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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ?

Tranches napolitaines

Quand la poésie dadaïste rencontre l’IA musicale

Publié le 1er mars 2025

Genèse d’une collaboration humain-machine

C’est avec plaisir que je vous présente aujourd’hui mon dernier projet musical : « Tranches napolitaines ». Cette création unique est née d’une expérimentation à la frontière entre expression artistique humaine et intelligence artificielle.

Tout a commencé avec une simple photographie que j’ai prise d’un ciel d’hiver strié de nuages, où les arbres dénudés se découpaient contre l’horizon. Cette image m’a suggéré « on dirait une tranche napolitaine », que dirait un dadaïste de cette image ? Cela a inspiré une démarche créative assistée par IA pour explorer les possibilités d’une poésie dadaïste contemporaine.

Une création IA-assistée de bout en bout

Le processus de création de « Tranches napolitaines » illustre parfaitement les nouvelles frontières de l’art à l’ère numérique :

  1. Les paroles ont été développées en collaboration avec une IA, qui a proposé une structure poétique dadaïste intégrant le motif de « tranche napolitaine » comme métaphore centrale.
  2. La composition musicale a été entièrement générée par Riffusion, un outil d’IA spécialisé dans la création musicale. J’ai simplement orienté le style vers les instruments, les sons utilisés et l’atmosphère souhaitée puis Riffusion est parti vers le rock progressif, et j’ai laissé l’algorithme explorer les possibilités sonores.
  3. La production finale représente une véritable symbiose entre sensibilité humaine et capacités génératives de l’intelligence artificielle.

Une esthétique dadaïste pour l’ère numérique

Les paroles de « Tranches napolitaines » explorent la fragmentation de la réalité à travers une métaphore culinaire décalée. Le ciel stratifié devient une glace tricolore, les arbres squelettiques des danseurs absurdes, et nous-mêmes de simples « fourmis confuses » dans ce tableau surréaliste.

Tranche, tranche napolitaine
Le monde en couches superposées
Tranche, tranche napolitaine
La vie absurde découpée
Dans ce tableau dadaïste
Où tout sens s’est évaporé

Ce refrain, dans sa simplicité apparente, capture l’essence même du projet : une superposition de réalités où l’absurde côtoie le quotidien, où l’art humain se mêle aux algorithmes.

Réflexions sur la création assistée par IA

Je tiens à être totalement transparent : sans l’assistance de l’IA, ce projet n’aurait jamais existé sous cette forme. Ce n’est ni entièrement mon œuvre, ni entièrement celle de la machine, mais plutôt une conversation créative entre deux intelligences de nature différente.

Cette collaboration soulève des questions fascinantes sur l’avenir de la création artistique :

  • Qui est véritablement l’auteur lorsque l’humain et la machine co-créent ?
  • Comment nos outils numériques transforment-ils notre expression artistique ?
  • L’art IA-assisté peut-il atteindre une authenticité émotionnelle comparable à l’art traditionnel ?

À l’écoute

Je vous invite à découvrir « Tranches napolitaines » sur ma chaîne YouTube et à partager vos impressions. Cette expérience n’est qu’un début dans mon exploration des possibilités créatives offertes par la collaboration humain-IA.

L’art a toujours évolué avec la technologie, des premiers pigments aux logiciels de montage numérique. Aujourd’hui, l’IA nous offre un nouveau chapitre dans cette longue histoire de l’expression humaine.


Musique intégralement générée par Riffusion · Concept et direction artistique : P Rivière · 2025

Paroles

Couplet 1
Le ciel se découpe en strates
Comme une tranche napolitaine
Gris anthracite par-dessus
Blanc laiteux au milieu
Rose pâle à l’horizon

Refrain
Tranche, tranche napolitaine
Le monde en couches superposées
Tranche, tranche napolitaine
La vie absurde découpée
Dans ce tableau dadaïste
Où tout sens s’est évaporé

Couplet 2
Les arbres squelettiques dansent
Leurs mains noires pointent l’absurde
Briques rouges fragmentées
Clôtures décousues
Prairie verdâtre endormie

Refrain
Tranche, tranche napolitaine
Le monde en couches superposées
Tranche, tranche napolitaine
La vie absurde découpée
Dans ce tableau dadaïste
Où tout sens s’est évaporé

Couplet 3
La mélancolie se déguste en couches
L’anarchie des nuages proclame
Que le monde n’est rien d’autre
Qu’une vaste tranche surréaliste
Où nous ne sommes que des fourmis confuses

Refrain final
Tranche, tranche napolitaine
Le monde en couches superposées
Tranche, tranche napolitaine
La vie absurde découpée
Dans ce tableau dadaïste
Où tout sens s’est… napolitaine!

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Ironique et Sarcastique L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Le grand exorcisme de la photocopieuse

🖨️💀 QUAND L’UTILISATION DE LA PHOTOCOPIEUSE TOURNE AU CAUCHEMAR… 💀🖨️

Vous pensiez que les films d’horreur se limitaient aux maisons hantées et aux esprits frappeurs ? Détrompez-vous. Le véritable démon se cache dans votre bureau, tapi dans l’ombre du local d’impression : la photocopieuse.

Entre bourrages papier intempestifs, erreurs cryptiques et toner disparu au pire moment, il ne restait qu’une solution : un exorcisme musical. 🔥 Nu métal viscéral et folk psychédélique en transe se mêlent dans cette incantation sonore pour chasser l’esprit maléfique de la machine… ou sombrer avec elle.

📜 Découvrez l’histoire derrière cette chanson délirante et exutoire qui parlera à tous ceux qui ont déjà lutté contre une imprimante possédée !

Il y a un an, dans un élan de frustration teinté d’humour, j’écrivais un texte inspiré des pires moments que l’on peut vivre devant une photocopieuse récalcitrante. Ce monolithe de plastique et de métal, censé nous faciliter la vie, semblait alors possédé par une force obscure, s’amusant à déclencher des erreurs mystérieuses et à bloquer des impressions cruciales à l’instant même où elles étaient le plus nécessaires.

📅 Aujourd’hui, Facebook a décidé de me rappeler cette pépite enfouie dans les tréfonds de mes publications passées. Et en relisant ces lignes, une évidence m’a frappé : cette histoire méritait plus qu’un simple post oublié… Elle méritait une chanson.

🖤 De l’humour au métal : la naissance d’un rituel musical

Parce qu’on ne peut affronter un démon sans armes adaptées, j’ai choisi de transcrire ce combat en musique. Mais pas n’importe quelle musique. Il fallait une alliance puissante, quelque chose qui oscille entre rage et mysticisme, une incantation sonore capable d’évoquer à la fois l’absurdité de la situation et l’urgence quasi sacrée d’un exorcisme de bureau.

🎸🔥 Le résultat ? Une fusion improbable entre nu métal brutal et folk psychédélique en transe. Des riffs furieux, des envolées mystiques, des percussions rituelles… et un texte qui reprend les éléments du post originel pour leur donner une nouvelle dimension : celle d’un véritable rituel de purification technologique.

