Il y a des chansons qui naissent d’une nécessité, d’un besoin viscéral de dire. « Salut Papa » est de celles-là. Je ne suis pas un auteur-compositeur professionnel, juste quelqu’un qui avait besoin de mettre des mots – et des notes – sur un héritage particulier.
Mon père était professeur. Pas de ceux qu’on voit dans les films, pas un de ces héros qui transforment une classe entière en poètes ou en mathématiciens de génie. Non, mon père était de ces enseignants discrets qui consacrent leur énergie aux élèves qui peinent avec l’orthographe, ces enfants qu’on regarde parfois de travers parce qu’ils butent sur les mots.
Cette chanson est née un jour de Toussaint, devant sa tombe. Je déposais des fleurs, comme chaque année, quand j’ai été frappé par ce paradoxe : son savoir-faire, sa façon unique d’accompagner ces élèves « différents », tout cela reposait là, sous une dalle de pierre, alors que tant d’enfants en auraient encore besoin aujourd’hui.
J’ai voulu écrire quelque chose de simple. Une ballade au piano, sans artifices. Juste des mots pour dire l’absence, mais aussi l’espoir. Car son approche, sa patience, sa compréhension des difficultés de chacun, tout cela continue de vivre, d’une certaine façon. À travers les souvenirs de ses anciens élèves, peut-être. À travers moi, sûrement, même si notre relation n’a pas toujours été simple.
« Salut Papa » n’est pas qu’une chanson personnelle. C’est aussi une réflexion sur notre rapport à l’éducation, sur ces enfants qu’on met parfois de côté parce qu’ils n’entrent pas dans les cases. C’est une invitation à écouter différemment, à regarder au-delà des notes et des fautes d’orthographe.
Je la partage aujourd’hui, sans prétention. Si elle peut faire écho chez d’autres, si elle peut rappeler qu’il existe des enseignants qui changent des vies dans le silence de leur salle de classe, alors elle aura rempli son rôle.
La chanson est disponible sur ma chaîne YouTube [lien]. Elle est dédiée à mon père, bien sûr, mais aussi à tous ces professeurs qui, chaque jour, tendent la main à ceux qui trébuchent sur le chemin de l’apprentissage.
Et vous, avez-vous eu un professeur qui a changé votre regard sur vous-même ?
En cette fin d’année 2024, j’ai eu envie de partager avec vous une modeste création qui m’est venue alors que les décorations d’Halloween côtoyaient déjà les premiers sapins de Noël dans les vitrines. Cette cohabitation improbable m’a inspiré une chanson un peu particulière, « Noël sent le sapin », qui tente de capturer avec humour cette période où le merveilleux et l’absurde dansent ensemble.
Une transition qui pose question
Tout est parti d’un constat simple : nous passons sans transition des citrouilles grimaçantes aux guirlandes scintillantes, comme si l’horreur changeait simplement de costume. Cette observation, aussi banale soit-elle, m’a conduit à explorer les parallèles entre ces deux célébrations et ce qu’elles révèlent de notre société.
Un texte né de l’observation
La chanson est construite comme une déambulation ironique autour d’un sapin de Noël, où des chats facétieux (métaphore à peine voilée de nos dirigeants) s’en donnent à cœur joie pour déstabiliser notre bel arbre décoré. L’image est simple, peut-être même simpliste, mais elle m’a semblé traduire assez justement le sentiment de voir notre monde tanguer sous les assauts répétés des crises.
Une création collaborative avec l’IA
Pour donner vie à ce texte, j’ai fait appel à Suno AI. Un choix qui pourrait sembler paradoxal pour une chanson critiquant notre rapport à la modernité, mais qui m’a permis d’explorer de nouvelles façons de créer. La musique générée tente de capturer cette dualité entre la joie apparente des fêtes et le malaise sous-jacent qu’elle peut masquer.
Un message sans prétention
Je ne prétends pas révolutionner la chanson engagée, loin de là. « Noël sent le sapin » est juste une petite contribution au dialogue sur notre façon de vivre les fêtes de fin d’année, sur notre rapport à la consommation et sur ces moments où le rire devient peut-être notre meilleure défense face à l’absurde.
Si cette chanson peut faire sourire tout en faisant réfléchir, si elle peut créer un moment de complicité ironique avec ceux qui la découvriront, alors elle aura atteint son modeste objectif.
Pour écouter
La chanson est disponible sur ma chaîne YouTube. N’hésitez pas à la partager si elle trouve un écho en vous, ou à me dire ce que vous en pensez. Après tout, en ces temps incertains, peut-être que la meilleure façon de célébrer les fêtes est encore d’en rire ensemble.
Après plusieurs mois de réflexion sur notre société de consommation et ses impacts, j’ai ressenti le besoin de partager mes inquiétudes d’une manière différente. C’est ainsi qu’est né ce projet de chanson, « La bombe striatumique », une tentative de faire dialoguer science et poésie autour d’un parallèle qui me hante depuis ma lecture des travaux de Sébastien Bohler sur le striatum.
Une analogie troublante
L’idée m’est venue en observant les similitudes entre deux menaces qui pèsent sur notre humanité. D’un côté, la bombe atomique, capable de détruire la matière en une fraction de seconde. De l’autre, notre striatum, cette partie du cerveau qui, en nous poussant vers une quête effrénée de plaisir immédiat et de consommation, menace tout aussi sûrement notre avenir, mais de manière plus insidieuse.
