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Le troc des valeurs

De Prévert à l’ère numérique : Quand la poésie rencontre l’IA

Une citation apparue sur Facebook peut parfois être l’étincelle qui déclenche tout un processus créatif. C’est ce qui s’est produit lorsque j’ai découvert sur le fil d’actualité d’un ami ces mots de Jacques Prévert : « Quand la morale fout le camp, le fric cavale derrière » qui provient d’un film dont il avait été le dialogiste.

Cette phrase, si percutante dans sa simplicité, m’a interpellé par sa résonnance avec notre époque. J’ai alors décidé de la réinventer, en collaboration avec l’intelligence artificielle, pour en faire une chanson qui dresserait le portrait de notre société contemporaine.

Le texte se déploie en six tableaux, chacun explorant une facette de notre monde : la ville numérique où les écrans ont remplacé les regards, les gratte-ciels qui défient le ciel pendant que l’humanité reste clouée au sol, l’art qui perd ses couleurs face au diktat du profit, les politiques qui tissent leurs mensonges en soie, la presse muselée par l’économie.

L’originalité de cette création réside dans ses refrains évolutifs. La phrase de Prévert se métamorphose au fil du texte : « Quand la morale meurt, l’argent fait son beurre », « Quand les valeurs s’effritent, la morale est bien cuite », jusqu’au poignant « Quand la morale détale, l’espoir fait la malle ».

Pourtant, le texte se clôt sur une note d’espoir. Dans une ruelle oubliée, un geste simple rappelle que l’amour persiste, même quand « la morale meurt, car l’argent fait son beurre ».

Cette expérience démontre comment la poésie traditionnelle peut dialoguer avec les nouvelles technologies pour créer des ponts entre hier et aujourd’hui, entre l’humain et la machine, tout en questionnant les enjeux de notre temps.

Le troc des valeurs

Couplet 1

Dans la ville lumière éteinte

Où tout se compte, tout se feinte

Les valeurs fondent comme la neige

Refrain

Quand la morale fout le camp

L’argent jubile, c’est évident

Couplet 2

Les gratte-ciels percent le ciel

Mais les cœurs restent au sol

Les promesses se vendent en solde

Les valeurs se monnaient en or

Refrain

Quand les valeurs sont cuites

Les billets font leurs frites

Couplet 3

Les enfants rêvent de fortune

Les poètes chantent dans le vide

Les artistes peignent en gris

Les rêves se comptent en chiffres

Refrain

Quand les valeurs s’effondrent

L’argent tient les comptes

Couplet 4

Les politiques sans foi ni loi

Tissent des mensonges en soie

Le marketing, grand illusionniste

Vend du vent aux idéalistes

Refrain

Quand la morale se brise

L’argent s’idéalise

Couplet 5

La presse bâillonnée, enchaînée

Par les maîtres de l’économie

Les vérités sont enterrées

Sous les décombres de l’avarice

Refrain

Quand la morale détale

L’espoir fait la malle

Couplet 6

Mais dans une ruelle oubliée

Un sourire sans prix éclaire

Un geste simple, une main tendue

Rappellent que l’amour persiste

Outro

Même quand la morale meurt

Car l’argent fait son beurre

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Blues comptoir

Dans la pénombre d’un bar anonyme, où les néons fatigués dessinent des ombres complices, naît « Blues Comptoir », une composition jazz-blues qui capture l’essence même de ces moments suspendus entre deux vies. Cette création s’inscrit dans la grande tradition du jazz-blues narratif, où chaque note raconte une histoire, où chaque silence porte un monde.

L’histoire se tisse autour de trois personnages : un homme vissé à son tabouret, le chapeau rabattu comme un rideau sur ses regrets ; une femme qui observe et tente de briser le mur du silence ; et un barman aux mains d’enclume, gardien muet de ces confessions sans absolution. Le jazz-blues, avec sa capacité unique à transformer la mélancolie en poésie, devient ici le quatrième personnage de ce huis clos nocturne.

