendu,
Dans ce tableau sans faste
D’un monde révolu.


Au port de plaisance enfin,
Où le ‘Sam Suffit’ veille encore,
Les lumières du petit matin
Peignent tes eaux d’aurore.
Les nuages se mirent, paisibles,
Dans ton miroir sans ride,
Comme un tableau sensible
Où le temps se liquéfie… »


Parfois le ciel s’enflamme
De mauves et de violets,
Comme si une main de femme
Sur la toile du soir peignait.
Les arbres, témoins silencieux,
Se découpent en dentelles sombres
Dans ce tableau prodigieux
Où le jour verse ses ombres.


De l’autre côté de la rive,
Une génisse au pelage tacheté
Me regarde de ses yeux vifs,
Reine des prés ensoleillés.
Les peupliers en sentinelles
Se dressent dans le ciel bleu,
Leurs feuilles, dentelles
Que le vent fait danser peu à peu.


Les chardons violets s’élancent,
Épineux et fiers dans la brise,
Tandis que le ciel immense
Ses nuages blancs irise.
Sous l’arche du vieux pont de pierre,
Le canal s’étire, paisible,
Comme une porte de lumière
Vers un horizon invisible.


Et quand vient le soir tranquille,
Le chemin s’étire, infini,
Comme un ruban qui défile
Vers un horizon assoupi.
Les berges dorées s’inclinent
Sous le ciel qui s’abandonne,
Tandis que l’eau dessine
Les secrets que personne ne sonne…


Oui, vieil ami, tu me manques,
Mais je sais qu’au printemps prochain,
Quand les jours seront moins blancs,
Je reviendrai sur ton chemin.


Là, au bord de tes eaux sages,
Je retrouverai mes rêves errants,
Car le temps qui passe
N’efface pas le courant…
Ne pensons plus à rien…
Le canal fait de nous
D’éternels passants,
À jamais complices et fous.


Chanson:

Intro – Instrumental doux, mélancolique

Verse 1 – Calme, posé

Mon vieil ami, doux canal silencieux,
L’hiver te voile, les chemins sont pieux.
Des barrières dressées, des pierres amoncelées,
Empêchent mes pas de te retrouver.
Et pourtant, je t’entends murmurer
Dans le frisson des roseaux balayés.

Chorus – Chaleureux, enveloppant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Verse 2 – Nostalgique, tendre

Je me souviens des matins clairs,
Grand-mère, son chien, et moi, solitaires,
Sur les sentiers rougis de coquelicots,
Jusqu’à l’ombre douce d’Arondeau.
Chaque pas était une promesse, un sourire,
Dans la dentelle de l’eau, nos souvenirs.

Chorus – Chaleureux, enveloppant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Verse 3 – Dynamique, émotionnel

Azou, petit fox au regard délirant,
Sur le chemin de halage, bondissant.
Était-ce moi qui tirais ou bien lui ?
Marin d’eau douce, capitaine sans bruit.
Aujourd’hui, il danse parmi les étoiles,
Mais ses empreintes brillent sous mes semelles bancales.

Bridge – Légèrement aérien

Dans l’objectif de mon appareil, je garde
La lumière qui caresse tes eaux bavardes.
Un chaland glisse, les roseaux s’inclinent,
Et l’horizon doucement se dessine.

Chorus – Intense, émouvant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Verse 4 – Profond, contemplatif

Quand le vent déchire les feuillages d’automne,
Et que la brume étreint les berges monotones,
Je devine encore les voix d’autrefois,
Flottant sur l’eau, douces comme ta voix.
Chaque reflet d’argent sur l’onde calme
Berce mes pensées d’une douce palme.

Chorus – Intense, émouvant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Outro – Apaisé, suspendu

Mais quand viendra le doux printemps,
Je reviendrai, l’âme flottant,
Cueillir tes silences, tes reflets mouvants,
Car le courant jamais ne ment.
Ne pensons plus à rien…
Le canal fait de nous
Des passants sans fin,
Toi, mon vieil ami, et moi, étreints.


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Sous ce lilas-là


De l’écrit à la voix : Le voyage d’un souvenir

Tout a commencé par quelques lignes écrites un 26 avril 2017. Une publication sur Facebook, simple et spontanée, déposée là comme un murmure au milieu du tumulte numérique. J’y évoquais des souvenirs d’enfance, ceux qui remontent parfois sans crier gare, portés par le parfum des lilas ou le souvenir d’une voix disparue.

En ce mois de janvier 2025, ce texte est revenu frapper à la porte de ma mémoire. Les souvenirs d’autrefois, un peu trop bousculés par le présent, se sont invités sans prévenir. J’ai senti ce besoin de leur donner une autre forme, un autre souffle. Écrire ne suffisait plus. Il fallait que ces mots prennent voix, qu’ils aillent plus loin, puis qu’ils vibrent autrement.