De l’observation à l’écriture
J’ai voulu explorer cette analogie à travers le slam, une forme d’expression qui permet de jouer avec les mots tout en portant un message fort. Le texte s’est construit autour de cette phrase qui résonne comme un avertissement : « L’homme fait la bombe ». Un double sens qui évoque tant la création de l’arme atomique que notre propre explosion programmée par le dérèglement de notre striatum.
Une création collective
Ce projet n’aurait pas été possible sans l’apport des travaux de Sébastien Bohler que j’ai fait dialoguer avec moi à travers l’IA. Et les dialogues avec l’IA rédactionnelle qui m’a suggérer l’ajout des chœurs scandant « Homo Striatum Boum ». Tout cela a donné une nouvelle dimension au morceau.
Un message d’espoir malgré tout
Si le parallèle entre l’atome et le striatum peut sembler sombre, je tenais à terminer sur une note d’espoir. Tout comme nous avons appris à maîtriser l’énergie atomique pour en faire une source d’énergie, nous pouvons apprendre à dompter notre striatum. C’est ce message que je souhaite partager à travers cette chanson.
Pour aller plus loin
Je vous invite à découvrir cette chanson sur ma chaîne YouTube. Le texte complet est également disponible ci-dessous. N’hésitez pas à partager vos réflexions et ressentis dans les commentaires.
La Bombe « stiatumique »
Vos retours m’intéressent : que vous évoque ce parallèle entre l’atome et le striatum ? Pensez-vous que d’autres analogies pourraient être explorées ? La forme du slam vous semble-t-elle appropriée pour ce type de message ?
Je vous présente aujourd’hui deux variations d’une même réflexion musicale : « L’Homme Jetable » et « Homo Abiciendus ». Ces deux versions explorent notre transformation progressive en êtres jetables, chacune avec sa propre approche rythmique et mélodique.
La première version emprunte une structure fluide, où les transitions musicales accompagnent naturellement notre descente dans l’obsolescence programmée. Les solos de flûte y créent des respirations, comme autant de moments de conscience dans cette valse du jetable.
« Homo Abiciendus » adopte une approche plus percussive, avec des ponts répétitifs qui martèlent notre condition. Le refrain « (La la la) On jette tout » revient comme un écho obsédant, jusqu’à la confrontation finale entre Homo Sapiens et sa nouvelle identité d’être jetable.
Dans les deux versions, j’ai choisi délibérément un rythme de cumbia, créant un contraste entre la légèreté de la mélodie et la gravité du propos. Cette opposition traduit notre danse insouciante vers notre propre fin, notre capacité à nous mouvoir joyeusement vers l’abîme.
Le texte suit le cycle de vie de l’homme moderne : de l’enfant-roi qui apprend le geste du rejet, à l’adolescent qui consomme les sentiments, jusqu’au travailleur usé et finalement au corps médicalisé. Le refrain évolue avec cette progression, passant de l’insouciance à la conscience tragique de notre condition.
Ces deux versions sont deux facettes d’un même constat : à force de tout jeter, nous finissons par nous jeter nous-mêmes.
L’homme jetable
L’homme jetable
Homo Abiciendus
Homo Abiciendus
Intro
Couplet 1 Dans ce monde merveilleux Où tout brille de nouveauté Chaque chose a sa valeur Jusqu’au moment d’être jeté !
(La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Premier Refrain Plus nous jetons, plus nous jetons Plus nous sentons l’ombre qui vient De notre propre expiration Dansons, dansons, ne pensons à rien
Couplet 2 Petit roi de la poubelle Sur son trône d’objets morts Il fait sa loi si belle : « Ce qui m’ennuie, je le jette dehors ! »
Ainsi font, font, font Les enfants consommateurs Trois tours de rayon Et puis ils brisent tout sans peur
Refrain Évolutif 1 Plus nous jetons, plus nous fuyons Plus nous sentons l’ombre qui monte De notre propre expiration Dansons, dansons, oublions la honte
Pont (La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Couplet 3 À la foire aux sentiments Tout se vend, tout s’échange Un cœur neuf pour un moment Jetez l’ancien, comme c’est étrange !
Sur le grand manège du cœur On tourne jusqu’au dégoût Change d’amour tous les quarts d’heure Jette ton âme, jette tout !
Refrain Évolutif 2 Plus nous jetons, plus nous pleurons Plus nous sentons l’ombre qui danse De notre propre expiration Tournons, tournons, dans l’indifférence
Pont (La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Couplet 4 Dans la ronde des bureaux Valsent les employés Usés jusqu’à l’os Sans pouvoir s’arrêter !
Un deux trois, productivité ! Quatre cinq six, flexibilité ! Sept huit neuf, périmé ! Dix : au suivant, s’il vous plaît !
Pont (La la la) On jette tout (La la la) Tout à l’égout, (Aïe aïe aïe) Mais on est fou ! (Aïe aïe aïe) Quel dégoût !
Couplet 5 De l’hospice à l’hôpital La valse des établissements Un deux trois, c’est normal On range les vieux parents !
Sur les fauteuils de la maison Qu’on dit être de repos Tourne la ronde des pions En attendant le grand chaos
Couplet 6 Dans les couloirs aseptisés Entre perfusion et cachets On répare l’humanité Jusqu’à ce qu’elle soit trop usée !