La structure musicale épouse parfaitement la narration. Le refrain, hypnotique avec son « Peut-être un autre jour, peut-être une autre vie », agit comme un mantra brisé, un espoir qui refuse de mourir mais n’ose plus vraiment vivre. Les couplets, portés par une instrumentation où le piano dialogue avec la contrebasse, dessinent les contours de ces solitudes qui se frôlent sans jamais vraiment se rencontrer.

Un moment particulier mérite qu’on s’y attarde : le bridge parlé, dans la plus pure tradition du jazz-blues, où la voix de la femme tente de percer le silence : « T’essaies de tuer le passé, mais il est coriace… ». Ces mots, tranchants comme du verre mais doux comme une confidence, se brisent sur le dos voûté de l’homme, créant un moment de tension dramatique que seul le jazz-blues sait porter avec autant d’élégance.

L’arrangement musical joue sur les contrastes : des phrases jazz sophistiquées viennent enrichir la base blues, créant une texture sonore qui évoque autant les fumées des cigarettes que les brumes de la mémoire. Les accords mineurs se succèdent comme autant de verres vides sur un comptoir, tandis que les blue notes rappellent que certaines blessures ne guérissent jamais vraiment.

« Blues Comptoir » n’est pas qu’une chanson – c’est un tableau sonore, une histoire à boire lentement, comme ces verres qu’on fait durer pour retarder l’heure de la fermeture. Elle s’inscrit dans cette tradition du jazz-blues français qui sait raconter nos vies avec pudeur et intensité, où la langue de Baudelaire danse avec les blue notes de La Nouvelle-Orléans.

Chaque écoute révèle de nouvelles nuances, de nouveaux détails : ici un soupir dans la mélodie, là une phrase de contrebasse qui souligne un non-dit. C’est une œuvre qui vous prend aux tripes dès la première écoute, mais qui ne révèle sa pleine profondeur qu’après plusieurs visites, comme ces bars où l’on retourne moins pour boire que pour se souvenir.

Dans un monde où la musique devient souvent un simple produit de consommation, « Blues Comptoir » nous rappelle que certaines chansons sont des miroirs, des confessionnaux, des refuges. Elle nous rappelle aussi que le jazz-blues reste une des formes musicales les plus puissantes pour raconter nos histoires, nos peines, nos espoirs – même ceux qui commencent par « peut-être ».

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L’amère au vitriol

Quand le Dark Cabaret fait valser les fantômes familiaux

Dans la pénombre d’un cabaret où les souvenirs se dissolvent dans l’alcool et l’amertume, « L’Amère au Vitriol » se dresse comme une performance cathartique qui fait valser les spectres du passé. Ce n’est pas un simple morceau, c’est une incantation vengeresse, un exorcisme en règle qui transforme la douleur familiale en spectacle grinçant.

Des coulisses aux planches

Le titre joue délibérément sur le double sens : l’amère (la mère) et l’amer (la substance), le vitriol comme acide qui ronge les souvenirs et comme paroles qui brûlent les mensonges. Dans cette performance, la figure maternelle devient une protagoniste de cabaret noir, transformant l’héritage familial en monnaie d’échange pour ses propres démons : voyantes d’arrière-salles, amants de passage, bouteilles qui ne désaltèrent jamais la soif de destruction.

Une scénographie de la mémoire

La structure même du morceau évoque une représentation de dark cabaret où chaque couplet est un acte différent du même drame. On y retrouve les éléments classiques du genre : une théâtralité macabre, des refrains qui tournent comme des manèges détraqués, et ce mélange unique de rage et de poésie qui caractérise les meilleurs spectacles du genre.

L’utilisation du spoken word, particulièrement dans l’inventaire rageur des objets disparus, rappelle ces moments de cabaret où le quatrième mur tombe et où l’artiste confronte directement son public à la réalité crue qui se cache derrière le vernis des conventions.

La valse des objets perdus

Ce qui frappe dans « L’Amère au Vitriol », c’est cette litanie d’objets disparus qui deviennent autant de personnages fantomatiques. Chaque souvenir bazardé – des photos aux médailles du grand-père, des livres aux napperons brodés – danse une dernière valse macabre avant de disparaître dans les limbes de l’oubli forcé. Ces objets ne sont pas de simples possessions : ils sont les témoins silencieux d’une histoire familiale systématiquement effacée.