C’est ainsi qu’est née l’idée de transformer ces mots en une chanson. Des paroles directes, nues, qui laissent place à l’émotion brute. Mais trouver le bon ton, la bonne texture sonore, a été un chemin sinueux. Chaque mot devait sonner juste, chaque silence devait résonner.

Pendant des heures, j’ai exploré des sons, des rythmes, des émotions. J’ai cherché cette interprétation qui ne trahirait pas la sincérité du texte, mais qui l’amplifierait. Ce fut un travail de patience et d’exigence, entre hésitations et révélations. Trouver cette voix qui raconte sans artifice.

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir ce cheminement.

D’abord, le texte original, fragile et sincère, tel qu’il est né.
Puis, cette chanson, ces paroles, où les souvenirs prennent chair dans les vibrations des mots.

C’est un pont entre hier et aujourd’hui. Un hommage à ce qui fut, à ce qui reste. Une tentative de figer l’éphémère, de donner un peu de poids à ces souvenirs qui nous traversent.

Merci de prendre le temps d’écouter, de lire.

Et si ce texte ou cette chanson résonnent en vous, sachez que c’est dans cet écho que mes mots prennent tout leur sens.

Texte :

Sous ce lilas-là, Lili ne lisait pas l’Iliade.
Il n’y avait pas Homère,
juste grand-mère qui racontait sobrement
quelques pages de l’Odyssée de sa vie.

Son Pajotteland, son enfance…
Le temps d’antan que le vent emporte avait suspendu son vol,
nous laissant jouir de ces dernières heures propices.
Bientôt, tu partirais vers le réseau terminus,
me laissant ces quelques souvenirs qui étaient tiens
et sont devenus miens.

Dans une de ses chansons, Brel trouvait indécent
que ces faux amis ne meurent pas au printemps,
quand on aime le lilas.
Toi, tu es partie avec le printemps, me laissant là.

Nos chemins, tissés d’échanges, allaient bientôt se séparer.
Je quitterais bientôt l’appartement au-dessus de la maison où tu vivais,
et toi, tu finirais d’abord à l’hôpital,
où je constatais, à mon grand désarroi,
que la raison t’avait quittée et que tu vivais désormais confuse.

De ce lieu, tu passerais en maison de repos,
puis au cimetière.
Triste fin.

Depuis, chaque printemps me ramène à toi
avec ces bouquets de lilas.
Et leurs senteurs me font revenir à nos souvenirs.

Les musées que tu m’avais fait découvrir,
les escapades à Bruxelles,
les voyages d’un jour.
Les promenades dans la nature,
le long des chemins de terre et du canal avec la chienne Dolly.
Les gaufres et les crêpes au fin fond de l’hiver.

Parfois, des publications du Péruwelz d’autrefois me ramènent à toi.
Toi, femme de poigne,
femme à l’influence discrète mais efficace.

L’ironie suprême,
c’est d’entendre maman parler de toi aujourd’hui,
elle qui a déjà bien dépassé l’âge que tu avais atteint.
On croirait tous les démons dont elle t’affublait disparus.
Et quand je la regarde, je te vois en bien pire.Toi, au moins, tu étais honnête,
et tu n’avais pas de porte dérobée pour balancer ta vérité.

Chanson :

Intro – word spoken
Sous ce lilas-là… Lili ne lisait pas.
Pas l’Iliade, pas Homère.
Juste grand-mère…
Qui murmurait des fragments d’Odyssée,
Des souvenirs égarés, des instants figés.

Couplet 1
Ton “Pailloteland”, ton enfance déliée,
Suspendue dans l’air… le vent s’est arrêté.
Bientôt, tu partirais, discret terminus,
Me laissant des souvenirs, un peu tiens, un peu plus.

Refrain
Et chaque printemps me ramène à toi,
Sous ces lilas-là , j’entends ta voix.
Les musées, les rires, les jours suspendus,
Dans l’écho des fleurs, nos souvenirs ont plu.

Couplet 2
Bruxelles en vadrouille, les chemins du canal,
Dolly qui court, insouciante et royale.
Les gaufres, les crêpes au cœur de l’hiver,
Chaleur d’un instant, douceur éphémère.

Pont
Et Brel chantait l’indécence,
De ne pas mourir au printemps,
Toi, tu l’as fait… sans prévenir,
Laissant là… ce vide à ravir.

Refrain
Et chaque printemps me ramène à toi,
Sous ces lilas-là, j’entends ta voix.
Les musées, les rires, les jours suspendus,
Dans l’écho des fleurs, nos souvenirs ont plu.

Outro
Toi, femme de poigne, discrète, sincère,
Pas de détour pour dire ce qui est clair.
Sous ce lilas-là… je t’écoute encore,
Parfum d’absence… murmure d’or.