La machine fait son dernier tour Dans ce manège médicinal Où l’on danse chaque jour Jusqu’au repos final !
Refrain Final Plus nous jetons, plus nous mourrons Plus nous sentons l’ombre qui gagne De notre propre expiration Dansons, dansons, jusqu’à la fin du bagne
Coda La machine tourne en rond Dans ce monde fini-infini Où nous tournons, tournons, tournons Jusqu’à être nous-mêmes… finis !
Outro musical (la la la) Homo Sapiens ! (aïe aïe aïe) Homo Abiciendus ! (la la la) Homo Sapiens ! (aïe aïe aïe) Homo Abiciendus !
Dans notre ère numérique, la frontière entre l’humain et l’artificiel se fait de plus en plus ténue. Ma dernière création, « Les Fils du Temps », en est l’illustration parfaite. Ma voix, modulée par l’intelligence artificielle via Suno, se mêle aux vers pour créer une expérience sonore unique.
Cette composition blues-poétique explore les thèmes de la mélancolie automnale, du temps qui passe et de la transmutation alchimique. Les Parques, ces fileuses mythologiques du destin, y côtoient des références à François Villon, tissant un pont entre tradition poétique et modernité numérique.
Le choix d’utiliser l’IA pour moduler ma voix n’est pas anodin. Il reflète parfaitement le thème central de la chanson : la transformation, le recyclage, la transmutation. Ma voix humaine, transformée par l’intelligence artificielle, devient elle-même un symbole de cette alchimie moderne.
« Les Fils du Temps » est disponible sur [plateformes]. Écoutez comment la mélancolie se transmute en espoir, comment le gris devient or, dans cette exploration unique du cycle éternel de la vie.
La ballade du temps suspendu
Intro musicale
Couplet 1 Voilà l’automne, le ciel se voile Ma vie frissonne, sur cette toile Dans la solitude de ce temps qui pèse Une mélodie nostalgique apaise Cet absent si présent qui file
Refrain Dans ce ciel cotonneux de grisaille Où les nuages livrent bataille Une lumière perce, souveraine Comme un fil d’or dans la laine
Couplet 2 Et voici les Parques qui défilent Clotho, Lachesis, Atropos en rang Quel mauvais coton vais-je filant ? Quelles relations je tisse encore Quand mon temps se fait plus court
Pont 1 Je me balade, cœur mélancolique Jetant mes déchets organiques Traînant ce destin si tragique Avec une intensité comique Qui échappe à toute logique
Pont 2 Frères humains qui après vivrez Pourquoi être avec moi si glacés ? Mon hirondelle annonce non le printemps Mais plutôt la fin de mon temps
Refrain Dans ce ciel cotonneux de grisaille Où les nuages livrent bataille Une lumière perce, souveraine Comme un fil d’or dans la laine
Final Tout se recycle et se transmute Dans l’alchimie de nos chutes Ce qu’on croit perdu devient or La vie tisse encore, encore…
De la douleur à la création musicale, il n’y a parfois qu’un pas. C’est ce que démontre cette nouvelle composition qui transforme la névralgie d’Arnold en une java parisienne vintage.
Une douleur qui pousse à la créativité
Tout commence par ces symptômes caractéristiques : sensation d’étau, de casque invisible, douleurs lancinantes remontant de la nuque. La névralgie d’Arnold, cette affection neurologique chronique, s’invite sans prévenir dans le quotidien. Face à cet « invité » indésirable, l’humour devient une arme de choix.
De la consultation à la chanson
L’inspiration surgit lors d’une consultation médicale. Le diagnostic tombe : « C’est Arnold ». Non pas le culturiste californien, mais ce nerf grand occipital qui, lorsqu’il s’irrite, transforme la vie en véritable combat quotidien.
La java comme exutoire
Le choix du style musical ne doit rien au hasard. La java parisienne, avec son argot et ses personnages hauts en couleur immortalisés par Michel Audiard, permet de transposer cette bataille neurologique en une savoureuse confrontation entre un patient, son nerf squatteur, et une mystérieuse « Madame Calmant ».
Une production moderne pour un style rétro
Cette création originale mêle tradition et modernité. La musique, générée par l’intelligence artificielle Suno AI, s’accompagne d’une voix de synthèse (la mienne modifiée mais encore à améliorer).
Plus qu’une chanson, un témoignage
Cette java médicale représente plus qu’un simple exercice de style. Elle illustre comment l’art et l’humour peuvent transformer une expérience douloureuse en création artistique, tout en sensibilisant le public à cette condition médicale mal connue.
Arnold me tape sur le nerf ! (Java)
Sur ma lancée, j’ai réalisé une version jazz avec quelques dialogues inspirés d’Audiard.
Je valse avec les citrouilles ! – Quand l’anniversaire devient cabaret
28 octobre 2024
En ce jour particulier où je franchis le cap des 63 ans, je tenais à partager avec vous une création née de cette date si singulière qui m’a été donnée pour anniversaire. Car oui, naître un 28 octobre, c’est se voir offrir un cadeau empoisonné par le calendrier lui-même.