Une catharsis en costume noir

Le dark cabaret a toujours excellé dans l’art de transformer la douleur en spectacle, le tragique en grotesque sublime. « L’Amère au Vitriol » s’inscrit parfaitement dans cette tradition, utilisant les codes du genre pour créer un espace où la rage devient poésie et où les reproches deviennent des refrains qu’on pourrait presque fredonner.

La chanson se termine comme elle a commencé : dans l’amertume, mais une amertume qui a trouvé sa forme artistique, son expression cathartique. Le vitriol est toujours là, mais il est devenu encre, musique, performance.

Dans un genre musical qui aime jouer avec les ombres, « L’Amère au Vitriol » apporte sa propre nuance de noir : celui des photos de famille brûlées, des souvenirs dissous, et d’une mémoire qui refuse de se taire malgré les tentatives répétées de la faire disparaître.


La chanson « L’Amère au Vitriol » est disponible sur vos plateformes.

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Noël désillusion

Une anti-chanson qui secoue nos certitudes festives

Quand les lumières scintillantes des guirlandes ne suffisent plus à masquer nos désillusions collectives, il est temps de réinventer nos chants de Noël. C’est précisément ce que propose « Le Noël des Désillusions », une création originale qui ose regarder nos célébrations de fin d’année avec un œil délibérément cynique.

Une mélodie trompeuse

Dès les premières notes, on pourrait croire à une traditionnelle chanson de Noël. L’air enjoué et le fameux « Oh oh oh » nous sont familiers. Mais rapidement, les paroles viennent briser ce miroir aux alouettes. Cette dissonance voulue entre la mélodie festive et le texte acerbe ne fait que souligner davantage l’hypocrisie de nos célébrations modernes.

Un texte qui fait mouche

« Sans frapper, te voilà qui t’installes / Gros barbu, ventru, tout en tralala » : dès les premiers vers, le ton est donné. La chanson dépeint un Père Noël intrusif, symbole d’une fête qui s’impose à nous avec son lot de contraintes sociales et financières. Les couplets s’enchaînent, abordant tour à tour le consumérisme effréné, les tensions familiales autour de la dinde traditionnelle, et ces sourires forcés qui masquent mal nos rancœurs.

Un miroir de notre société

Cette anti-chanson n’est pas qu’une simple critique de Noël. Elle pointe du doigt nos contradictions contemporaines : nous courons après des moments de bonheur préfabriqués, nous nous ruinons pour des cadeaux souvent superflus, nous nous forçons à des réunions familiales qui ressemblent parfois à des séances de torture psychologique.

Une lueur d’espoir

Pourtant, au milieu de ce tableau noir, une note d’espoir persiste. La neige, élément naturel et pur, reste préservée de notre critique. « Elle au moins ne ment pas quand elle tombe » nous rappelle que la beauté authentique existe encore, même dans notre monde de faux-semblants.

Plus qu’une chanson, un exutoire

« Le Noël des Désillusions » offre un exutoire salutaire à tous ceux qui étouffent sous le poids des conventions festives. Elle permet d’exprimer, sur un air paradoxalement joyeux, ce malaise que beaucoup ressentent face à la surenchère commerciale et émotionnelle des fêtes de fin d’année.

Cette création s’inscrit dans une tradition de contestation artistique, utilisant l’humour noir et le cynisme comme outils de réflexion sociale. Elle nous invite à repenser nos rituels et, peut-être, à réinventer une célébration plus authentique et moins artificielle.

Car finalement, n’est-ce pas en reconnaissant nos hypocrisies que nous pouvons espérer retrouver le véritable esprit de Noël ?


Note de blog : Cette chanson est disponible sur toutes les plateformes de streaming. N’hésitez pas à la partager si vous aussi, vous en avez assez des traditionnels chants de Noël trop sucrés.