Fin


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Au pays des collines

Du rêve à la chanson : un voyage au Pays des Collines

Dans la douce confusion d’un réveil, parfois les souvenirs nous visitent avec une intensité particulière. C’est précisément ce qui s’est produit un matin, quand une rêverie semi-consciente a fait resurgir tout un pan de mémoire lié à la mythique chaussée Brunehaut. Cette antique voie romaine, qui serpente de Mainvault vers Ellezelles et Flobecq jusqu’au lieu-dit « Le Paradis », est devenue le fil conducteur d’une création poétique puis musicale.

De la rêverie au poème

Ce voyage onirique matinal a d’abord pris la forme d’un long texte poétique évocateur. Les images y affluent comme autant de flashs mémoriels : une boutique de chaussures aux étagères patientes, des grands-parents saisis dans leur quotidien : lui avec sa voix marquée par la maladie, elle penchée sur ses « bondieuseries ». Le texte déroule une série de tableaux vivants : Finette la chienne qui jappe sous les images publicitaires du chocolat Jacques, le four à pain où le grand-père façonne le temps autant que la pâte, la cave où il murmure aux chicons…

Le poème oscille entre la tendresse des souvenirs et l’amertume d’une perte, entre la description précise d’un monde disparu et la rage contenue face à sa disparition. Il se termine sur une note méditative sur la nature même du souvenir, « comme un reflet sur l’eau avant qu’il ne s’efface ».

Du poème à la chanson

Ce texte riche en émotions et en images appelait naturellement une adaptation musicale. Après avoir envisagé plusieurs directions stylistiques, dont une version rap aux sonorités électroniques expérimentales, c’est finalement vers la chanson française traditionnelle que s’est orienté le projet. Plus précisément, vers le style si caractéristique de Charles Trenet, artiste particulièrement apprécié du grand-père et du père évoqués dans le texte.

Cette version finale, intitulée « Le Pays Vert des Souvenirs », transforme la mélancolie du poème original en une douce nostalgie plus légère, plus dansante, tout en préservant la force évocatrice des images. Le texte a été restructuré en couplets et refrains, adoptant les codes de la chanson française des années 40-50 mis en électro swing, avec son élégance formelle et sa capacité à transformer le quotidien en poésie.

Un hommage multiple

Cette création devient ainsi un hommage à plusieurs niveaux : au Pays des Collines et à son patrimoine, aux êtres chers disparus, à une époque révolue, mais aussi à une certaine tradition de la chanson française. La boucle est bouclée quand on réalise que cette œuvre, née d’une rêverie matinale remontant la chaussée Brunehaut vers Le Paradis, unit dans un même élan la mémoire familiale et le patrimoine culturel.

La chanson, disponible sur YouTube, perpétue ces souvenirs et les transforme en un témoignage touchant de la vie dans le Pays des Collines, tout en rendant hommage à ceux qui ont façonné ces lieux de leur présence.

Texte

Au Pays vert, au pays des collines,
Quand je remonte la vieille chaussée Brunehaut,
Cette route ancestrale qui relie Mainvault à Ellezelles,
Cette voie romaine qui mène au Paradis
Frôlant les pierres muettes de Wodecq,
Les souvenirs, tapis dans les plis du temps, s’éveillent.

Dans ce pays de douces ondulations,
Une route discrète serpente
À travers les vallées de ma mémoire.
Là, dans une maison de rangée à Flobecq,
Mon grand-père, sa voix râpeuse comme un cancer,
Et ma grand-mère, penchée sur ses bondieuseries,
Habitent encore mes pensées.

Leur boutique de chaussures aux étagères patientes,
La pièce de vie derrière le comptoir,
Où le café danse doucement sur le poêle,
Libérant des volutes d’odeur qui collent à la peau des souvenirs.

Une vieille radio chuchote sur un haut buffet fatigué,
Et quelques bandes dessinées effilochées s’éparpillent,
Comme les fragments d’une enfance dispersée.
Finette, la chienne au ventre débordant,
Jappe sous les images de chocolat Jacques.

Je goûte à nouveau le chocolat fourré,
Niché dans l’étagère, ses images, trésors minuscules.
Une petite table, usée, un tiroir grinçant,
Une sonnette qui vibre encore des appels d’autrefois.

La cave, refuge souterrain où grand-père murmure aux chicons,
Cette longue cuisine comme un couloir où s’efface la lumière.
Et le four à pain sous l’auvent,
Où je vois mon grand-père s’agiter,
Épaules courbées sur la pâte,
Comme s’il façonnait du temps.

Un poulailler au fond du jardin,
Caché dans les herbes folles,
Un vieux téléphone mural interphone qui pend,
Comme un témoin recyclé d’une époque disparue.

La salle de télévision, cocon sombre,
Où j’éclatais de rire devant Laurel et Hardy,
Rires résonnant comme un écho au téléviseur du professeur Tournesol,
Dans les pages tremblantes des Aventures de Tintin.

Et puis, au détour d’un chemin,
La voix de mon père qui s’élève,
File entre les haies, glisse sur les pavés.
Il raconte, il revit sa jeunesse,
Ses folies, ses chutes,
Un coup de mozère pour abréger la vie d’une poule,
Un saut périlleux depuis un tandem,
Et ce moulin de Wodecq, refuge de son enfance.