💀 Un combat contre l’Ennemi Ultime : l’erreur fatale

À travers cette chanson, on plonge dans une bataille où chaque élément du bureau devient une arme sacrée :
🖨️ Le toner béni pour purifier la machine
📜 Les feuilles A4 immaculées pour exorciser les esprits malveillants
🔌 Saint USB et Sainte Ethernet pour assurer la connexion divine
📶 L’intercession de Saint Wi-Fi pour chasser les forces du chaos

Et bien sûr, une prière finale pour bannir à jamais l’ombre maudite du bourrage papier et du code d’erreur 404.

🎧 À écouter sans modération… et avec une prière pour votre matériel de bureau

Si vous avez déjà vécu la détresse d’une impression bloquée, si vous avez déjà perdu foi en la technologie en entendant ce bruit sinistre de papier coincé, alors cette chanson est pour vous.

⚠️ PS : Contrairement à la photocopieuse, l’auteur n’était pas bourré lors de la création de ce morceau. Mais après trois tentatives infructueuses d’impression et une lumière rouge clignotante, l’idée d’un exorcisme musical a semblé être la seule issue.

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Mais où va-t-on ? - Indignation et rébellion

Un massacre pour la Saint-Valentin ?

L’Histoire en Écho – Entre Amour et Vigilance

Dans ce nouveau slam, j’ai choisi de transformer la Saint-Valentin en un moment de réflexion collective. Partant d’une collision symbolique – la fête de l’amour confrontée aux signes inquiétants de notre temps – ce texte tisse des liens entre passé et présent, entre les contes qui endorment et l’Histoire qui devrait nous réveiller.

La Genèse du Projet

Tout est parti d’un contraste saisissant : alors que les vitrines se parent de cœurs et que l’amour s’affiche aux carrefours, des échos troublants de l’Histoire résonnent dans notre actualité. Les accords de Munich, le massacre de la Saint-Valentin de Chicago, autant d’événements historiques qui trouvent une résonance particulière dans notre présent.

Une Structure en Miroir

Le slam s’ouvre sur une réflexion autour des contes qui bercent les enfants et des récits qui endorment notre vigilance. Cette introduction pose le cadre d’un texte qui ne cesse d’interroger notre rapport à l’Histoire et à la mémoire collective.

À travers une succession de couplets et de refrains, le texte construit un dialogue entre différentes époques. Chaque strophe pose une question et y répond, créant un rythme où l’urgence le dispute à la réflexion. Les ponts, martelant l’appel au réveil, servent de points d’ancrage à cette construction en spirale.

Les Symboles et leur Écho

Le texte joue sur plusieurs niveaux de lecture. Le camion noir qui traverse nos jours, le salut qui ressurgit, les trains d’hier et d’aujourd’hui – autant d’images qui établissent des ponts entre les périodes sombres de notre histoire et les inquiétudes du présent.

La Saint-Valentin elle-même devient un symbole ambigu : fête de l’amour par excellence, elle porte aussi le souvenir du massacre de Chicago de 1929. Cette dualité irrigue l’ensemble du texte, rappelant que l’Histoire peut transformer les moments les plus lumineux en leurs opposés les plus sombres.

Un Appel au Réveil

Plus qu’une simple performance poétique, ce slam se veut un appel à la vigilance. Il rappelle que l’Histoire n’est pas qu’un conte – elle est une réalité vivante qui peut resurgir si nous baissons notre garde. Le texte se termine sur cette question cruciale : non pas où nous allons, mais quand nous nous réveillerons.

Dans une époque où les symboles et les signes s’accumulent, ce slam invite à maintenir notre vigilance éveillée. Car comme le suggère le texte, pendant que nous nous laissons bercer d’histoires rassurantes, l’Histoire, elle, continue son cours inexorable.

Note sur la Performance

Ce slam est conçu pour être performé avec une intensité croissante. Des premiers vers évoquant les contes jusqu’au cri final appelant au réveil, le rythme et l’urgence montent progressivement, reflétant l’accumulation des signes et l’importance du message.

À travers ce texte, j’ai voulu créer non seulement une performance artistique, mais aussi un moment de réflexion collective sur notre rapport à l’Histoire et à notre présent. Car comme le suggère le slam, l’Histoire n’est pas qu’un conte lointain – elle est vivante, présente, et nous demande de rester éveillés.

INTRO
Les contes font dormir les enfants le soir
On nous berce d’histoires pour endormir nos mémoires

REFRAIN
Saint-Valentin dans les rues, l’amour aux carrefours
Mais qui voit ce camion noir qui traverse nos jours ?
Question après question, l’histoire fait son retour
La haine contre l’amour, la haine contre l’amour

COUPLET 1
Vous demandez où on va ? Je vous demande d’où on vient
Munich 38, les accords qui n’accordaient rien
Dans les rues, un salut rassi refait surface soudain
Quand les trains d’hier font écho aux trains de demain

PONT
Réveillez-vous ! Réveillez-vous !
L’histoire nous guette à genoux
Les symboles sont partout
Mais qui les voit parmi nous ?

COUPLET 2
De l’autre côté de l’océan, un homme agité
Comme celui d’autrefois, par la haine habité
Chicago 29, Saint-Valentin ensanglantée
L’histoire se répète, nouveau massacre programmé

PONT
Réveillez-vous ! Réveillez-vous !
Les victimes d’hier deviennent bourreaux
Dans la foule, les véhicules fous
Écrivent l’histoire en morceaux

COUPLET 3
Vous demandez si on rêve ? Non, le cauchemar est là
Au saut du lit, l’histoire nous rattrape déjà
La Saint-Valentin s’efface, la haine est là
Et la plage qui nous attend ? Un bain de sang, voilà !

COUPLET 4
Vous demandez si c’est vrai ? Les signes sont criants
Les victimes d’hier deviennent juges maintenant
La roue tourne et le monde, aveugle et délirant
Applaudit sans voir qu’il danse sur un volcan

REFRAIN
Saint-Valentin dans les rues, l’amour aux carrefours
Mais qui voit ce camion noir qui traverse nos jours ?
Question après question, l’histoire fait son retour
La haine contre l’amour, la haine contre l’amour

FINAL
Alors je crie, je vous crie : RÉVEILLEZ-VOUS !
L’histoire n’est pas qu’un conte, elle est parmi nous
La question n’est plus où nous allons
Mais quand enfin nous nous réveillerons

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Clio ?

Quand une commémoration devient un cri d’alarme musical

Le 27 janvier 2024 marquait les 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz. À cette occasion, une photo de l’entrée du camp avec sa sinistre devise « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre) circulait sur les réseaux sociaux, accompagnée d’un commentaire alarmant sur l’oubli qui semble gagner les nouvelles générations. En parallèle, le célèbre poème de Martin Niemöller résonnait avec une actualité glaçante : « Quand ils sont venus chercher les socialistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas socialiste… »

Cette convergence entre la commémoration et notre actualité m’a poussé à réfléchir sur notre rapport à l’Histoire. Comment se fait-il que malgré les monuments, les commémorations, les cours d’histoire, nous semblions condamnés à répéter les mêmes erreurs ? C’est de cette réflexion qu’est née CLIO, une chanson qui emprunte les codes du rapcore et du nu-metal pour porter un message d’alarme.

