(Monologue à la Audiard, version argotologique)

Bonjour à toutes et tous, et même aux autres,
Je prends ici la plume, ou plutôt le clavier — vu l’époque — et en vérité, c’est un micro imaginaire que je tends devant vos tronches numériques. Pas pour chanter la Marseillaise ni vous vendre du bonheur en bocaux, non. Juste pour annoncer un décès. Un vrai, un lourd. Celui de la confiance dans les citations qu’on balance sur internet comme des confettis dans un enterrement de première classe.
Dernière victime en date : une soi-disant saillie d’Oscar Wilde, l’aristo de la vanne ciselée. Je cite, accrochez vos neurones : « La sagesse vient avec l’âge. Parfois l’âge vient tout seul. » C’est beau, hein ? C’est mis en scène sur une page de bouquin où on voit par transparence. Ça sent le vieux fauteuil en cuir et la pipe pleine de bon sens. Sauf que Wilde, il a beau avoir l’esprit affûté comme une lame de rasoir dans un fiacre, il a jamais sorti ça. Rien, nada, que dalle. On lui colle ça sur le paletot comme une contravention à un type qui roulait en charrette.
Alors j’ai mené l’enquête. Sherlock version clavier. Perplexity me fait l’œil doux : « Pas de source, mais tout le monde le dit, donc bon… » Ah bon ?! Et c’est ça la méthode scientifique maintenant ? Si tout le monde saute dans le vide, on en fait une vérité gravée dans le marbre de la connerie collective ?
Deuxième tentative, Gemini. Verdict : pas mieux. Pas de source, pas d’auteur, juste du brouillard. Et là, mes petits, le doute n’est plus un état d’âme, c’est un principe de précaution.
Le hic, c’est que c’est pas la première. J’en suis à ma cinquantième embuscade textuelle, à traquer des phrases soi-disant attribuées à des géants, et à chaque fois, c’est pareil : une citation sur cinq tient debout. Le reste, c’est du soufflé à l’ego, qui retombe dès qu’on ouvre la porte de la vérité.
Et pourquoi on fait ça ? Parce que sortir un grand nom, c’est comme se planquer derrière un costard trois pièces quand on n’a rien d’intéressant à dire. C’est du dopage à la notoriété, de la pensée sous stéroïdes.
Alors je vous le dis cash, avec les tripes et la syntaxe : arrêtez de coller des noms en toc sur des mots en toc pour vous donner du plomb dans la cervelle. Vous polluez la mémoire collective, vous flinguez la rigueur, et vous sabotez ce qu’il reste de bon sens dans ce foutoir numérique.
Si vous avez une pensée, assumez-la. Si elle est bonne, elle n’a pas besoin de moustache ni de monocle pour briller. Et si elle est pourrie, la signature d’un Nobel n’en fera pas un miracle.
Et quand aux colporteurs de citations à la noix ou à marquer d’une croix, avant de partager, vérifiez vos sources bordel !
Sur ce, je retourne à mes sources (normal pour un Rivière), pendant que d’autres continuent à barboter dans leurs fausses certitudes. Mais moi, au moins, je tente de patauger avec des bottes propres. Pour votre info, ce texte n’est pas d’Audiard même s’il en à l’air mais avec l’IA, j’aurais peut-être pu vous balancer ce mensonge.