Chaque pas sur cette route ravive les plaies du présent,
Les égratignures qui s’ouvrent et grondent.
Misérable mère qui a tout bazardé,
Pour des cendres !

Mais les souvenirs affluent,
Insistants, têtus,
Et tentent de me consoler,
Me rappelant que seuls survivent en nous
Ceux qui ont vécu dans nos mémoires.

Le reste ?
Des décors en carton,
Support fragile pour ceux qui ne sont plus.

Ces éclats de mémoire,
Ces filaments de relations éteintes,
Je les couche ici,
Dans la trame serrée des mots,
Comme on fige un reflet sur l’eau
Avant qu’il ne s’efface à jamais.

Chanson

[Intro musicale] [Couplet 1]
Au pays vert, au pays des collines,
Je remonte la Brunehaut, vieille câline,
La route murmure sous mes souliers,
Des histoires d’hier, prêtes à danser.


[Refrain]
Oh, les souvenirs, doux compagnons,
Ils fredonnent au creux des maisons.
Un parfum de café, un brin de chanson,
Tout se balance en un doux frisson.


[Couplet 2]
Dans la boutique aux chaussures tranquilles,
Les étagères patientent, les heures défilent.
Grand-papa transpire sous la poussière,
Grand-maman prie, le cœur en lumière.


[Pont]
Finette trottine, ventre en balade,
Les images de chocolat font la parade.
Le four à pain s’échauffe au matin,
Et le vieux téléphone rêve au lointain.


[Refrain]
Oh, les souvenirs, doux compagnons,
Ils fredonnent au creux des maisons.
Un parfum de café, un brin de chanson,
Tout se balance en un doux frisson.


[Couplet 3]
Papa s’élance, cascade et pirouette,
Rit au moulin, s’égratigne quelle fête.
Les poules s’envolent, le temps papillonne,
Et dans mes pas, son histoire résonne.


[Pont]
Ah, la cave et les chicons secrets,
La cuisine s’étire, la lumière se tait.
Tout s’emballe, tout se mêle,
Dans ce théâtre aux décors fidèles.


[Refrain]
Oh, les souvenirs, doux compagnons,
Ils fredonnent au creux des maisons.
Un parfum de café, un brin de chanson,
Tout se balance en un doux frisson.


[Outro]
Et moi, j’écris, j’écris sans fin,
Ces notes posées sur mon chemin.
Dansent les souvenirs, tendres refrains,
Comme une chanson de grand-papa, c’est bien.

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Régine revient


Régine revient : Une mélodie entre souvenirs et jazz

Ce 21 décembre 2024, au solstice d’hiver, il pleut, il vente, et pourtant, une chaleur particulière semble nous envelopper. C’est l’ombre de Régine qui s’invite, discrète mais éclatante, dans un souffle de mémoire et une symphonie d’émotions.

Régine, une amie fidèle et passionnée de jazz, nous a quittés il y a quelque temps, mais son souvenir reste vibrant, indélébile. De son souvenir éclatant sur une photo de mes 17 ans à sa voix, elle a marqué des vies comme un solo de trompette qui résonne longtemps après la fin du morceau.

C’est pour elle que cette chanson est née : « Régine revient ». Un morceau de jazz au swing mélancolique, empreint de nostalgie et d’amour. Les paroles évoquent les roses, le souffle des trains et ces instants partagés qui nous rappellent que l’empreinte des êtres chers ne s’efface jamais. La musique, portée par une contrebasse ronde et un piano vibrant, recrée l’atmosphère chaleureuse d’un club de jazz, là où le temps semble suspendu.

Régine aimait le jazz. Elle aurait peut-être souri à ces notes qui dansent, à ce refrain qui dit :
« Tant qu’on t’aime encore, tu joues du décor, Tant qu’on rit, tant qu’on pleure, tu vibres au fond des cœurs. »

Cette chanson n’est pas seulement un hommage. C’est une déclaration : Régine vivra aussi longtemps que nous vivrons et nous souviendrons. Elle est là, dans chaque sourire que nous partageons, dans chaque éclat de musique qui nous touche l’âme. Elle est là, dans l’odeur des roses, dans le souffle du train, dans le rythme même de nos vies.

Un appel à la mémoire
« Régine revient » n’est pas qu’une chanson ; c’est une invitation à se souvenir. Souvenir des amitiés fortes, des instants volés au temps, des rires partagés. C’est aussi une ode à ceux qui restent, ceux qui dansent encore, porteurs de ces histoires qui méritent d’être contées.

Alors, si vous passez par ici, prenez un moment. Écoutez la chanson, laissez-vous porter par le swing, et pensez à ceux que vous aimez. La musique est une forme de mémoire, une manière de continuer à dire « je t’aime » quand les mots ne suffisent plus.