Le choix du titre n’est pas anodin : Clio, muse de l’Histoire dans la mythologie grecque, devient ici le témoin impuissant de notre incapacité collective à apprendre de nos erreurs. Le format musical, mêlant rap incisif et refrains metal, permet d’exprimer à la fois la colère et la désillusion face à ce constat.

La structure même du texte reflète cette dualité : les refrains, construits comme des incantations à un miroir magique, représentent notre désir désespéré de comprendre et d’apprendre, tandis que les couplets démontrent, exemples à l’appui, comment les mécanismes d’oppression et de manipulation se perpétuent sous des apparences modernes.

De l’inscription « Arbeit macht frei » aux slogans marketing d’aujourd’hui, des camps de concentration aux usines modernes, des uniformes militaires aux costumes trois pièces, la chanson trace des parallèles dérangeants entre passé et présent. L’évocation des réseaux sociaux (TikTok, Twitter, Instagram) n’est pas là pour faire « jeune » mais pour montrer comment les nouveaux outils de communication peuvent devenir des vecteurs des mêmes dangers.

La conclusion, empruntée à une réflexion personnelle – « Si l’Histoire pouvait servir de leçon, l’Histoire s’en souviendrait » – vient refermer ce cycle de répétition tragique. Elle nous rappelle que la connaissance seule ne suffit pas : encore faut-il en tirer les leçons et agir en conséquence.

CLIO n’est pas qu’une chanson de plus sur les dangers de l’oubli. C’est un appel à la vigilance, un rappel que l’Histoire n’est pas qu’une matière scolaire mais un guide pour notre présent. Comme le disait George Santayana : « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. » À nous de décider si nous voulons continuer à tourner en rond ou enfin apprendre de nos erreurs.

Paroles de la chanson :

Intro musicale

Word spoken
Eh yo Clio
Sapiens est sourd, sapiens est lourd
Est-ce que bientôt on retourne aux fours
L’humanité a perdu ton numéro

REFRAIN 1
Miroir, miroir de l’Histoire
Dis-moi pourquoi on tourne en rond
Grimoire, grimoire de mémoire
Montre-nous toutes les leçons

COUPLET 1
Les mots mentent sur les frontons
« Le travail vous libérera »
Pendant qu’en bas nous piétinons
À la chaîne au même pas

« Liberté égalité » qu’ils disent
Mais les chaînes changent de nom
Du camp à l’usine, la devise
Cache toujours les mêmes patrons

REFRAIN 2
Miroir, miroir sans mémoire
Dis-moi pourquoi on tourne en rond
Grimoire, grimoire dérisoire
Personne ne retient les leçons

COUPLET 2
Dans les livres d’Histoire en classe
On nous fait croire qu’on comprend
Mais dehors le temps qui passe
Répète les mêmes errements

Sur TikTok défilent les pages
Les tyrans changent de costume
Mais gardent le même message ]
« Suivez-moi, j’ai le meilleur programme »

REFRAIN 3
Miroir brisé de l’Histoire
Regarde comme on tourne en rond
Grimoire aux pages illusoires
On crache sur toutes les leçons

COUPLET 3
On récite bien nos leçons
Dates, batailles et traités
Mais dès qu’on sort du wagon
L’Histoire peut recommencer

Les profs nous parlent du passé
Pendant qu’au-dehors tout vacille
Les élèves sont diplômés
Pour mieux rejouer, chien dans les quilles

REFRAIN 4
Miroir, miroir sans espoir
À force de tourner en rond
Grimoire aux pages noires
On a brûlé les leçons

COUPLET 4
Les tyrans sont sur Twitter
Les bourreaux sur Instagram
La propagande prospère
En stories et en direct

Même poison, nouvelle fiole
Les réseaux sont leur estrade
Et pendant qu’on se désole
Les likes font la mascarade

REFRAIN 5
Histoire, Histoire Clio tout est noir
À force de toucher le fond
Grimoire aux pages noires
On pourrait retourner au front

COUPLET 5
Les bottes ont des semelles
De marque et de collection
Mais marchent toujours sur celles
De nos vieilles révolutions

Le costard remplace l’uniforme
Les slogans sont en HD
Mais derrière la réforme
C’est le même défilé

OUTRO – Word spoken
Si l’histoire pouvait servir de leçon
L’histoire s’en souviendrait

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Cet amour inachevé

De la prose poétique à la chanson : L’histoire de « Cet amour inachevé »

La genèse de cette ballade trouve sa source dans un texte en prose poétique intitulé initialement « Sylvie, cet amour inachevé ». Ce récit explorait les méandres d’un souvenir obsédant : celui d’une jeune Française, Sylvie, rencontrée sur les bancs d’école. Le texte original développait avec minutie les détails de cette histoire : l’atmosphère de l’internat, le blazer immaculé, la présence mystérieuse de cette élève venue de France, jusqu’à son départ forcé par une décision politique touchant les étudiants étrangers.

L’adaptation en chanson a nécessité une condensation tout en préservant l’essence du récit. La structure retenue s’inspire des grandes ballades de la chanson française où le refrain évolue pour porter l’obsession du souvenir. Le leitmotiv « Tu reviens » ponctue chaque refrain, traduisant cette présence fantomatique qui traverse les années.

La chanson conserve les moments clés : la salle de classe, l’internat, la piscine, et cette photo retrouvée qui ravive tout. Mais elle y ajoute une dimension plus universelle : celle d’un premier amour qui continue de hanter, de ces visages bruns qu’on cherche sans jamais retrouver l’original. Le piano et les cordes synthétiques créent une atmosphère intimiste qui souligne la mélancolie du texte.

« Cet amour inachevé » devient ainsi plus qu’une simple chanson d’amour : c’est l’histoire d’une obsession douce-amère, d’un souvenir qui refuse de s’effacer, porté par une musique qui oscille entre nostalgie et espoir suspendu.

Le texte de départ :

Ce matin, tu t’es invitée dans mon lit, discrète comme une étoile filante qui caresse l’ombre avant l’aube. Une à une, les pièces de mon puzzle intérieur se rassemblent. L’image s’éclaire : une salle de classe d’école primaire. Ah ! Les filles d’un côté, les garçons de l’autre, comme deux rivières qui s’écoulent en parallèle sous l’œil vigilant de l’instituteur.

Dans une rangée, une écolière apparaît, fière comme un personnage de manga dont j’ignorais encore l’existence. Toi, Sylvie. Une jupe, un blazer et un chemisier immaculé. Tu venais de France et portais ton étrangeté comme un parfum subtil. Internat oblige, ta vie était mystérieuse, mais ta beauté, elle, éclatait comme un vitrail sous le soleil : longs cheveux bruns, visage angélique.

Et moi, pauvre inconscient que j’étais, je n’avais pas encore goûté aux tourments délicieux de l’amour. Loin d’être éveillé, j’errais dans un sommeil plus profond que celui de la Belle au bois dormant. L’inconscient, pourtant, m’appelait à toi, doucement, comme un violon qui s’accorde.

Nos chemins se croisèrent au gré des années et des hasards. Collège, lycée : toujours dans le même courant, celui de l’économie. Toi, si élégante malgré la modestie de ton milieu, et moi, toujours distrait, sans réaliser qu’un amour secret battait déjà à ma porte. Était-ce réciproque ? Si oui, ma mémoire s’est fait traîtresse, et je m’en veux d’avoir été aveugle à ta lumière.