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Ironique et Sarcastique Les essais de Pascal Rivière

L’Amère au Vitriol

Quand le Dark Cabaret fait valser les fantômes familiaux

Dans la pénombre d’un cabaret où les souvenirs se dissolvent dans l’alcool et l’amertume, « L’Amère au Vitriol » se dresse comme une performance cathartique qui fait valser les spectres du passé. Ce n’est pas un simple morceau, c’est une incantation vengeresse, un exorcisme en règle qui transforme la douleur familiale en spectacle grinçant.

Des coulisses aux planches

Le titre joue délibérément sur le double sens : l’amère (la mère) et l’amer (la substance), le vitriol comme acide qui ronge les souvenirs et comme paroles qui brûlent les mensonges. Dans cette performance, la figure maternelle devient une protagoniste de cabaret noir, transformant l’héritage familial en monnaie d’échange pour ses propres démons : voyantes d’arrière-salles, amants en projets, bouteilles qui ne désaltèrent jamais la soif de destruction.

Une scénographie de la mémoire

La structure même du morceau évoque une représentation de dark cabaret où chaque couplet est un acte différent du même drame. On y retrouve les éléments classiques du genre : une théâtralité macabre, des refrains qui tournent comme des manèges détraqués, et ce mélange unique de rage et de poésie qui caractérise les meilleurs spectacles du genre.

L’utilisation du spoken word, particulièrement dans l’inventaire rageur des objets disparus, rappelle ces moments de cabaret où le quatrième mur tombe et où l’artiste confronte directement son public à la réalité crue qui se cache derrière le vernis des conventions.

La valse des objets perdus

Ce qui frappe dans « L’Amère au Vitriol », c’est cette litanie d’objets disparus qui deviennent autant de personnages fantomatiques. Chaque souvenir bazardé – des photos aux médailles du grand-père, des livres aux napperons brodés – danse une dernière valse macabre avant de disparaître dans les limbes de l’oubli forcé. Ces objets ne sont pas de simples possessions : ils sont les témoins silencieux d’une histoire familiale systématiquement effacée.

Une catharsis en costume noir

Le dark cabaret a toujours excellé dans l’art de transformer la douleur en spectacle, le tragique en grotesque sublime. « L’Amère au Vitriol » s’inscrit parfaitement dans cette tradition, utilisant les codes du genre pour créer un espace où la rage devient poésie et où les reproches deviennent des refrains qu’on pourrait presque fredonner.

La chanson se termine comme elle a commencé : dans l’amertume, mais une amertume qui a trouvé sa forme artistique, son expression cathartique. Le vitriol est toujours là, mais il est devenu encre, musique, performance.

Dans un genre musical qui aime jouer avec les ombres, « L’Amère au Vitriol » apporte sa propre nuance de noir : celui des photos de famille brûlées, des souvenirs dissous, et d’une mémoire qui refuse de se taire malgré les tentatives répétées de la faire disparaître.


La chanson « L’Amère au Vitriol » est disponible sur vos plateformes.

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Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ?

La Rêveuse au balcon


Une Mélodie Suspendue entre Ombre et Lumière

Dans les accords feutrés du cool jazz, où chaque note semble flotter comme un murmure au crépuscule, « La Rêveuse au Balcon » s’élève telle une peinture sonore. Cette chanson, empreinte de poésie et de mélancolie, nous emmène dans un voyage introspectif, inspiré par l’image délicate d’une jeune fille au balcon, perdue dans ses songes.

Un instant figé, une éternité rêvée

La genèse de cette chanson réside dans une photographie : celle d’une adolescente, appuyée contre une balustrade, le regard perdu dans un ailleurs qu’elle seule connaît. Le soleil caresse son épaule, illuminant sa silhouette d’une lumière douce et éphémère.
C’est cette scène, presque banale mais infiniment évocatrice, qui a donné naissance à « La Rêveuse au Balcon », une ode musicale à l’enfance qui s’efface et à l’âge adulte qui hésite encore à franchir le seuil.