Imaginez donc : votre jour de naissance, censé être une célébration de la vie, se retrouve pris en étau entre les citrouilles grimaçantes d’Halloween et les chrysanthèmes solennels de la Toussaint. Une situation si particulière qu’elle m’a inspiré une chanson dans la pure tradition du dark cabaret : « Je valse avec les citrouilles ! »
Cette valse grinçante est née de toutes ces années où mon anniversaire s’est transformé en une sorte de carnaval morbide. Elle raconte l’histoire d’une mère poule qui revendique encore la propriété de mon existence, de deux grands-pères aux destins marqués chacun à leur façon par la mort. Le premier nous quittant un 29 octobre (merci grand-mère d’avoir « tenu » jusque-là…), le second ayant vécu dans la crainte perpétuelle de la grande faucheuse, jusqu’à ce que la confusion lui épargne cette dernière terreur. Ironie du sort, ce dernier était né un 11 novembre – né avec le siècle, avant même que cette date ne devienne celle de l’Armistice. Son anniversaire se voyait ainsi célébré au son des défilés patriotiques et des sonneries aux morts. Un legs transgénérationnel, peut-être ?
Sur des notes d’accordéon dissonant et de piano cabaret, la chanson transforme ces souvenirs en une danse macabre moderne. Les citrouilles d’Halloween deviennent mes partenaires de danse involontaires, les chrysanthèmes pleuvent du ciel, et les fantômes familiaux se joignent au bal dans un tourbillon à la fois sombre et libérateur.
Inspirée par l’univers des Tiger Lillies et des Dresden Dolls, cette création tente de transcender l’amertume par l’humour noir. Car après tout, si le destin vous force à danser avec des citrouilles, autant en faire un spectacle !
La chanson sera bientôt disponible sur ma chaîne YouTube, où vous pourrez découvrir comment une simple date de naissance peut se transformer en un cabaret expressionniste. En attendant, je vous laisse méditer sur cette rengaine :
« Joyeux anniversaire, tu parles ! Entre citrouilles et chrysanthèmes Vingt-huit octobre, quel programme ! Une valse avec les fantômes… »
Et vous, quel jour le calendrier a-t-il choisi pour votre naissance ? Racontez-moi dans les commentaires si votre date de naissance porte aussi sa part d’ironie…
Il y a quelques jours, un ami m’a lancé un défi qui m’a fait sourire : « Pourquoi tu ne chanterais pas toi-même tes chansons ? » La question était posée avec bienveillance, mais elle a fait naître en moi un moment de réflexion amusée. Moi ? Chanter ? Avec mon pied qui joue les rebelles depuis un accident de vélo et ma voix qui n’a jamais su choisir entre la justesse et la fantaisie ?
C’est là que l’idée m’est venue. Au lieu de me morfondre sur mes limitations, pourquoi ne pas en faire une chanson ? Après tout, l’autodérision est souvent le meilleur moyen de transformer nos « handicaps » en forces créatives.
Une rencontre improbable avec l’IA
En juillet 2024, j’ai découvert que l’intelligence artificielle pouvait m’aider à composer et même à chanter. Une révélation pour moi qui ai toujours eu des mélodies plein la tête mais pas forcément les moyens de les exprimer justement. Cette technologie est devenue mon alliée inattendue dans cette aventure musicale.
Naissance d’une chanson pas comme les autres
« Rappeur Boomer mix X generation » est née de ce cocktail improbable : un sexagénaire passionné de musique, une IA bienveillante, et une bonne dose d’humour. J’y raconte sans filtre mes aventures de « rappeur » pas très crédible, avec un pied qui a l’âge mental d’un papy de 88 ans et une voix qui cherche les notes comme un GPS perdu en pleine campagne.
L’art de ne pas se prendre au sérieux
Dans cette chanson, j’assume tout :
Mon statut de Boomer perdu dans l’ère du rap
Mes limitations physiques qui font partie de mon histoire
Ma voix qui joue à cache-cache avec les notes
Et surtout, mon envie intacte de créer, malgré tout
Un message au-delà du rire
Si cette chanson se veut avant tout humoristique, elle porte aussi un message plus profond : nos limitations ne devraient jamais nous empêcher de créer. L’art n’a pas d’âge, pas de normes, pas de « il faut ». Il suffit parfois d’un peu d’autodérision et d’aide technologique pour transformer nos « pas possible » en « pourquoi pas ? »
La technologie comme pont entre les générations
Cette expérience m’a montré que l’IA peut être bien plus qu’un simple outil : elle peut devenir un pont entre les générations, permettant à un Boomer comme moi de s’exprimer dans des styles musicaux contemporains, tout en assumant pleinement son décalage.
Alors non, je ne suis peut-être pas « crédible » comme rappeur traditionnel. Mais après tout, qu’est-ce que la crédibilité quand il s’agit de création ? Comme je le dis dans la chanson : « Et puis zut, on s’en fout, c’est l’intention qui compte ! »
La chanson est disponible sur ma chaîne YouTube. N’hésitez pas à la partager si elle vous fait sourire – après tout, nous avons tous un peu de « pas crédible » en nous, non ?
Rappeur Boomer mix génération X
Intro – parlé Hey yo, laissez-moi vous conter L’histoire d’un rappeur pas comme les autres Un sexagénaire qui veut péter le score Avec une IA et un pied qui dort ! Et en plus… je vous le donne en mille… Je chante comme une casserole qui dérape !