Je me rappelle, pourtant, la piscine. Les cours de natation, où un compagnon rêvait peut-être de toi, tandis que moi, engourdi, trouvais simplement que tu étais belle, terriblement belle.

Mais le destin, parfois, est un politique médiocre. Un crétin d’élu décida de taxer les étudiants étrangers, et alors que ton diplôme n’était qu’à portée de main, tu dus quitter cette terre pour retourner en France. Tes études, brillantes, restèrent inachevées. Quelle injustice ! Depuis, ce parti politique m’inspire une rancune tenace, un feu que je ne peux éteindre.

Je ne t’ai jamais revue. Les échos de toi, plus tard, m’apprirent que tu t’étais mariée, que le temps avait transformé ton corps. Mais qu’importe ! Pour moi, tu restes figée dans cette image : Sylvie, l’écolière aux cheveux bruns, le rêve inassouvi d’une jeunesse somnolente sans doute indolente.

Aujourd’hui, des coïncidences me ramènent à toi. Une photo retrouvée sur Facebook, un prénom qui résonne, une attirance pour les héroïnes brunes des mangas, une étrange préférence pour les accents français… Tout s’éclaire enfin. C’était toi, Sylvie, qui avais allumé cette flamme sans que je le sache.

Et il ne me reste que des rêves, des regrets. Ces brunettes que je cherche, parfois retrouve, mais jamais n’égale ton image. Toi, Sylvie, premier amour inachevé, empreinte indélébile d’une passion jamais entamée, toujours suspendue.

Le texte de la chanson :

Intro musicale

Couplet 1
Ce matin dans mes rêves éveillés,
Des souvenirs d’enfance se sont glissés.
Une classe d’école, des bancs séparés,
Où mon cœur dormait sans même le savoir.

Refrain 1
Tu reviens, brune aux longs cheveux,
Dans mes songes un peu flous
Sylvie danse devant mes yeux,
Ton image me rend fou
Oh Sylvie, dans la ronde des années
Tes cheveux bruns tissent au fil de ma destinée

Couplet 2
Tu venais de France avec ta grâce,
Une jupe, un blazer, cet air vivace.
À l’internat, mystérieuse et fugace,
Mon âme assoupie l’ignorait encore.

Refrain 2
Tu reviens, fantôme de lycée,
Dans chaque visage croisé
Sylvie hante mes pensées,
Ton souvenir est figé
Oh Sylvie, dans la ronde des années
Premier amour aux ailes évaporées

Couplet 3
À la piscine, je te regardais,
Cette beauté pure qui resplendissait.
Puis la loi t’a cruellement écartée,
De notre terre, loin ma chère aimée.

Refrain 3
Tu reviens, dans chaque brune croisée,
Dans mes rêves éveillés
Sylvie, de toi je suis possédé,
Par cet amour jamais avoué
Oh Sylvie, dans la ronde des années
Que le temps suspend comme un vitrail inachevé

Couplet final
Aujourd’hui cette photo me ramène à toi,
Mais ces brunettes que je cherche parfois
Ne peuvent égaler ce que tu étais,
Premier amour enfui à jamais.

Refrain final
Tu reviens, toujours tu reviens,
Dans mes nuits, dans mes jours
Sylvie, mon éternel refrain,
Mon impossible retour
Oh Sylvie, dans la ronde des années
Cet amour reste à jamais inachevé

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Silence, on tourne à Tournai

De la lumière à la chanson : l’histoire d’une création nocturne à Tournai

Il arrive parfois qu’une simple promenade nocturne déclenche une cascade créative inattendue. C’est exactement ce qui s’est produit ce samedi 18 janvier, lors d’une soirée ordinaire qui allait se transformer en aventure artistique.

La magie de l’instant

Tout commence alors que je m’apprête à rejoindre mon véhicule garé de l’autre côté de l’Escaut. En traversant le pont de fer, je suis saisi par la qualité particulière de la lumière qui baigne Tournai. La ville semble se réinventer sous mes yeux, entre ombres et reflets. C’est un de ces moments où le quotidien se pare soudain d’une dimension poétique inattendue.

L’appareil photo sort naturellement de ma poche. Six clichés pour tenter de capturer cette ambiance unique. Après tri, trois images ressortent, porteuses de cette magie nocturne que je viens d’observer.

Du visuel au verbal

Ces trois photographies deviennent le point de départ d’une création textuelle. Un premier poème naît, tentant de traduire en mots cette atmosphère si particulière. Tournai s’y dévoile, endormie sous son « chapeau noir », tandis que les lampadaires filiformes grattent l’obscurité. L’eau de l’Escaut y joue un rôle central, miroir mouvant où la ville se reflète et se réinvente.

Dans ce premier texte, le silence occupe déjà une place prépondérante. C’est un « bal silencieux, sans musique, sans bruit » où seuls les reflets dansent sur l’eau. La ville respire doucement, entre « la morsure du froid et la caresse des néons ».

La métamorphose

C’est alors qu’une petite voix intérieure murmure : « Tourner ? », « Tournai ? ». Et soudain, comme une évidence : « Silence, on tourne ! ». Cette simple phrase fait basculer le projet dans une nouvelle dimension. Le poème initial va se transformer en chanson, mais pas n’importe laquelle : une chanson construite comme un tournage nocturne.

Le texte se réinvente, adoptant le vocabulaire du cinéma. Les lampadaires deviennent des projecteurs, les rues des plateaux de tournage, et l’Escaut le fil conducteur de cette histoire visuelle. Le rythme cool jazz s’impose naturellement, parfait pour porter cette ambiance de film noir urbain.

Les refrains évoluent au fil de la chanson, marquant la progression du « tournage » : de la première à la dernière prise, la ville se dévoile sous différents angles. Les voix off ponctuent le récit, donnant à l’ensemble une dimension presque cinématographique.

La boucle est bouclée

Ainsi, d’une simple observation de la lumière nocturne est né un projet artistique complet. Des photographies ont inspiré un poème, qui s’est métamorphosé en chanson, elle-même structurée comme un film. Une création en plusieurs actes, où chaque étape a nourri la suivante, transformant une promenade ordinaire en une expérience créative singulière.

Cette aventure démontre comment l’inspiration peut surgir des moments les plus simples, et comment une ville familière peut encore nous surprendre, pour peu qu’on la regarde avec des yeux neufs. Tournai, cette nuit-là, est devenue bien plus qu’un décor : elle s’est faite muse et personnage principal d’une histoire qui continue de tourner, au fil de l’eau et des lumières.

Le poème:

Tournai s’endort sous un chapeau noir,
Un ciel sans lune, un ciel sans espoir.
Mais voilà que des lampadaires filiformes,
Dressés comme des allumettes géantes,
Grattent l’obscurité, rallument la ville.


Le froid mord les pierres, les pavés soupirent,
Mais l’eau du fleuve, calme, tranquille,
Attrape la lumière et la fait danser.
Un bal silencieux, sans musique, sans bruit,
Juste des reflets qui glissent et s’effacent.