L’empreinte du cool jazz : une toile sonore délicate

Dans cette chanson, les instruments tissent un paysage sonore qui évoque à la fois l’immobilité du moment et l’effervescence intérieure de la jeune fille :

  • La trompette, avec son timbre doux et mélancolique, trace les contours des rêves invisibles de cette rêveuse immobile.
  • Le piano, à la fois subtil et narratif, égrène des notes comme des pensées fugitives, entre lumière et pénombre.
  • La contrebasse, profonde et vibrante, ancre la rêverie dans une réalité douce-amère, soulignant le poids du temps qui passe.

Chaque instrument dialogue, comme s’il tentait d’interpréter les pensées de cette jeune fille au balcon, à la frontière de deux mondes.

Un texte poétique et universel

Le texte de « La Rêveuse au Balcon » s’élève comme un écho des pensées silencieuses de la protagoniste. Le refrain, lumineux et mélancolique à la fois, capture l’essence de cette jeunesse suspendue :

Ô l’enfant si belle et rebelle,
Mélancolie douce, compagne fidèle,
Un rayon de soleil dans l’ombre qui danse,
La vie qui s’en va, qui attend sa chance.

Ces mots, simples et profonds, résonnent avec une universalité touchante. Ils parlent à chacun de nous, évoquant ce moment fragile où les rêves d’enfance rencontrent les réalités de la vie adulte.

Une chanson comme un tableau sonore

« La Rêveuse au Balcon » ne se contente pas de raconter une histoire ; elle peint un tableau, où l’ombre et la lumière, le rêve et la réalité, se mêlent dans une harmonie délicate. C’est une expérience immersive, où chaque écoute dévoile une nuance nouvelle, comme un rayon de soleil qui perce à travers les nuages.

Une invitation à la contemplation

« La Rêveuse au Balcon » s’adresse à ceux qui cherchent un instant de pause dans le tumulte du quotidien. Que vous soyez amateur de jazz, passionné de poésie, ou simplement en quête d’une émotion sincère, cette chanson saura vous toucher. Elle vous invite à partager un moment suspendu, à rêver avec cette jeune fille au balcon, et à vous souvenir de vos propres rêveries passées.

Conclusion : Écoutez, vibrez, rêvez

Avec « La Rêveuse au Balcon », laissez-vous emporter par la magie du cool jazz et la poésie des mots. C’est une ode à la jeunesse, au passage du temps et à ces instants fugaces qui restent gravés dans nos cœurs.
N’hésitez pas à écouter la chanson, à partager vos impressions en commentaire et, surtout, à rêver un peu plus longtemps…


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La balade du vieux pirate

Quand l’IA aide à transformer le deuil en mélodie

Il y a quatre ans, je perdais mon fidèle compagnon à quatre pattes. Ce jour-là, submergé par l’émotion, j’ai couché sur le papier les mots que mon cœur ne pouvait plus contenir. Un texte brut, sans forme particulière, mais chargé de tout l’amour et la tristesse qu’on peut ressentir en disant adieu à un être cher.

Du texte à la chanson

Aujourd’hui, grâce aux avancées de l’intelligence artificielle, j’ai pu donner une nouvelle vie à ces mots. L’idée m’est venue en regardant le portrait qui veille toujours sur ma table de nuit : mon vieux compagnon, représenté en pirate coloré, dans un style vibrant qui capture parfaitement son esprit joueur et aventureux. Cette image, mélange de violet, de jaune et de blanc sur fond noir, est devenue le catalyseur d’un projet musical inattendu.

J’ai d’abord retravaillé le texte original pour lui donner une structure plus adaptée à la musique. L’objectif était de transformer cette prose émotionnelle en une ballade folk qui pourrait raconter notre histoire, ces innombrables promenades partagées, ces moments de complicité, et finalement, cet au revoir déchirant sous un ciel étoilé.

La technologie au service de l’émotion

C’est là qu’intervient Suno, une intelligence artificielle spécialisée dans la composition musicale. En lui fournissant les paroles structurées et quelques indications stylistiques, j’ai pu créer une mélodie qui respecte l’essence de mon texte original. Une ballade folk acoustique, portée par des guitares douces et une mélodie mélancolique, qui raconte l’histoire universelle du lien entre un homme et son chien.