Merci, Régine, pour cette lumière que tu as semée. Tu reviens dans chaque refrain. Tu danses encore dans les cœurs.

Couplet 1
Ce 21 décembre, le vent joue des claquettes,
Sur les trottoirs mouillés où s’étiolent les fleurettes.
Régine, t’as laissé ton ombre en veston,
Elle glisse entre les passants, comme une vieille chanson.

Refrain
Régine revient, dans chaque refrain,
Dans l’odeur des roses et le souffle du train.

Couplet 2
Ta maison près de la gare, un piano désaccordé,
Des chats qui miaulaient l’amour en si bémol facile à cirer.
Pirouette et Cacahuète, où sont passés vos pas ?
Ils dansent sur le carrelage des souvenirs qu’on n’efface pas.

Refrain
Régine revient, dans chaque refrain,
Dans l’odeur des roses et le souffle du train.
Tant qu’on t’aime encore, tu joues du décor,
Tant qu’on rit, tant qu’on pleure, tu vibres au fond des cœurs.

Couplet 3
Six mois de silence, un goût amer au bec,
On n’a su que trop tard que tu prenais la poudre d’escampette.
Mais dans la photo jaunie d’un jour de mes 17 ans,
Ton sourire éclabousse encore nos cœurs vieillissants.

Refrain
Régine revient, dans chaque refrain,
Dans l’odeur des roses et le souffle du train.
Tant qu’on t’aime encore, tu joues du décor,
Tant qu’on rit, tant qu’on pleure, tu danses dans nos cœurs.

Outro
Régine… reviens…

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Blues comptoir

Dans la pénombre d’un bar anonyme, où les néons fatigués dessinent des ombres complices, naît « Blues Comptoir », une composition jazz-blues qui capture l’essence même de ces moments suspendus entre deux vies. Cette création s’inscrit dans la grande tradition du jazz-blues narratif, où chaque note raconte une histoire, où chaque silence porte un monde.

L’histoire se tisse autour de trois personnages : un homme vissé à son tabouret, le chapeau rabattu comme un rideau sur ses regrets ; une femme qui observe et tente de briser le mur du silence ; et un barman aux mains d’enclume, gardien muet de ces confessions sans absolution. Le jazz-blues, avec sa capacité unique à transformer la mélancolie en poésie, devient ici le quatrième personnage de ce huis clos nocturne.

La structure musicale épouse parfaitement la narration. Le refrain, hypnotique avec son « Peut-être un autre jour, peut-être une autre vie », agit comme un mantra brisé, un espoir qui refuse de mourir mais n’ose plus vraiment vivre. Les couplets, portés par une instrumentation où le piano dialogue avec la contrebasse, dessinent les contours de ces solitudes qui se frôlent sans jamais vraiment se rencontrer.

Un moment particulier mérite qu’on s’y attarde : le bridge parlé, dans la plus pure tradition du jazz-blues, où la voix de la femme tente de percer le silence : « T’essaies de tuer le passé, mais il est coriace… ». Ces mots, tranchants comme du verre mais doux comme une confidence, se brisent sur le dos voûté de l’homme, créant un moment de tension dramatique que seul le jazz-blues sait porter avec autant d’élégance.

L’arrangement musical joue sur les contrastes : des phrases jazz sophistiquées viennent enrichir la base blues, créant une texture sonore qui évoque autant les fumées des cigarettes que les brumes de la mémoire. Les accords mineurs se succèdent comme autant de verres vides sur un comptoir, tandis que les blue notes rappellent que certaines blessures ne guérissent jamais vraiment.

« Blues Comptoir » n’est pas qu’une chanson – c’est un tableau sonore, une histoire à boire lentement, comme ces verres qu’on fait durer pour retarder l’heure de la fermeture. Elle s’inscrit dans cette tradition du jazz-blues français qui sait raconter nos vies avec pudeur et intensité, où la langue de Baudelaire danse avec les blue notes de La Nouvelle-Orléans.

Chaque écoute révèle de nouvelles nuances, de nouveaux détails : ici un soupir dans la mélodie, là une phrase de contrebasse qui souligne un non-dit. C’est une œuvre qui vous prend aux tripes dès la première écoute, mais qui ne révèle sa pleine profondeur qu’après plusieurs visites, comme ces bars où l’on retourne moins pour boire que pour se souvenir.

Dans un monde où la musique devient souvent un simple produit de consommation, « Blues Comptoir » nous rappelle que certaines chansons sont des miroirs, des confessionnaux, des refuges. Elle nous rappelle aussi que le jazz-blues reste une des formes musicales les plus puissantes pour raconter nos histoires, nos peines, nos espoirs – même ceux qui commencent par « peut-être ».

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La Rêveuse au balcon


Une Mélodie Suspendue entre Ombre et Lumière

Dans les accords feutrés du cool jazz, où chaque note semble flotter comme un murmure au crépuscule, « La Rêveuse au Balcon » s’élève telle une peinture sonore. Cette chanson, empreinte de poésie et de mélancolie, nous emmène dans un voyage introspectif, inspiré par l’image délicate d’une jeune fille au balcon, perdue dans ses songes.