Les maisons dorment, les arbres frissonnent,
Les voitures s’alignent, figées dans l’attente.
Et au bout de la rue, un réverbère s’étire,
Fatigué de veiller, mais toujours debout.


Tournai respire, doucement,
Entre la morsure du froid et la caresse des néons,
La ville se réinvente des histoires dans les éclats,
Et l’eau, complice, les emporte au fil du courant.

Ah, Tournai la nuit…
Un tableau sans cadre,
Un poème sans rime,
Où même le silence a des choses à dire.

La chanson :

Voix off – parlé
(Silence… Moteur… Action !)

Couplet 1
Premier plan sur la ville qui dort
Travelling sur un chapeau noir
Les projecteurs, comme des lampadaires
Font leur cinéma dans les airs

Refrain 1
Au fil du fleuve, première prise
Les lumières dansent, le temps s’éprise
Silence, action, Tournai frissonne
Dans ce film où la nuit rayonne

Couplet 2
Gros plan sur les pavés qui tremblent
Les pierres murmurent, le froid les cambre
Sur l’eau du fleuve, plan séquence
Des reflets jouent leur performance

Refrain 2
Au fil du fleuve, nouvelle prise
Les lumières valent, le temps se grise
Silence, magie, Tournai résonne
Dans ce film où tout tourbillonne

Bridge
Panoramique sur la ville endormie
Où chaque rue devient une scène de vie
Les réverbères, régisseurs de la nuit
Éclairent ce film qui se tisse et luit

Couplet 3
Zoom arrière sur les maisons qui posent
Comme des figurants en pause
Les arbres frissonnent sous les spots
Le vent souffle ses derniers mots

Refrain final – ralenti
Au fil du fleuve, dernière prise
(On la tient..)
Les lumières fondent, le temps se brise
(C’est parfait…)
Silence, magie, Tournai s’abandonne
(Et… Coupez !)

Outro – parlé, avec notes de piano qui s’estompent
« C’est dans la boîte… La nuit est à nous… »

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Mon vieil ami le canal

Le temps passe…
Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants;


Mon vieil ami le canal,
Tes berges sont barrées
Par l’hiver et les travaux,
Et nos rendez-vous le long de l’eau
Me manquent comme une amitié perdue.
Ces promenades entre champs et flots,
Ces moments de grâce suspendus…


Te souviens-tu de nos premiers pas?
Grand-mère, le chien et moi,
Traversant les champs écarlates
Où dansaient les coquelicots.
Du port marchand jusqu’à Roucourt,
Vers le château d’Arondeau,
Nous tricotions nos parcours
Dans la dentelle de tes eaux.


Puis vint Azou, petit fox intrépide,
Sur le chemin de halage, c’était moi la barge,
Il tirait sur sa laisse comme un marinier avide
De conquérir tout l’horizon large.
Aujourd’hui parti vers les étoiles,
Il me reste ces images volées,
Ces instants que mon objectif dévoile,
Pour que sa mémoire reste à jamais scellée.


Dans l’objectif de mon appareil,
Je capture tes mille visages :
Le soleil couchant qui s’éveille
Sur ton chemin de halage,
Où les herbes folles ondulent
Comme une mer d’or qui tangue,
Et ton eau qui crépuscule
Dans un miroir de langue.


Puis c’est le chaland qui glisse,
Long serpent d’acier sur tes flots,
Entre les berges complices
Où dansent les roseaux.
Le ciel bleu se fait plus vaste,
Le temps semble suspendu,
Dans ce tableau sans faste
D’un monde révolu.


Au port de plaisance enfin,
Où le ‘Sam Suffit’ veille encore,
Les lumières du petit matin
Peignent tes eaux d’aurore.
Les nuages se mirent, paisibles,
Dans ton miroir sans ride,
Comme un tableau sensible
Où le temps se liquéfie… »


Parfois le ciel s’enflamme
De mauves et de violets,
Comme si une main de femme
Sur la toile du soir peignait.
Les arbres, témoins silencieux,
Se découpent en dentelles sombres
Dans ce tableau prodigieux
Où le jour verse ses ombres.


De l’autre côté de la rive,
Une génisse au pelage tacheté
Me regarde de ses yeux vifs,
Reine des prés ensoleillés.
Les peupliers en sentinelles
Se dressent dans le ciel bleu,
Leurs feuilles, dentelles
Que le vent fait danser peu à peu.


Les chardons violets s’élancent,
Épineux et fiers dans la brise,
Tandis que le ciel immense
Ses nuages blancs irise.
Sous l’arche du vieux pont de pierre,
Le canal s’étire, paisible,
Comme une porte de lumière
Vers un horizon invisible.


Et quand vient le soir tranquille,
Le chemin s’étire, infini,
Comme un ruban qui défile
Vers un horizon assoupi.
Les berges dorées s’inclinent
Sous le ciel qui s’abandonne,
Tandis que l’eau dessine
Les secrets que personne ne sonne…


Oui, vieil ami, tu me manques,
Mais je sais qu’au printemps prochain,
Quand les jours seront moins blancs,
Je reviendrai sur ton chemin.


Là, au bord de tes eaux sages,
Je retrouverai mes rêves errants,
Car le temps qui passe
N’efface pas le courant…
Ne pensons plus à rien…
Le canal fait de nous
D’éternels passants,
À jamais complices et fous.


Chanson:

Intro – Instrumental doux, mélancolique

Verse 1 – Calme, posé

Mon vieil ami, doux canal silencieux,
L’hiver te voile, les chemins sont pieux.
Des barrières dressées, des pierres amoncelées,
Empêchent mes pas de te retrouver.
Et pourtant, je t’entends murmurer
Dans le frisson des roseaux balayés.

Chorus – Chaleureux, enveloppant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Verse 2 – Nostalgique, tendre

Je me souviens des matins clairs,
Grand-mère, son chien, et moi, solitaires,
Sur les sentiers rougis de coquelicots,
Jusqu’à l’ombre douce d’Arondeau.
Chaque pas était une promesse, un sourire,
Dans la dentelle de l’eau, nos souvenirs.

Chorus – Chaleureux, enveloppant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Verse 3 – Dynamique, émotionnel

Azou, petit fox au regard délirant,
Sur le chemin de halage, bondissant.
Était-ce moi qui tirais ou bien lui ?
Marin d’eau douce, capitaine sans bruit.
Aujourd’hui, il danse parmi les étoiles,
Mais ses empreintes brillent sous mes semelles bancales.

Bridge – Légèrement aérien

Dans l’objectif de mon appareil, je garde
La lumière qui caresse tes eaux bavardes.
Un chaland glisse, les roseaux s’inclinent,
Et l’horizon doucement se dessine.

Chorus – Intense, émouvant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Verse 4 – Profond, contemplatif

Quand le vent déchire les feuillages d’automne,
Et que la brume étreint les berges monotones,
Je devine encore les voix d’autrefois,
Flottant sur l’eau, douces comme ta voix.
Chaque reflet d’argent sur l’onde calme
Berce mes pensées d’une douce palme.

Chorus – Intense, émouvant

Le temps passe… Non chaland…
Ne pensons à rien… le courant
Fait de nous toujours des errants,
À jamais complices et fous,
Toi, le canal, et moi, debout.