Plus qu’une chanson, un hommage

Le refrain, « Un homme, un chien, croisée de deux destins », résume à lui seul l’essence de notre relation. Cette chanson parle de ces sept vies de chien qui valent l’éternité, de ces moments partagés qui deviennent des trésors une fois que le temps nous les a ravis.

Ce projet musical est devenu bien plus qu’une simple chanson. C’est un témoignage de l’amour inconditionnel qui unit les humains et leurs compagnons à quatre pattes. C’est aussi une démonstration de la façon dont la technologie peut nous aider à exprimer nos émotions les plus profondes, à transformer notre chagrin en quelque chose de beau et de partageable.

Un message universel

Si cette chanson est née de mon histoire personnelle, elle parle à tous ceux qui ont un jour aimé et perdu un animal de compagnie. Elle rappelle que nos amis à quatre pattes, même partis, continuent de veiller sur nous, comme ce portrait de pirate coloré qui illumine mes nuits.

La musique a ce pouvoir unique de transformer la douleur en beauté, les souvenirs en mélodies, et les larmes en notes qui touchent le cœur des autres. Grâce à l’alliance de l’émotion humaine et de la technologie, « La Balade du Vieux Pirate » perpétue la mémoire de mon compagnon, tout en offrant peut-être un peu de réconfort à ceux qui traversent la même épreuve.


La Balade du Vieux Pirate est disponible sur ma chaîne YouTube et sur les différentes plateformes. N’hésitez pas à la partager avec ceux qui pourraient avoir besoin d’entendre ces mots.

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Solstice

Au cœur de l’heure bleue, l’instant se fige et pense,
Toits et briques s’estompent, en nuances de silence,
Le ciel, une toile où l’or et l’ombre s’épousent,
Solstice d’hiver, quand le jour court s’efface et repousse.

Les fenêtres éclairées, des yeux qui dans l’obscur veillent,
Chuchotent des secrets, des rêves qu’elles éveillent,
Dans le froid qui s’installe, la chaleur des foyers s’invite,
Et l’espoir, en douce, dans chaque cœur s’abrite.

L’heure bleue nous parle d’un temps suspendu,
Où chaque étoile qui brille semble être entendue,
Un souffle, un murmure, l’âme de l’hiver qui frissonne,
En ce 21 décembre, la nuit le jour pardonne.

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J’aime pas Noël !

Je dois commencer par un aveu : je n’aime pas Noël. Je devrais plutôt formuler que je ne l’aime plus. Oh, j’ai eu mes moments de faiblesse, quelques instants où j’ai cru à la magie, à l’espoir qu’on emballe dans du papier doré. Mais aujourd’hui, tout ça est fané, éteint, enterré sous des couches de souvenirs rances.

Quand j’étais gamin, le sapin trônait fièrement dans un coin de la baie vitrée, comme un roi sur un trône de verre. Sous ses branches, une crèche avec ses santons bancals originaires des Baux de Provence jouaient à l’innocence. Mes parents ? Croyaient-ils à Noël ? À l’esprit de la fête ? Non, ils faisaient semblant, comme tout le monde !

Je me souviens d’un Noël d’austérité : quelques babioles dans la cheminée, rien d’extravagant. Saint-Nicolas avait déjà vidé son sac. Puis, il y a eu le Noël « Apollo ». Cette année-là, il n’y avait que des fusées, des cosmonautes, des modules partout. Apollo 8 avait fait rêver le monde entier, et moi avec. C’était peut-être la seule fois où Noël m’a semblé magique, connecté à quelque chose de plus grand que nous.

Et puis, il y avait les repas chez l’oncle André. Mon père, ce roi de la scène, ne ratait jamais une occasion de proclamer : « Moi, je suis famille ! » Quelle blague. Pour l’héritage, oui. Pour le reste ? C’était chacun pour soi et surtout tout pour lui !