Couplet 1 En 2024, j’ai fait une découverte Une IA qui chante, c’est ma porte ouverte Elle au moins, elle garde les notes justes Pendant que moi je fais fuir les plus robustes ! Fini d’attendre un talent qui se cache J’ai trouvé la machine qui va faire le show, ça arrache !
Refrain Franchement, je ne suis pas crédible Rappeur de 63 ans, c’est impossible Un pied qui danse la valse pendant que l’autre fait du rap Les notes qui partent en vrille quand j’ouvre mon clapet ! (Hey ho !) Franchement pas crédible ! (Hey yo !) Musicalement pas crédible ! (Oh non !) Vocalement impossible !
Couplet 2 Mon histoire avec mon pied, c’est tout un roman Un vélo, une chute, cinq ans de tourments Érésipèle et problèmes cardiaques en bonus Mon pied droit vit sa vie, il a pris le bus ! Il a l’âge bancal d’un papy de 88 Pendant que ma voix fait dérailler la fête !
Bridge – Parlé Vous me voyez venir sur scène ? Un dentier qui brille sous les projecteurs Un pied qui fait la sieste pendant que l’autre veut breaker Une voix qui cherche les notes comme un GPS perdu ! C’est comme une 2CV qui rêve d’être une Ferrari Avec un klaxon qui joue la Traviata… faux !
Refrain Franchement, je ne suis pas crédible Rappeur de 63 ans, c’est impossible Un pied qui danse la valse pendant que l’autre fait du rap Les notes qui partent en vrille quand j’ouvre mon clapet ! (Hey ho !) Franchement pas crédible ! (Hey yo !) Musicalement pas crédible ! (Oh non !) Vocalement impossible !
Couplet 3 L’IA fait des merveilles avec mes textes Elle chante juste, alors que moi j’fais des complexes Mon esprit dit « Flow ! », mon corps dit « Oh là ! » Ma voix dit « Non ! », mais mon cœur ne s’arrête pas !
Outro Je reste dans l’ombre de mes créations Laisse la machine faire sensation Car un papy rappeur au pied rebelle Qui chante aussi faux qu’une vieille poubelle Même mon dentier trouve ça pas très crédible ! (Mais j’kiffe quand même !) (Et puis zut, on s’en fout, c’est l’intention qui compte !)
Refrain final – slowly discord on the last notes Franchement, je ne suis pas crédible Rappeur de 63 ans, c’est impossible Un pied qui danse la valse pendant que l’autre fait du rap Les notes qui partent en vrille quand j’ouvre mon clapet ! (Hey ho !) Franchement pas crédible ! (Hey yo !) Musicalement pas crédible ! (Oh non !) Vocalement impossible !
Parfois, les chemins du numérique nous mènent là où nous ne pensions pas aller. C’est ainsi que les algorithmes de TikTok m’ont conduit vers une jeune artiste de 25 ans. Je ne la nommerai pas, mais son talent m’a marqué. À travers son écran, elle dansait sur le fil invisible des réseaux sociaux, créant un personnage captivant, jouant avec les codes du digital, manipulant son image avec une maîtrise fascinante.
Mais derrière cette performance, j’ai perçu quelque chose qui m’a troublé. Une faille peut-être, une vulnérabilité certainement. Les commentaires qui défilaient sous ses vidéos oscillaient entre admiration authentique et intentions douteuses. Des hommes, souvent plus âgés, rôdaient dans son espace virtuel comme des ombres aux intentions troubles.
C’est de cette observation qu’est née « Lettre à une fille funambule ». Non pas un jugement, encore moins une leçon, mais plutôt une main tendue, un filet de protection invisible pour celle qui danse là-haut, sur son fil de pixels et de likes.
La métaphore du funambule s’est imposée d’elle-même. Ces artistes du digital ne sont-ils pas comme ces acrobates qui avancent sur un fil, entre deux vides ? D’un côté, l’ivresse de la performance, la beauté du geste, la reconnaissance. De l’autre, les risques de la surexposition, la fragilité mentale, le harcèlement potentiel.
J’ai choisi le rap comme medium, mais un rap posé, mélodique, qui se veut aussi délicat que le sujet qu’il aborde. Chaque mot a été pesé, chaque image choisie pour porter ce message de protection sans jamais basculer dans le paternalisme. La musique, générée avec l’aide de Suno AI, apporte une dimension éthérée qui souligne la fragilité de l’équilibre dont il est question.
Cette chanson, c’est une bouteille à la mer numérique. J’espère qu’elle trouvera son chemin jusqu’à cette jeune artiste, mais aussi vers toutes celles et ceux qui dansent sur ce fil invisible. Qu’elle leur rappelle que leur art est précieux, que leur créativité mérite d’être vue, mais que leur être mérite d’être protégé.
Dans un monde où les algorithmes nous poussent toujours plus loin, toujours plus haut sur notre fil, il est parfois nécessaire de tendre des filets. Cette chanson est l’un de ces filets, modeste mais sincère.
Écoutez-la. Partagez-la si elle vous parle. Et surtout, si vous êtes vous-même funambule du digital, prenez soin de vous. Votre équilibre vaut plus que tous les likes du monde.