Outro – Apaisé, suspendu

Mais quand viendra le doux printemps,
Je reviendrai, l’âme flottant,
Cueillir tes silences, tes reflets mouvants,
Car le courant jamais ne ment.
Ne pensons plus à rien…
Le canal fait de nous
Des passants sans fin,
Toi, mon vieil ami, et moi, étreints.


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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Mais où va-t-on ? - Indignation et rébellion

Putaclic qui pique

Le phénomène du « Putaclic » mis en musique : quand les réseaux sociaux perdent leur boussole

Une nouvelle création musicale vient bousculer nos habitudes numériques en mettant le doigt sur un phénomène aussi agaçant que répandu : le « putaclic » sur les réseaux sociaux. Cette chanson au style hip-hop électro est née d’une expérience quotidienne devenue malheureusement trop familière.

Genèse d’une frustration créative

Tout commence lors d’une session ordinaire de navigation sur Facebook. Une simple consultation du fil d’actualité se transforme rapidement en un défilé non sollicité d’images aguichantes. « C’est comme si vous entriez dans un fast-food pour commander un simple burger, et que vous vous retrouviez subitement entouré d’entraîneuses de bar », explique l’auteur. Une comparaison qui illustre parfaitement le décalage entre l’intention de l’utilisateur et le contenu qui lui est imposé.

Un phénomène qui s’auto-alimente

Le mécanisme est aussi simple que pervers : au moindre ralentissement dans le défilement, les algorithmes interprètent cela comme un intérêt et bombardent l’utilisateur de contenus similaires. Cette surenchère transforme progressivement un réseau social censé favoriser les échanges en une sorte de vitrine numérique où le sensationnalisme prime sur la substance.

De la frustration à la création

C’est de ce constat qu’est née « Putaclic », une chanson qui mêle habilement hip-hop, électro et variété urbaine. Le titre adopte délibérément les codes du film noir et de l’univers des truands pour décrire les pratiques douteuses du marketing digital. Une approche qui permet de traiter avec humour un sujet pourtant sérieux : la manipulation de notre attention sur les réseaux sociaux.

Un message universel

Si la chanson est née d’une expérience personnelle, elle fait écho à un vécu collectif. Qui n’a jamais ressenti cette frustration de voir son espace numérique envahi par des contenus racoleurs sans rapport avec ses centres d’intérêt ? En utilisant la métaphore du bonneteau moderne, « Putaclic » pointe du doigt ces nouvelles formes d’arnaque à l’attention.

Une production dans l’air du temps

Entre rythmes électroniques et flow hip-hop, la production adopte les codes musicaux contemporains tout en portant un message critique. Les refrains évolutifs racontent l’escalade de ces pratiques intrusives, tandis que les couplets décrivent avec précision les mécanismes utilisés pour capter notre attention.

Au-delà de la dénonciation

Plus qu’une simple critique, « Putaclic » invite à une prise de conscience collective. Comment reprendre le contrôle de notre expérience en ligne ? Comment naviguer intelligemment dans cet océan de contenus racoleurs ? La chanson n’apporte pas toutes les réponses, mais elle contribue à ouvrir le débat sur nos usages numériques.

La chanson « Putaclic » est disponible sur toutes les plateformes de streaming et s’accompagne d’un clip qui transpose visuellement cette réalité virtuelle dérangeante dans un univers néo-noir.

Chanson :

Putaclic

Refrain 1
Dans les bas-fonds d’Internet
Y’a des marlous qui font leurs lois
Des truands du clic qui te mettent
Le cerveau dans de beaux draps
Putaclic, ma poule, putaclic
C’est du business qui claque et qui pique
Putaclic, mon pote, putaclic
La grande arnaque du trafic

Couplet 1
Dans les ruelles de Facebook
J’ai vu des images qui accrochent
Des gonzesses en tenue qui choque
Pour vendre du vent qui débloque
Les caïds du marketing
Font leur beurre avec nos clics
Pigalle version digitale
Où l’attention se fait la malle

Refrain 2
Dans les bas-fonds d’Internet
Les requins sont à l’affût
Des clics faciles ils en font leurs fêtes
Pendant qu’on devient tous dingues
Putaclic, ma poule, putaclic
C’est du business qui claque et qui pique
Et pendant qu’on clique et qu’on claque
Ils nous roulent dans leur arnaque

Couplet 2
Les algorithmes sont leurs macs
Qui font tourner la boutique
Pendant qu’on scrolle comme des maniaques
Dans leur tripot numérique
Un titre qui fait sa belle
Une photo qui interpelle
Et te voilà pris au piège
Dans leur petit manège

Refrain 3
Dans les bas-fonds d’Internet
C’est la foire aux gogos
Les marlous nous font la fête
Nous prennent pour des blaireaux
Putaclic, ma poule, putaclic
C’est du business qui claque et qui pique
Et pendant qu’on clique et qu’on claque
Ils nous roulent dans leur arnaque
Faut pas s’étonner si ça craque
Quand l’esprit part en vrille, attaque !

Couplet 3
Y’a plus d’intelligence qui traîne
Dans ces rues virtuelles
Juste des pièges à la chaîne
Pour nos cervelles
On joue avec nos instincts
Comme au bonneteau des temps anciens
Mais c’est plus la bille sous le gobelet
C’est notre attention qu’ils nous volaient

Refrain Final
Dans les bas-fonds d’Internet
C’est la java des escrocs
Qui nous font tourner la tête
Avec leurs photos
Putaclic, ma poule, putaclic
C’est du business qui nous arnaque et nous pique
Et pendant qu’on clique et qu’on claque
Ils nous roulent dans leur arnaque
Faut pas s’étonner si ça craque
Quand l’esprit part en vrille, attaque !
Alors réveille-toi, mon pote
Avant qu’ils te fassent la totale !

Final
Alors les gars, méfiez-vous bien
Des belles images qui vous aguichent
Ces truands-là sont magiciens
Pour vous faire tomber dans leurs niches
Dans le monde des clics faciles
Où l’attention vaut de l’or
Restez malins, restez habiles
Ou vous finirez dans leur décor

Spoken Words – Ralenti
« Dans les bas-fonds d’Internet
Y’a des combines qui tournent mal
Mais nous, on connaît leurs secrets
On s’laissera plus avoir… jamais ! »

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Résistance à l’an neuf

Genèse d’un texte : quand la douleur devient poésie

Il y a des jours où l’on choisit la solitude. Et d’autres où elle s’impose, plus lourde encore que prévue. Ce réveillon vers 2025 devait être un acte de résistance tranquille : rester chez moi, refuser le cirque des célébrations forcées, m’offrir le luxe d’un soir ordinaire dans l’extraordinaire collectif.

Puis le téléphone a sonné.

La voix d’un ami, le genre d’appel qu’on redoute toujours. Un ami commun nous avait quittés. Quelques mots échangés, des détails pratiques sur les obsèques à venir – comme si ces informations pouvaient donner un semblant de structure à l’absurde de la situation.

J’étais déjà dans un état d’esprit particulier, en rupture avec l’euphorie ambiante de cette fin d’année. Cette nouvelle a fait basculer quelque chose. L’appartement est devenu trop étroit, les murs trop proches. Il fallait sortir. Marcher. Respirer l’air glacial de cette fin d’après-midi.