Un instant figé, une éternité rêvée

La genèse de cette chanson réside dans une photographie : celle d’une adolescente, appuyée contre une balustrade, le regard perdu dans un ailleurs qu’elle seule connaît. Le soleil caresse son épaule, illuminant sa silhouette d’une lumière douce et éphémère.
C’est cette scène, presque banale mais infiniment évocatrice, qui a donné naissance à « La Rêveuse au Balcon », une ode musicale à l’enfance qui s’efface et à l’âge adulte qui hésite encore à franchir le seuil.

L’empreinte du cool jazz : une toile sonore délicate

Dans cette chanson, les instruments tissent un paysage sonore qui évoque à la fois l’immobilité du moment et l’effervescence intérieure de la jeune fille :

  • La trompette, avec son timbre doux et mélancolique, trace les contours des rêves invisibles de cette rêveuse immobile.
  • Le piano, à la fois subtil et narratif, égrène des notes comme des pensées fugitives, entre lumière et pénombre.
  • La contrebasse, profonde et vibrante, ancre la rêverie dans une réalité douce-amère, soulignant le poids du temps qui passe.

Chaque instrument dialogue, comme s’il tentait d’interpréter les pensées de cette jeune fille au balcon, à la frontière de deux mondes.

Un texte poétique et universel

Le texte de « La Rêveuse au Balcon » s’élève comme un écho des pensées silencieuses de la protagoniste. Le refrain, lumineux et mélancolique à la fois, capture l’essence de cette jeunesse suspendue :

Ô l’enfant si belle et rebelle,
Mélancolie douce, compagne fidèle,
Un rayon de soleil dans l’ombre qui danse,
La vie qui s’en va, qui attend sa chance.

Ces mots, simples et profonds, résonnent avec une universalité touchante. Ils parlent à chacun de nous, évoquant ce moment fragile où les rêves d’enfance rencontrent les réalités de la vie adulte.

Une chanson comme un tableau sonore

« La Rêveuse au Balcon » ne se contente pas de raconter une histoire ; elle peint un tableau, où l’ombre et la lumière, le rêve et la réalité, se mêlent dans une harmonie délicate. C’est une expérience immersive, où chaque écoute dévoile une nuance nouvelle, comme un rayon de soleil qui perce à travers les nuages.

Une invitation à la contemplation

« La Rêveuse au Balcon » s’adresse à ceux qui cherchent un instant de pause dans le tumulte du quotidien. Que vous soyez amateur de jazz, passionné de poésie, ou simplement en quête d’une émotion sincère, cette chanson saura vous toucher. Elle vous invite à partager un moment suspendu, à rêver avec cette jeune fille au balcon, et à vous souvenir de vos propres rêveries passées.

Conclusion : Écoutez, vibrez, rêvez

Avec « La Rêveuse au Balcon », laissez-vous emporter par la magie du cool jazz et la poésie des mots. C’est une ode à la jeunesse, au passage du temps et à ces instants fugaces qui restent gravés dans nos cœurs.
N’hésitez pas à écouter la chanson, à partager vos impressions en commentaire et, surtout, à rêver un peu plus longtemps…


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La balade du vieux pirate

Quand l’IA aide à transformer le deuil en mélodie

Il y a quatre ans, je perdais mon fidèle compagnon à quatre pattes. Ce jour-là, submergé par l’émotion, j’ai couché sur le papier les mots que mon cœur ne pouvait plus contenir. Un texte brut, sans forme particulière, mais chargé de tout l’amour et la tristesse qu’on peut ressentir en disant adieu à un être cher.

Du texte à la chanson

Aujourd’hui, grâce aux avancées de l’intelligence artificielle, j’ai pu donner une nouvelle vie à ces mots. L’idée m’est venue en regardant le portrait qui veille toujours sur ma table de nuit : mon vieux compagnon, représenté en pirate coloré, dans un style vibrant qui capture parfaitement son esprit joueur et aventureux. Cette image, mélange de violet, de jaune et de blanc sur fond noir, est devenue le catalyseur d’un projet musical inattendu.

J’ai d’abord retravaillé le texte original pour lui donner une structure plus adaptée à la musique. L’objectif était de transformer cette prose émotionnelle en une ballade folk qui pourrait raconter notre histoire, ces innombrables promenades partagées, ces moments de complicité, et finalement, cet au revoir déchirant sous un ciel étoilé.

La technologie au service de l’émotion

C’est là qu’intervient Suno, une intelligence artificielle spécialisée dans la composition musicale. En lui fournissant les paroles structurées et quelques indications stylistiques, j’ai pu créer une mélodie qui respecte l’essence de mon texte original. Une ballade folk acoustique, portée par des guitares douces et une mélodie mélancolique, qui raconte l’histoire universelle du lien entre un homme et son chien.