Ensuite, Noël s’est transformé en foire. Une compétition malsaine avec leurs amis, des repas trop lourds, la société à impressionner. Chacun voulait faire plus, dépenser plus, briller plus. Et moi, au milieu de tout ça, je jouais le jeu, sans jamais comprendre les règles.

Quand j’ai rencontré l’âme sœur, Noël est devenu un champ de bataille. Il fallait surpasser mes beaux-parents, prouver qu’on pouvait faire mieux, offrir plus. Mes deux malfrats géniteurs, ces saboteurs professionnels, ont tout gâché. Ils ont décidé de m’emmener en Autriche, avec ma fille. Imaginez : des repas ennuyeux à mourir, des regards fuyants, des conversations qui traînent comme une nappe sale. Heureusement, il y avait les paysages autrichiens, leur culture. Une lumière dans cette grisaille familiale. Pendant que mes parents tiraient des gueules interminables – l’un ou l’autre, jamais ensemble – j’ai plongé dans la beauté autrichienne pour oublier ces deux cornichons géniteurs.

Pour les remercier, avec un sens perfide de l’ironie, je leur ai offert un baromètre en souvenir. De ceux avec les deux petits personnages, un qui sort quand il fait beau, l’autre quand il pleut. Symbolique, non ? Parce qu’eux, ils savaient toujours s’organiser : quand l’un était d’humeur massacrante, l’autre jouait les absents.

Le comble, c’est que mes parents, ces gens qui ne fêtaient plus Noël depuis des années, se sont soudain entichés de cette fête. Pourquoi ? Parce que dans la belle-famille, c’était sacré. Résultat : une guerre ouverte, des reproches en cascade, et une accusation qui me hante encore : « Ton père et ta mère ont volé le dernier Noël de mon grand-père. »

Depuis que mon père nous a quittés, Noël s’est transformé en une nouvelle comédie. J’emmène Madame ma mère chez mon ex-femme pour le repas familial. Et là, quel spectacle ! Elle qui ne crachait que du fiel sur mon ex jusqu’à ce que je rencontre ma nouvelle compagne, la voilà tout sucre tout miel. Je la regarde pavoiser du haut de son âge respectable et surtout en profiter lâchement pour se saouler la gueule. Quelle hypocrite !

Avec tout ce merdier, comment voulez-vous que j’apprécie encore Noël ? C’est devenu une mascarade, un amas de rancunes et de souvenirs pourris. L’esprit de Noël ? Il s’est barré avec mon ex-compagne et les santons planqués quelque part dans le sud de la chance où personne ne le trouvera. Et franchement ? Je ne lui en veux pas.

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A toi, éditeur aux dents de requin

De la rage au verbe : l’histoire d’une chanson inspirée par un éditeur sans scrupules


Introduction : Retour dans les années 1980
Il est des souvenirs qui restent gravés, des moments où l’enthousiasme s’effondre brutalement sous le poids d’une désillusion. Nous sommes dans ces années où, jeune adulte, je nourrissais une passion ardente pour l’écriture. Comme tant d’autres, je rêvais de voir mes mots prendre leur envol, imprimés dans un recueil qui trouverait sa place dans les bibliothèques et sur les tables des lecteurs.

Le mirage : Une lettre venue flatter l’espoir
À cette époque, un éditeur faisait beaucoup parler de lui sur une grande radio nationale en France. Publicités tapageuses, promesses mirobolantes : il savait jouer avec l’espérance des écrivains en herbe. Puis vint le jour où une lettre portant son sceau arriva entre mes mains. Le comité de lecture, disait-il, avait accepté de me publier. Imaginez mon exaltation : à 20 ans, tout semble possible, surtout lorsque les mots écrits avec cœur rencontrent, croyais-je alors, une reconnaissance méritée.

La chute : La découverte d’un compte d’auteur
Mais l’illusion fut de courte durée. En lisant plus attentivement, je compris que ce prétendu éditeur ne publiait qu’à compte d’auteur. La déception se mua en colère, la colère en rage, et cette rage, loin de m’anéantir, devint créatrice. Je me sentais trompé, abusé dans ma confiance de jeune écrivain avide d’un monde de littérature et de partage. Je découvris alors un univers où l’art cédait trop souvent à la logique de l’argent, où l’on exploitait les rêves au prix de l’innocence.