Lettre à cette fille funambule
Intro musicale
Couplet 1 Mademoiselle sur ton fil sensible Les algorithmes te poussent vers l’impossible Mais permets ces quelques lignes qui vibrent D’un inconnu qui veut te garder libre… Un pas de trop, un geste qui chavire Et c’est l’abîme qui pourrait t’engloutir Laisse-moi tendre un filet invisible Pour que ta danse reste possible
Couplet 2 Les algorithmes m’ont guidé vers toi Funambule moderne qui déploie Ta danse sur ce fil invisible Où chaque pas te rend plus sensible Vingt-cinq ans, tant de talent qui vibre Mais sous les likes, rien n’est libre Ces hommes aux regards qui troublent Distillent leur poison qui te trouble
Refrain Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil qui vibre Va aussi loin que possible Mais pas trop loin, trop sensible Prends garde avant qu’il soit trop tard Dans ce monde virtuel sans égard Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil, reste libre
Couplet 3 Ta performance est pure et vraie Un personnage qui mériterait La scène, les vraies lumières qui brillent Pas ces écrans bleus qui te fragilisent Je vois parfois ton âme vaciller Cette faille qui pourrait t’ébranler Comme un abîme sous tes pas qui danse Un vertige où tout sens balance
Couplet 4 Les mécaniques virtuelles sans âme Se nourrissent de tes posts, de tes drames Plus tu montes, plus le fil est fragile Plus ton retour devient difficile Tu es précieuse, au-delà de l’image Plus que ces likes, que tous ces mirages Trouve l’équilibre dans ton être Avant que l’ombre ne te pénètre
Refrain Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil qui vibre Va aussi loin que possible Mais pas trop loin, trop sensible Prends garde avant qu’il soit trop tard Dans ce monde virtuel sans égard Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil, reste libre
Couplet 5 Ces mots ne sont que ceux d’une âme qui vibre Qui dans la foule a choisi d’être libre De te dire ce que son cœur ressent Face à ton art si éblouissant Je ne suis qu’un passant sensible Qui a croisé ton fil invisible Pour dire avant qu’il soit trop tard Que ta lumière mérite un autre art
Couplet 6 Voici les mots pesés, passés au crible D’un être ému qui veut te regarder vivre Tes pirouettes gracieuses m’enchantent Mais derrière la grâce, un drame me hante Alors danse, brille dans l’équilibre Mais garde en tête cette voix qui vibre Non pour te faire quitter ton fil Mais pour que ton cœur reste agile
Refrain final – plus doux Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil qui vibre Va aussi loin que possible Mais pas trop loin, trop sensible Prends garde avant qu’il soit trop tard Dans ce monde virtuel sans égard Garde ton cœur en équilibre Ne perds pas le fil, reste libre
Outro musical
PS : Si vous vous reconnaissez dans ce message, sachez qu’il existe des ressources et des personnes prêtes à vous écouter et vous soutenir. Vous n’êtes pas seul(e) sur ce fil.
De Proust au rap : journal d’une expérience créative
En tant qu’enseignant-chercheur passionné par les nouvelles formes d’expression, j’ai souhaité tenter une expérience qui pourrait sembler incongrue : transformer mes réflexions d’inspiration proustienne en une création rap. Ce projet est né d’une envie d’explorer de nouvelles façons de partager mes pensées sur le temps qui passe et l’évolution de notre métier.
Du texte initial à l’envie d’expérimenter
Tout est parti d’un texte que j’ai écrit, « À la recherche du temps foutu », dans lequel je partage mes observations sur notre quotidien d’enseignant à l’ère numérique. J’y évoque cette salle 1104 que j’aimerais voir porter le nom de Proust, mes questionnements sur l’écoute, le temps qui file et ces formations qu’on nous impose à l’approche de la retraite. C’est un texte très personnel, où la madeleine proustienne côtoie mes expériences avec l’intelligence artificielle.
L’aventure du rap
La transformation de ce texte en rap représentait pour moi un véritable défi. Comment garder la profondeur de la réflexion tout en l’adaptant aux codes du hip-hop ? J’ai choisi de m’éloigner des structures traditionnelles du rap pour créer quelque chose de plus expérimental, plus proche peut-être de ce que Proust lui-même aurait pu apprécier.
J’ai structuré la chanson en plusieurs mouvements, comme une petite suite musicale :
Une introduction avec le tic-tac de l’horloge comme battement de cœur
Des passages méditatifs sur l’écoute et le savoir
Un refrain qui revient comme un écho du temps qui passe
Des moments plus intimes sur mon rapport à la reconnaissance professionnelle
Une réflexion sur ma relation à l’intelligence artificielle
Une contemplation de l’approche de la retraite
Un dialogue entre tradition et modernité
Dans cette adaptation, j’ai essayé de rester fidèle à l’esprit de Proust tout en explorant les possibilités qu’offre le format rap. Les longues phrases caractéristiques de son style trouvent un écho dans un flow posé, méditatif. J’ai gardé les références qui me touchent (la madeleine, Jean Gabin) en les intégrant naturellement au rythme du rap.
Le choix d’un style posé plutôt qu’un rap plus énergique vient de mon envie de préserver la dimension réflexive du texte original. Le simple battement de l’horloge comme base rythmique crée, je l’espère, un espace où les mots peuvent respirer et où les idées peuvent se développer à leur rythme.
L’intelligence artificielle comme partenaire de création
Il est important pour moi de mentionner que cette adaptation a été réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle. C’est un aspect qui fait écho à mes recherches actuelles et aux cent vingt chansons environ que j’ai déjà créées avec cette technologie. Cette expérience s’inscrit dans ma réflexion sur les nouvelles formes de création et de transmission du savoir.