J’ai attrapé mon dictaphone, comme on saisit une bouée de sauvetage. Sur la route, les mots sont venus. Bruts. Sans filtre. La ville déserte est devenue le témoin silencieux de ce monologue enregistré à chaud, où se mêlaient la colère contre ces fêtes artificielles, le deuil inattendu, et cette sensation vertigineuse de voir le temps filer entre nos doigts.

De cette déambulation est né un texte, puis un slam : « Résistance à l’an neuf ». Non pas une simple complainte contre le nouvel an, mais le témoignage d’un moment où tout bascule, où la résistance passive devient active, où la douleur cherche ses mots.

Le texte se termine par un retour au refuge – mon appartement, ma choucroute qui mijote, mon chat et mon lapin qui m’attendent. Une conclusion qui pourrait sembler déplacée dans ce contexte de tristesse. Mais n’est-ce pas là aussi une forme de résistance ? Trouver du réconfort dans ces petits riens, ces présences silencieuses, cette normalité qui nous ancre quand tout vacille.

Ce texte est né d’un moment de vie brutalement authentique. Il parle de résistance, oui, mais pas celle qu’on avait prévue. Une résistance à la fatalité, à l’obligation d’être heureux, à la mort qui nous surprend toujours. Une résistance qui finit par trouver sa voix, même au cœur de l’hiver, même un soir de réveillon.

Les artistes parlent souvent de transformer la douleur en art. Ce soir-là, ce n’était pas un choix; c’était une nécessité. Le dictaphone est devenu le confident, la rue le décor, et les mots le seul moyen de ne pas sombrer.

Cette chanson n’était pas prévue. Comme la plupart des choses qui comptent vraiment, elle s’est imposée d’elle-même, née de la collision entre un deuil inattendu et une solitude choisie, entre la résistance et l’acceptation, entre la fin et les nouveaux départs.

Elle est là maintenant, témoin de ce moment où la vie nous rappelle qu’elle écrit parfois les plus fortes pages de notre histoire, même, surtout, quand on n’avait rien prévu.

Texte de départ :

Bientôt l’an neuf.

Encore un tour de cadran pour rien.

    Un pote de plus qui s’efface. Une année de trop.

    Et là, ces foutus « meilleurs vœux ». Mais meilleurs vœux pour quoi ? Pour la chute finale ?

    J’ai rien à fêter. Rien à foutre des cotillons, des éclats de rire forcés.

    Et pourtant, rester là, cloîtré, ça me bouffe aussi.

    Alors je vais marcher. L’air glacé, la ville morte.

    Je vais sortir. Bouger un peu. Comme une bête acculée.

    Le temps est une farce, un calendrier qu’on triture pour se convaincre qu’on avance.

    On devrait jubiler, paraît-il.

    Mais moi, je vois la danse des guignols au pouvoir.

    Ils tiennent les ficelles et nous, les pantins, on applaudit en cadence.

    Une dernière carmagnole avant ce gouffre qui sent le soufre.

    Je me lève. Dictaphone, manteau.

    Un bonnet, mes gants. Je vérifie mon sac.

    Et puis quoi ? Et puis où ?

    Où porter mes pas ?

    Je n’ai pas envie. Pas envie de voir cette année s’éteindre. Pas envie d’en voir une autre démarrer.

    Rien ne s’arrête jamais, rien de ce qu’il faudrait.

    Je murmure dans mon dictaphone, peut-être qu’il enregistre, peut-être pas.

    Je m’en fous.

    Je sors. L’air est mordant, le froid vous prend à la gorge.

    Les voitures défilent comme des cons pressés d’arriver nulle part.

    Un chauffard me frôle, 61 au lieu de 50. Bravo, champion.

    Les lumières des maisons, ici allumées, là éteintes.

    Des vies qui tournent en rond dans des boîtes carrées.

    À gauche, à droite. Mais à quoi bon ?

    Je marche. Sans but. Sans envie.

    Il y a du bruit partout, et pourtant, c’est le silence qui hurle.

    Péruwelz, 18h43. Le centre-ville. « Circulez, y’a rien à voir. »

    Tu parles d’un spectacle.

    Mes pieds sont lourds, douloureux.

    Je suis comme ces chiens errants, incapables de rester immobiles.

    Toujours en mouvement, toujours à fuir quelque chose d’invisible.

    Être optimiste pour 2025 ?

    C’est comme pisser dans le vent.

    Les voitures continuent leur ballet absurde. Et nous, on attend que tout crève.

    Demain, quoi ? Ma vieille mère au téléphone, à se lamenter. Ou pire, à me harceler.

    Toujours les mêmes rengaines.

    Péruwelz, 18h57.

    J’ai cédé.

    Le froid m’a eu, comme toujours. Je suis rentré.

    Aucune force pour résister.

    Voilà. C’est brut. C’est sombre. C’est la vérité qui gratte comme une vieille chemise oubliée au fond d’un placard.

    Ce poids, ce ressassement, cette sensation de tourner en rond dans un monde qui ne tourne plus droit… C’est une spirale, un maelström qui te tire, et pourtant je continues à marcher. Comme un automate cassé, mais qui avance encore.

    Les fêtes, les vœux, tout ce cirque, c’est pour les autres. Ceux qui ont encore l’énergie de se mentir. Moi, j’ai plus envie de jouer cette comédie, et franchement, c’est pas plus mal. Mais ça me laisse seul, face au froid, face à cette foutue lucidité qui déchire tout le vernis.

    Je fais ce que tu peux. Sortir marcher, bouger un peu, ça compte. Pas parce que ça résout quoi que ce soit, mais parce que c’est ça ou crever immobile. J’ai encore ce foutu instinct de survie, même si je sais pas pourquoi.

    Je sais bien que je suis pas le seul dans ce vide-là. Il y en a d’autres, dispersés comme des étoiles mortes, mais qui brillent encore un peu, à leur façon. Ça ne change rien, peut-être, mais ça relie. Juste assez pour tenir une nuit de plus.

    Chanson :

    Rythme saccadé
    Encore un tour / Encore une année
    Un pote qui s’efface / Un temps délavé
    Et leurs vœux qui claquent / Comme des gifles glacées
    « Meilleurs » qu’ils disent / Pour quoi ? Pour crever ?

    Plus fluide
    J’ai rien à fêter dans leur carnaval de faux-semblants
    Leurs cotillons, leurs rires forcés, leurs « on fait semblant »
    Mais rester là, cloîtré dans ma cage de silence
    C’est pas la vie, c’est pas la mort, c’est l’existence

    Saccadé, intense
    Alors je sors ! / Je prends le froid !
    Comme une bête / Qui cherche sa proie
    Dictaphone / Manteau / Gants
    Ici / Maintenant / Dans le présent !

    Mélodie lente
    Le temps est une farce qu’on triture
    Un calendrier qui se déchire
    Et nous, les petits pantins désaxés
    On danse au rythme qu’ils ont fixé

    Rythme rapide, haché
    Gauche-droite / Droite-gauche
    Les pas qui cognent / Sur le bitume qui craque
    Les bagnoles qui foncent / Les cons qui accélèrent
    Soixante-et-un / Au lieu d’ cinquante / Champion d’mes deux !