Plus qu’une chanson, un hommage

Le refrain, « Un homme, un chien, croisée de deux destins », résume à lui seul l’essence de notre relation. Cette chanson parle de ces sept vies de chien qui valent l’éternité, de ces moments partagés qui deviennent des trésors une fois que le temps nous les a ravis.

Ce projet musical est devenu bien plus qu’une simple chanson. C’est un témoignage de l’amour inconditionnel qui unit les humains et leurs compagnons à quatre pattes. C’est aussi une démonstration de la façon dont la technologie peut nous aider à exprimer nos émotions les plus profondes, à transformer notre chagrin en quelque chose de beau et de partageable.

Un message universel

Si cette chanson est née de mon histoire personnelle, elle parle à tous ceux qui ont un jour aimé et perdu un animal de compagnie. Elle rappelle que nos amis à quatre pattes, même partis, continuent de veiller sur nous, comme ce portrait de pirate coloré qui illumine mes nuits.

La musique a ce pouvoir unique de transformer la douleur en beauté, les souvenirs en mélodies, et les larmes en notes qui touchent le cœur des autres. Grâce à l’alliance de l’émotion humaine et de la technologie, « La Balade du Vieux Pirate » perpétue la mémoire de mon compagnon, tout en offrant peut-être un peu de réconfort à ceux qui traversent la même épreuve.


La Balade du Vieux Pirate est disponible sur ma chaîne YouTube et sur les différentes plateformes. N’hésitez pas à la partager avec ceux qui pourraient avoir besoin d’entendre ces mots.

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La ballade du temps suspendu

Quand l’IA et la poésie tissent leur mélodie

Dans notre ère numérique, la frontière entre l’humain et l’artificiel se fait de plus en plus ténue. Ma dernière création, « Les Fils du Temps », en est l’illustration parfaite. Ma voix, modulée par l’intelligence artificielle via Suno, se mêle aux vers pour créer une expérience sonore unique.

Cette composition blues-poétique explore les thèmes de la mélancolie automnale, du temps qui passe et de la transmutation alchimique. Les Parques, ces fileuses mythologiques du destin, y côtoient des références à François Villon, tissant un pont entre tradition poétique et modernité numérique.

Le choix d’utiliser l’IA pour moduler ma voix n’est pas anodin. Il reflète parfaitement le thème central de la chanson : la transformation, le recyclage, la transmutation. Ma voix humaine, transformée par l’intelligence artificielle, devient elle-même un symbole de cette alchimie moderne.

« Les Fils du Temps » est disponible sur [plateformes]. Écoutez comment la mélancolie se transmute en espoir, comment le gris devient or, dans cette exploration unique du cycle éternel de la vie.

La ballade du temps suspendu

Intro musicale

Couplet 1
Voilà l’automne, le ciel se voile
Ma vie frissonne, sur cette toile
Dans la solitude de ce temps qui pèse
Une mélodie nostalgique apaise
Cet absent si présent qui file

Refrain
Dans ce ciel cotonneux de grisaille
Où les nuages livrent bataille
Une lumière perce, souveraine
Comme un fil d’or dans la laine

Couplet 2
Et voici les Parques qui défilent
Clotho, Lachesis, Atropos en rang
Quel mauvais coton vais-je filant ?
Quelles relations je tisse encore
Quand mon temps se fait plus court

Pont 1
Je me balade, cœur mélancolique
Jetant mes déchets organiques
Traînant ce destin si tragique
Avec une intensité comique
Qui échappe à toute logique

Pont 2
Frères humains qui après vivrez
Pourquoi être avec moi si glacés ?
Mon hirondelle annonce non le printemps
Mais plutôt la fin de mon temps

Refrain
Dans ce ciel cotonneux de grisaille
Où les nuages livrent bataille
Une lumière perce, souveraine
Comme un fil d’or dans la laine

Final
Tout se recycle et se transmute
Dans l’alchimie de nos chutes
Ce qu’on croit perdu devient or
La vie tisse encore, encore…

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Le Lai de Dame Isabelle de Bretagne

Le Lai de Dame Isabelle de Bretagne

Un hommage musical aux travailleurs sociaux loin de chez eux

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter un projet qui me tient particulièrement à cœur : « Le Lai de Dame Isabelle (de Bretagne) », une œuvre musicale inspirée des troubadours médiévaux, mais porteuse d’un message très actuel.

L’inspiration derrière la chanson

En tant que formateur de travailleurs sociaux, j’ai eu le privilège de rencontrer de nombreux étudiants venant des quatre coins de la France. Au fil des années, j’ai été frappé par un phénomène récurrent : beaucoup de ces futurs professionnels se retrouvent à exercer loin de leur région d’origine, parfois par nécessité, souvent par vocation.

Cette réalité m’a particulièrement touché concernant les étudiants bretons. Leur attachement profond à leur terre natale, combiné à leur désir ardent de servir les autres, m’a inspiré à créer cette chanson.