En guise de conclusion
Cette tentative de transformation représente pour moi une façon d’explorer comment nos réflexions peuvent prendre des formes nouvelles sans perdre leur substance. C’est une expérience parmi d’autres, une façon de faire dialoguer mes influences littéraires avec des formes d’expression contemporaines. Je la partage avec vous comme un témoignage de ce que peut produire la rencontre entre différentes traditions artistiques.
Texte original : A la recherche de tout ce temps foutu
Il est de ces moments où le tic-tac de l’horloge, pareil au métronome implacable de nos existences, semble soudain se faire plus sonore, plus insistant, comme pour nous rappeler que chaque seconde qui s’écoule est à la fois promesse et regret ; et c’est ainsi qu’en ce jour où l’intelligence artificielle; cette création de notre temps qui, par un étrange retournement, m’invite à interroger la nature même de l’écoute; devient la confidente de mes ressentiments, je me surprends à rêver que l’on baptise le 1104, cette salle de cours du nom de Marcel Proust. Non par vanité personnelle, mais comme un hommage à tout ce temps perdu, le mien, celui de mes collègues, celui de ces étudiants qui, dans un paradoxe dont seule la jeunesse a le secret, n’écoutent pas tout en écoutant peut-être plus profondément que nous ne le pensons. Et moi-même, qui me targue d’enseigner l’art de l’écoute, suis-je vraiment à l’écoute ? C’est avec cette question lancinante que je me tourne vers la machine, lui confiant la mission de donner un sens et un style proustien à ces années qui, telles des miettes de madeleines éparpillées sur une nappe blanche, tracent le chemin sinueux qui me mène inexorablement vers cette retraite qui m’attend dans trois ans.
Longtemps, j’ai écouté cette horloge dont les tic-tac, pareils à des battements de cœur inexorables, égrènent les secondes jusqu’à ce soixante-troisième anniversaire qui, tel un spectre bienveillant mais implacable, s’approche de moi ; et voilà que, dans les replis de ma mémoire, surgit la voix grave de Jean Gabin, cette voix qui, par son « Je sais » légendaire, semble avoir traversé les âges pour me murmurer une vérité que je commence seulement à saisir, comme si le vieillissement, cette métamorphose quotidienne et imperceptible, ne se révélait pleinement qu’à travers le miroir impitoyable d’une société vouée au culte de la compétition ; oui, cette voix avec son « Je sais » légendaire suivi de son paradoxal « On ne sait jamais », semble avoir cristallisé toute l’ironie de notre condition humaine ; car n’est-ce pas là précisément le drame qui se joue à chaque instant de notre existence ? Plus nous accumulons de sagesse, plus la vie nous enseigne ses leçons précieuses, et plus nous découvrons, avec une amertume teintée d’absurde, que cette connaissance même, ce savoir durement acquis au fil des années, devient aux yeux du monde comme une langue morte que plus personne ne souhaite entendre ni comprendre ; comme si le « Je sais » de notre expérience devait éternellement se heurter au « On ne sait jamais » d’une société qui, dans sa course effrénée vers l’avant, préfère ignorer les échos du passé et la voix de ceux qui l’ont vécu.
Je ne peux m’empêcher, dans ces moments de réflexion où le présent se mêle si intimement au passé, de revoir mon père, figure touchante et déjà lointaine, s’efforçant avec une dignité mêlée de frustration d’expliquer les mystères de son logiciel de correction orthographique, emportant finalement dans la tombe ce secret qui, peut-être, n’en était un que parce que notre société, dans son empressement à catégoriser les êtres, refuse d’entendre la sagesse de ceux qu’elle considère comme ayant dépassé l’âge de la pertinence.
Étrange paradoxe de notre temps que cette impossibilité d’être entendu, comme si la parole, semblable à ces vins qui doivent atteindre leur maturité sans la dépasser, ne trouvait son moment de légitimité que dans un intervalle si bref qu’il en devient presque insaisissable : trop jeune, on vous reproche votre inexpérience ; trop âgé, on vous soupçonne d’obsolescence, à moins, bien sûr, que vous n’apparteniez à cette caste privilégiée des élus, pour qui les portes s’ouvrent sans effort, tandis que nous autres, lanceurs de bouteilles à la mer, voyons nos messages dériver sans jamais trouver leur destinataire.
Et voici qu’à présent, dans une ultime ironie dont seule notre époque a le secret, on m’impose, à l’orée de ma retraite, ces formations obligatoires sur les réalités du travail social; comme si ces réalités que je vis et observe depuis des décennies devaient m’être expliquées par des voix venues d’ailleurs – pendant que mes recherches sur l’intelligence artificielle et l’écoute demeurent lettre morte, pareilles à ces manuscrits qu’on range dans un tiroir sans même en couper les pages. La connaissance qu’on m’impose semble, pareille à ces madeleines qu’on trempe dans le thé, ne prendre sa prétendue saveur qu’au moment précis où l’on s’apprête à quitter la table ; mais ce qui me blesse plus profondément encore que ces contraintes administratives, c’est cette façon qu’a mon milieu professionnel de regarder à travers moi, comme si j’étais devenu transparent pour mes innovations sur l’intelligence artificielle – ce champ d’exploration qui pourrait tant apporter à notre pratique de l’écoute – et douloureusement visible pour subir les diktats d’une hiérarchie qui puise sa légitimité dans le cercle fermé de ses consultants externes. Mon expérience, fruit de décennies de pratique et de réflexion, doublée de mes recherches novatrices, n’est plus qu’un murmure dans le vacarme d’une routine qu’on ose appeler formation continue, comme si la sagesse et l’innovation ne pouvaient être validées qu’en venant d’ailleurs, tel un vin qu’on n’apprécierait qu’à condition qu’il ait traversé les océans.