La naissance du texte : Une plume comme exutoire
De cette amère expérience est né un texte : Mirage, orage, éditeur de malheur. Avec des mots mordants et un ton cinglant, j’ai déversé mon ressentiment. Je voulais dénoncer ce que j’avais perçu comme une supercherie : un éditeur qui se pare des atours de la culture pour mieux piéger des auteurs en quête d’horizons nouveaux.

Le texte témoigne de cette époque où, malgré la blessure de l’illusion perdue, ma passion pour l’écriture est restée intacte. C’est l’ironie du sort : là où un éditeur avait échoué à me publier, il m’avait offert, bien involontairement, une source d’inspiration inépuisable.

La chanson : Quand le texte trouve sa voix
Des années plus tard, ce texte a pris une nouvelle forme : celle d’une chanson. Car les mots vivent bien au-delà de leur première existence. Ils voyagent, ils mûrissent avec nous, et parfois ils s’incarnent dans une mélodie. Cette chanson est l’héritière de mon indignation de jeunesse, mais elle résonne encore aujourd’hui comme une dénonciation intemporelle des illusions perdues et de la marchandisation de l’art.

Conclusion : Du passé à aujourd’hui
Je suis aujourd’hui âgé de 63 ans. Pourtant, ce texte résonne encore avec force. Non pas par la colère qu’il renferme, mais par ce qu’il représente : une mémoire vive d’un temps où je croyais à la pureté de la littérature, un cri contre ceux qui exploitent les rêves. Il est aussi, en filigrane, une invitation à rester vigilant, mais surtout à ne jamais cesser d’écrire, de créer, et de croire en la sincérité du verbe.

Ainsi, Mirage, orage, éditeur de malheur n’est pas qu’une critique : c’est une profession de foi envers la littérature authentique. Qu’importe les désillusions, la passion, elle, ne connaît ni éditeur véreux ni compte d’auteur.

A toi, éditeur aux dents de requin

À toi, éditeur aux dents de requin

Intro
Un mirage. Une foutue tempête dans un verre sale.
Voilà ce que tu es.

Refrain
Eh, ordure de l’écriture,
prends ce missile-missive dans tes dents !
Avec ce que tu voles,
au moins elles seront en or dur.

Couplet 1
Ta lettre, c’était du maquillage sur un vieux visage.
Un numéro de foire.
Pas une promesse, juste un leurre,
comme ces panneaux “paradis” au bord d’une décharge.

Couplet 2
Moi, pauvre idiot, je croyais encore à la littérature,
aux mots vivants,
à la passion qui te crame la gorge et te fait saigner les doigts.
Mais toi,
tu n’es qu’un foutu commerçant.

Pont 1
J’ai mis ma main dans ta marmite,
et c’est tout un banc de crabes qui m’a pincé les tripes.
Bravo, salaud. Tu as gagné.

Refrain
Eh, ordure de l’écriture,
prends ce missile-missive dans tes dents !
Avec ce que tu voles,
au moins elles seront en or dur.

Pont 2
Je voulais des océans,
des tempêtes, des horizons.
Mais toi, tu m’as balancé sur un radeau pourri
au milieu du grand néant de la médiocrité.

Couplet 3
Ton monde pue le fric.
Tes rêves sont des colonnes Excel.
Pas de feu, pas de vie,
rien que des lignes mortes sur un compte bancaire bien alimenté.

Pont 4
Alors merci pour la leçon, vieux requin.
Je préfère encore crever les mains dans le cambouis
que me noyer dans ton mensonge bien habillé.

Refrain
Eh, ordure de l’écriture,
prends ce missile-missive dans tes dents !
Avec ce que tu voles,
au moins elles seront en or dur.

Outro
Rappelle-toi qu’on ne joue pas avec les mots.
Qu’ils ont un poids, une valeur, un feu.
Et si toi, tu les prostitues,
nous, on les garde vivants.