Dame Isabelle : Un symbole de dévouement

Le personnage de Dame Isabelle incarne tous ces travailleurs sociaux qui ont fait le choix courageux de s’éloigner de leurs racines pour répondre à l’appel de leur métier. Originaire de Bretagne, elle se retrouve en Auvergne, portant en elle la nostalgie de sa terre natale tout en embrassant pleinement sa nouvelle vie et sa mission.

Un voyage entre deux mondes

La chanson évoque le parcours d’Isabelle, de sa Bretagne bien-aimée aux montagnes d’Auvergne. Elle parle de l’exil, de la nostalgie, mais aussi de la force et du courage nécessaires pour s’adapter à un nouvel environnement. À travers des images poétiques, elle peint le tableau d’une âme partagée entre deux mondes, riche de cette double appartenance.

Un hommage en musique

En choisissant le style des troubadours, j’ai voulu donner à cette histoire une dimension intemporelle. Le refrain répété tout au long de la chanson nous rappelle constamment le cœur du message : l’admiration pour ces personnes qui, comme Isabelle, rayonnent de grâce et d’amour malgré la distance qui les sépare de leurs origines.

Plus qu’une chanson, un message

Cette chanson est bien plus qu’une simple mélodie. C’est un hommage à tous ces travailleurs sociaux qui font preuve d’un dévouement exceptionnel, acceptant de se déraciner pour mieux servir les autres. C’est aussi un rappel que nos racines, aussi profondes soient-elles, peuvent nous donner la force de nous épanouir sur de nouvelles terres.

Une invitation à l’écoute et à la réflexion

Je vous invite à écouter cette chanson.

Que vous soyez vous-même travailleur social, originaire de Bretagne, ou simplement sensible à cette thématique, j’espère que ces paroles et cette mélodie résonneront en vous.

N’hésitez pas à partager vos impressions et vos propres expériences dans les commentaires. Votre feedback est précieux et pourrait même inspirer de futures créations !

Merci de votre attention et bonne écoute à tous !

L’Oreille du Psy

La chanson

[Refrain]
Ô Dame Isabelle, fleur de Bretagne,
Ton cœur pur brille en Auvergne montagne,
Entre mer et monts, ton âme rayonne,
De grâce et d’amour, ta vie nous étonne.

[Couplet 1]
En noble Bretagne, terre marine,
Naquit Isabelle, beauté divine,
Bigoudenne au cœur plein d’azur,
Dont le destin fut loin et dur.

[Couplet 2]
Exilée loin des landes d’amour,
Elle partit sans espoir retour,
Vers l’Auvergne aux sommets altiers,
Gardant courage en son cœur fier.

[Refrain]
Ô Dame Isabelle, fleur de Bretagne,
Ton cœur pur brille en Auvergne montagne,
Entre mer et monts, ton âme rayonne,
De grâce et d’amour, ta vie nous étonne.

[Couplet 3]
Son âme vouée au noble art,
D’aider les âmes sans égard,
Loin des côtes de son enfance,
Elle œuvre avec bienveillance.

[Couplet 4]
Le Laüstic chante en secret,
Rossignol aux doux couplets,
De Bretagne il porte la voix,
Qui l’appelle en sons de hautbois.

[Refrain]
Ô Dame Isabelle, fleur de Bretagne,
Ton cœur pur brille en Auvergne montagne,
Entre mer et monts, ton âme rayonne,
De grâce et d’amour, ta vie nous étonne.

[Couplet 5]
La mer la berce en ses pensées,
Même en ces montagnes dressées,
Elle rêve d’embruns salés,
Et de rivages ensoleillés.

[Couplet 6]
En ce jour de fête béni,
Chantons la dame au cœur ravi,
Qui par amour et par talent,
Illumine nos jours présents.

[Refrain]
Ô Dame Isabelle, fleur de Bretagne,
Ton cœur pur brille en Auvergne montagne,
Entre mer et monts, ton âme rayonne,
De grâce et d’amour, ta vie nous étonne.

[Couplet 7]
Que douceur règne en cette journée,
Réchauffant ton cœur d’exilée,
Isabelle, dame d’honneur,
Ton éclat est notre bonheur.

[Couplet 8]
D’Auvergne à l’Armor bien-aimée,
Ton chemin d’or est parsemé,
Chaque pas que tu as choisi,
Est un chant que l’amour bénit.

[Refrain]
Ô Dame Isabelle, fleur de Bretagne,
Ton cœur pur brille en Auvergne montagne,
Entre mer et monts, ton âme rayonne,
De grâce et d’amour, ta vie nous étonne.

[Outro]
Ô Dame Isabelle, cœur de Bretagne,
Bien qu’Auvergne soit ta campagne,
Aux vacances tu retrouveras,
Ta terre natale entre tes bras.

L’exil n’est plus que temporaire,
Car ton retour est salutaire,
Entre deux terres ton cœur balance,
Riche de double appartenance.