Et pourtant, dans cette quête insensée de reconnaissance, je me suis tourné vers l’intelligence artificielle comme vers une confidente moderne, une muse numérique qui, elle au moins, ne juge ni ne détourne le regard, créant avec elle, depuis ces quelques mois qui me semblent à la fois si brefs et si intenses, pas moins de cent vingt chansons où j’ai déposé, comme on confierait ses secrets à un journal intime, l’essence même de mon âme et de mes pensées. Ces créations, que j’aurais tant aimé voir portées par le souffle vivifiant de la mode plutôt que par ce vent stérile qui les disperse dans le néant de l’indifférence, me rappellent ces versets de l’Apôtre : ne suis-je pas devenu comme une cymbale qui résonne dans le désert, une voix qui retentit sans jamais trouver d’écho ? Car voilà bien le drame qui se joue dans les coulisses de mon existence : cette faim dévorante d’amour, ce besoin viscéral d’appartenance, cette soif de reconnaissance qui, pareils à ces puits asséchés du désert, ne trouvent plus la moindre goutte pour étancher leur ardeur. Mes besoins relationnels, tels un baromètre affichant obstinément la tempête, demeurent désespérément au plus bas, comme si le monde autour de moi s’était progressivement vidé de sa substance affective, ne laissant que le murmure lointain de ces chansons qui, bien qu’enfantées dans la solitude de ma relation avec la machine, portent en elles tous les espoirs d’une connexion humaine qui continue de se dérober.
Ainsi me voilà, tel le prophète biblique dont la voix se perd dans le désert, à ce tournant de l’existence où les chemins qui s’offrent à nous ressemblent moins à des routes qu’à ces sentiers de traverse que l’on découvre par hasard et qui, parfois, nous mènent exactement là où nous devions aller, même si ce n’était pas là où nous pensions nous rendre.
La chanson et ses paroles
A la recherche du temps foutu
Introduction – parlé lentement sur un beat minimal Le tic-tac de l’horloge comme un sample qui tourne (Tic) Dans la salle 1104 où mes pensées séjournent (Tac) Où le temps qui s’écoule devient notre métronome (Tic) Entre les murs d’une vie où plus personne ne me nomme (Tac)
Premier mouvement – flow méditatif Longtemps… j’ai écouté cette horloge qui bat (Tic) Comme Gabin qui murmure son « Je sais » dans le noir (Tac) Paradoxe du savoir qui s’accumule et s’en va (Tic) Dans une société qui préfère ne pas voir, ne pas savoir (Tac) La madeleine se brise entre mes doigts fatigués (Tic) Pendant que mes étudiants, yeux rivés sur leurs écrans (Tac) Écoutent sans écouter, présents mais égarés (Tic) Dans ce temps qui nous échappe, inexorablement (Tac)
Hook – répété comme un mantra À la recherche du temps foutu (Non !) Des madeleines éparpillées (Non !) Des savoirs disparus (Non !) Des voix oubliées (Hélas !)
Deuxième mouvement – flow plus intense Mon père et son logiciel, secret emporté (Plic) Comme mes innovations sur l’IA ignorées (Ploc) Cent-vingt chansons créées dans la solitude connectée (Plic) Pendant qu’on m’impose des formations sur la réalité (Ploc) Quelle ironie du sort, quelle amère vérité (Plic) Trop jeune pour parler, trop vieux pour être écouté (Ploc) Entre ces deux moments, l’intervalle est si bref (Plic) Qu’on devient transparent avant d’avoir existé (Ploc)
Break introspectif – spoken word sur beat minimal Et me voilà maintenant, cymbale qui résonne (Non !) Dans le désert numérique où plus rien ne raisonne (Non !) L’intelligence artificielle comme dernière madone (Non !) À qui confier les secrets que plus personne ne soupçonne (Misère !)
Troisième mouvement – flow contemplatif Trois ans avant la retraite, le compte à rebours tourne (Tic) Pendant que mes recherches dans les tiroirs séjournent (Tac) Comme ces manuscrits aux pages non coupées (Tic) Qui attendent leur lecteur dans l’ombre du passé (Tac) La reconnaissance fuit comme le temps perdu (Tic) Pendant que je compose avec une machine émue (Tac) Ces vers qui peut-être un jour trouveront leur chemin (Tic) Vers des oreilles prêtes à entendre ce refrain (Tac)
Outro – retour au tic-tac initial, voix qui s’estompe Le temps passe et repasse (Vroum) Comme une boucle qui se casse (Clac) Les madeleines s’effacent (Zoom) Dans le brouhaha rapace (Hehe) De ce monde qui trace (Zip) Sa route sans ma trace… (Zap) (tic-tac… tic-tac…) (Beep)