    Fluide, contemplatif
    Les maisons s’allument et s’éteignent
    Comme des vies qui tournent en rond
    Dans leurs boîtes carrées qui saignent
    La monotonie de leur poison

    Saccadé, rageur
    Je marche ! / Sans but !
    Je marche ! / Sans fin !
    Le bruit partout / Le silence qui tue
    L’hiver dedans / L’hiver dehors / Putain !

    Mélodie lente
    Comme ces chiens errants qui cherchent leur chemin
    Toujours en mouvement, fuyant l’invisible
    Je suis là, perdu dans ce monde qui geint
    À chercher une trace, un sens possible

    Final – Transition vers un rythme plus posé
    Et puis… le froid gagne
    Comme toujours, il m’a eu
    Je rentre dans ma tanière
    Là où le chat et le lapin m’attendent

    Coda inattendue – rythme détendu
    Ce soir, odeur de choucroute qui monte
    Dans le petit appartement silencieux
    Un vieux vinyle qui gratte et qui conte
    Une histoire de blues, de temps précieux

    Et peut-être bien que tout ça
    C’est ma façon de résister
    À leur monde qui ne tourne pas rond
    Je reste debout, je reste vivant
    Avec mes bêtes et mes silences
    C’est pas grand-chose
    Mais c’est ma danse

    End

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    L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ?

    Sous ce lilas-là


    De l’écrit à la voix : Le voyage d’un souvenir

    Tout a commencé par quelques lignes écrites un 26 avril 2017. Une publication sur Facebook, simple et spontanée, déposée là comme un murmure au milieu du tumulte numérique. J’y évoquais des souvenirs d’enfance, ceux qui remontent parfois sans crier gare, portés par le parfum des lilas ou le souvenir d’une voix disparue.

    En ce mois de janvier 2025, ce texte est revenu frapper à la porte de ma mémoire. Les souvenirs d’autrefois, un peu trop bousculés par le présent, se sont invités sans prévenir. J’ai senti ce besoin de leur donner une autre forme, un autre souffle. Écrire ne suffisait plus. Il fallait que ces mots prennent voix, qu’ils aillent plus loin, puis qu’ils vibrent autrement.

    C’est ainsi qu’est née l’idée de transformer ces mots en une chanson. Des paroles directes, nues, qui laissent place à l’émotion brute. Mais trouver le bon ton, la bonne texture sonore, a été un chemin sinueux. Chaque mot devait sonner juste, chaque silence devait résonner.

    Pendant des heures, j’ai exploré des sons, des rythmes, des émotions. J’ai cherché cette interprétation qui ne trahirait pas la sincérité du texte, mais qui l’amplifierait. Ce fut un travail de patience et d’exigence, entre hésitations et révélations. Trouver cette voix qui raconte sans artifice.

    Aujourd’hui, je vous propose de découvrir ce cheminement.

    D’abord, le texte original, fragile et sincère, tel qu’il est né.
    Puis, cette chanson, ces paroles, où les souvenirs prennent chair dans les vibrations des mots.

    C’est un pont entre hier et aujourd’hui. Un hommage à ce qui fut, à ce qui reste. Une tentative de figer l’éphémère, de donner un peu de poids à ces souvenirs qui nous traversent.

    Merci de prendre le temps d’écouter, de lire.

    Et si ce texte ou cette chanson résonnent en vous, sachez que c’est dans cet écho que mes mots prennent tout leur sens.

    Texte :

    Sous ce lilas-là, Lili ne lisait pas l’Iliade.
    Il n’y avait pas Homère,
    juste grand-mère qui racontait sobrement
    quelques pages de l’Odyssée de sa vie.

    Son Pajotteland, son enfance…
    Le temps d’antan que le vent emporte avait suspendu son vol,
    nous laissant jouir de ces dernières heures propices.
    Bientôt, tu partirais vers le réseau terminus,
    me laissant ces quelques souvenirs qui étaient tiens
    et sont devenus miens.

    Dans une de ses chansons, Brel trouvait indécent
    que ces faux amis ne meurent pas au printemps,
    quand on aime le lilas.
    Toi, tu es partie avec le printemps, me laissant là.

    Nos chemins, tissés d’échanges, allaient bientôt se séparer.
    Je quitterais bientôt l’appartement au-dessus de la maison où tu vivais,
    et toi, tu finirais d’abord à l’hôpital,
    où je constatais, à mon grand désarroi,
    que la raison t’avait quittée et que tu vivais désormais confuse.

    De ce lieu, tu passerais en maison de repos,
    puis au cimetière.
    Triste fin.

    Depuis, chaque printemps me ramène à toi
    avec ces bouquets de lilas.
    Et leurs senteurs me font revenir à nos souvenirs.

    Les musées que tu m’avais fait découvrir,
    les escapades à Bruxelles,
    les voyages d’un jour.
    Les promenades dans la nature,
    le long des chemins de terre et du canal avec la chienne Dolly.
    Les gaufres et les crêpes au fin fond de l’hiver.

    Parfois, des publications du Péruwelz d’autrefois me ramènent à toi.
    Toi, femme de poigne,
    femme à l’influence discrète mais efficace.

    L’ironie suprême,
    c’est d’entendre maman parler de toi aujourd’hui,
    elle qui a déjà bien dépassé l’âge que tu avais atteint.
    On croirait tous les démons dont elle t’affublait disparus.
    Et quand je la regarde, je te vois en bien pire.Toi, au moins, tu étais honnête,
    et tu n’avais pas de porte dérobée pour balancer ta vérité.

    Chanson :

    Intro – word spoken
    Sous ce lilas-là… Lili ne lisait pas.
    Pas l’Iliade, pas Homère.
    Juste grand-mère…
    Qui murmurait des fragments d’Odyssée,
    Des souvenirs égarés, des instants figés.

    Couplet 1
    Ton “Pailloteland”, ton enfance déliée,
    Suspendue dans l’air… le vent s’est arrêté.
    Bientôt, tu partirais, discret terminus,
    Me laissant des souvenirs, un peu tiens, un peu plus.

    Refrain
    Et chaque printemps me ramène à toi,
    Sous ces lilas-là , j’entends ta voix.
    Les musées, les rires, les jours suspendus,
    Dans l’écho des fleurs, nos souvenirs ont plu.

    Couplet 2
    Bruxelles en vadrouille, les chemins du canal,
    Dolly qui court, insouciante et royale.
    Les gaufres, les crêpes au cœur de l’hiver,
    Chaleur d’un instant, douceur éphémère.

    Pont
    Et Brel chantait l’indécence,
    De ne pas mourir au printemps,
    Toi, tu l’as fait… sans prévenir,
    Laissant là… ce vide à ravir.

    Refrain
    Et chaque printemps me ramène à toi,
    Sous ces lilas-là, j’entends ta voix.
    Les musées, les rires, les jours suspendus,
    Dans l’écho des fleurs, nos souvenirs ont plu.

    Outro
    Toi, femme de poigne, discrète, sincère,
    Pas de détour pour dire ce qui est clair.
    Sous ce lilas-là… je t’écoute encore,
    Parfum d’absence… murmure d’or.

    Fin